Toutes les charges relatives à l’inculpation du Général Bassolé dans le coup d’état de septembre 2015 ont été abandonnées par le juge d’instruction militaire. La seule accusation que le juge transmet à la chambre de contrôle est la trahison. Et ce sur la base du prétendu coup de fil que Bassolé aurait reçu de Guillaume SORO, président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire.
La détention prolongée du Général Bassolé, comme nous l’avons toujours dit, repose donc exclusivement sur une bande sonore aux origines inconnues, enregistrée de manière illégale et retranscrite dans le dossier judiciaire sans un préalable de transparence.
Oui, bonnes gens, il n’y a eu aucune transparence autour de cette question de supposées écoutes téléphoniques. Cela témoigne comme l’a relevé le groupe de travail des Nations Unies, du caractère arbitraire de la détention de monsieur Bassolé.
Les experts ont démontré que la bande sonore, brandie comme étant le résultat de l’intersection d’un appel téléphonique, est faux, truqué, manipulé …
Nous ferons l’économie des résultats de l’expert de la défense, mais Monsieur Künjel, l’expert Allemand commis par le juge d’instruction militaire disait de l’enregistrement ce qui suit : « La fréquence du système internationale (Hz) de l’enregistrement en question va de 100 Hz à 3700 Hz surpassant nettement le standard téléphonique international GSM 250 Hz à 3200) Par contre, la gamme de fréquence aussi large est un indice pour une transmision via internet (VOP). En Français facile, la bande sonore que le juge détient ne saurait être le résultat de l’interception d’un appel téléphonique authentique.
De ce fait, la situation suscite plusieurs interrogations dont les réponses seront d’un apport indiscutable dans l’obtention de la vérité dans cette affaire.
En effet, qui est à l’origine de cet enregistrement sonore ?
Qui l’a fait publier sur le net et dans les médias le 12 novembre 2015 ? Le juge d’instruction, les OPJ qui le lui ont transmis sous scellé ou l’auteur de l’enregistrement ?
La publication de l’élément sonore, même s’il était vrai ne serait-elle pas une violation de secret d’instruction ? Si oui pourquoi aucune poursuite n’a été engagée contre l’auteur de la publication ?
Nous pouvons, à la lumière de ces zones d’ombres, aisément dire que dans une vraie justice, on ne peut accepter de tels enregistrements comme preuve loyale dans un procès.
Nous laissons tout ceci à votre appréciation.
En attendant, Monsieur Bassolé est incarcéré depuis bientôt 2 ans pour des faits qui ne sont, jusqu’à ce jour, pas prouvés.
Nous avons foi que tout va se savoir bientôt sur cette détention arbitraire et politique.
L.K
lassinakowelfare@gmail.com
Source: LeFaso.net
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