Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a rencontré, ce mercredi 9 août 2017, les représentants des chauffeurs routiers qui avaient à leurs côtés le secrétaire général de la confédération syndicale burkinabè, Olivier Ouédraogo, et les organisations des transporteurs. Objectif : les écouter et comprendre les raisons qui les ont poussé à déclencher ce jour le mot d’ordre d’arrêt de travail illimité. A l’issue des échanges qui ont duré plus d’une heure, les chauffeurs routiers ont décidé de rendre compte à la base qui à l’issue d’une assemblée générale devra se prononcer sur la suite à donner au mouvement.

Lors de la conférence de presse animée, ce mercredi matin à son siège pour annoncer le mot d’ordre d’arrêt de travail illimité, l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) avait besoin d’être rassurée. Elle attendait une réaction du président du Faso ou du Premier ministre sur les récents propos tenus par le ministre Simon Compaoré lors de sa tournée dans la région du Centre-Est. Eh bien, cette réaction ne s’est pas fait attendre car le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba, a invité les frondeurs à la table du dialogue. Le huis clos a duré plus d’une heure et demie.

Pour une relation de confiance et de respect mutuel

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Paul Kaba Thiéba appelle à la reprise du travail

Après avoir reconnu le rôle « vital » que jouent les chauffeurs routiers dans l’économie nationale et déploré les événements de Tenkodogo, Paul Kaba Thiéba a demandé à ses hôtes de « privilégier l’intérêt national et de regarder l’avenir ». « Tous ces débrayages et mouvements de grève ne sont qu’un recul par rapport à notre objectif fondamental qui est de construire le Burkina Faso, qui est de mettre en œuvre le plan national de développement économique et social pour sortir le pays de la pauvreté », a-t-il déploré. Et avant de lancer un appel solennel à l’arrêt de ce mouvement « nuisible », à la reprise du travail, le Premier ministre a souhaité construire avec les chauffeurs routiers une relation de confiance, de respect mutuel de manière à ce que chacun y trouve son compte.

Bientôt une assemblée générale

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Guy Olivier Ouédraogo (en lunette) dit prenant la parole au nom des chauffeurs routiers

De leur côté, les chauffeurs routiers disent être rassurés après avoir entendu le message du Premier ministre. Prenant la parole, le secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè, Olivier Ouédraogo, a toutefois émis des inquiétudes sur les propos tenus par le ministre de la sécurité, Simon Compaoré, face aux forces de sécurité. « Comment comprendre que des enfants d’une même famille se disputent et que l’on prenne partie pour un groupe au lieu d’appeler les uns et les autres à la retenue ? Soit nous sommes des citoyens de ce pays soit nous ne le sommes pas », s’est-il interrogé.

Qu’à cela ne tienne, les responsables des chauffeurs routiers ont décidé de rendre compte « fidèlement » à la base qui, à l’issue d’une assemblée générale prévue pour se tenir dans un délai « raisonnable », devra se prononcer sur la suite à donner au mot d’ordre d’arrêt de travail illimité.

Affaire à suivre…


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Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net