Les travailleurs du ministère de la culture et du tourisme ne réclament pas toute « la part du lion », mais disent-ils, « seulement une part », pour améliorer leurs conditions de vie et de travail. Ce jeudi 11 janvier, le Syndicat national des travailleurs de la culture et du tourisme (SYNATRACT), a dénoncé l’indifférence du gouvernement suite au non-respect des engagements que ce dernier pris dans le cadre de la signature du protocole d’accord de la plateforme revendicative des travailleurs.

Le 12 juillet dernier, dix des douze points de la plateforme revendicative du Syndicat national des travailleurs du Ministère de la culture, des arts et du tourisme (MCAT) avaient fait l’objet d’accord. Ainsi, selon le SG du SYNATRACT, Mohammed Lamine Ouédraogo, le gouvernement s’était engagé à satisfaire un certain nombre de revendications, au plus tard le 31 décembre. Il s’agit , entre autres, d’une augmentation du nombre de postes à pourvoir aux concours professionnels dans les emplois spécifiques de la culture et du tourisme (de 5 à 10 postes), de la mise à disposition de nouveaux locaux au profit des travailleurs, de l’octroi d’une indemnité spécifique, de l’amélioration du budget du ministère. Il était aussi question d’une amélioration de la connexion internet et de la nomination des cadres du MCAT dans les représentations diplomatiques.

En effet, a en croire Mohammed Lamine Ouédraogo, « même le ministre de la culture ne dispose pas d’une connexion internet dans son bureau ». Quant à la question relative à la nomination des agents du ministère dans les représentations diplomatiques, le SYNATRACT estime que « la paternité du poste d’attaché culturel revient aux agents du ministère de la culture. C’est le seul ministère où on parle de transversalité. Nous nous réjouissons déjà que trois de nos camarades soient déjà nommés, mais on va toujours se battre pour que ce poste nous revienne. »

« C’est le ministère de l’économie qui bloque le dossier »


Après une rencontre tenue le 11 janvier dernier avec leur ministre de tutelle, en présence d’un représentant du ministère de la fonction publique et celui de l’économie et des finances, le SG du SYNATRACT a confié que le ministère de l’économie et des finances serait à l’origine de la présente situation. A ce propos, il soutient qu’au sujet de l’indemnité spécifique « le Premier ministre et le ministre de la fonction publique ont donné quitus pour l’octroi de l’indemnité. Le représentant du ministère de l’économie a fait savoir que le dossier a été transmis à la responsable du département mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de suite » a-t-il noté. Et le SG de la Confédération syndicale du Burkina (CSB), Guy Olivier Ouédraogo, de désapprouver un constat fait au niveau du ministère de l’économie et des finances. « Quand on doit se servir soi-même, on est vraiment très alerte et ça va très vite. Il y a un turbo propulseur, mais dès qu’il est question de régler les problèmes d’autrui, on se rend compte, la plus part du temps, qu’on traine les pieds. C’est un constat que nous faisons au niveau du MINEFID » a-t-il signifié.

« Il ne faut pas faire d’amalgames »


De l’avis du SG de la CSB, le dossier du SYNATRACT ne doit pas être inscrit dans cette nouvelle approche globale de traitement des salaires de la fonction publique, envisagée par le président du Faso. « Cela a été fait avant la proposition du président et nous pensons que les engagements pris doivent être exécutés. Des propositions ont été faites et nous sommes à la phase d’opérationnalisation. (…) Il ne faut pas faire d’amalgames » a-t-il dit. Par ailleurs, Guy Olivier Ouédraogo soutient que cette approche globale a été soutenue dès le départ par la confédération syndicale, mais dit-il : « C’est le gouvernement qui a choisi de traiter les travailleurs au cas par cas ». En attendant, le SYNATRATC dit privilégier le dialogue. « On a encore deux ou trois semaines pour nous prononcer sur quelle action à mener » a annoncé Mohammed Lamine Ouédraogo.

Notons que les deux autres points de la plateforme revendicative du SYNATRACT, en l’occurrence la création d’un fond de motivation et l’octroi d’une indemnité du code vestimentaire devraient être soumis à un groupe de travail. L’objectif étant d’aboutir à des solutions définitives.

Nicole Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net