Débuté le 5 avril dernier, la campagne d’inscription au programme de construction de 40 000 logements sociaux et économiques dans les communes rurales et urbaines du Burkina Faso, a permis d’enregistrer à ce jour, exactement 27 198 inscrits. Au cours d’une conférence de presse tenue ce jeudi 20 avril 2017, le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, Dieudonné Maurice Bonanet, a dressé un bilan partiel de cette campagne, dont l’objectif est de permettre à l’Etat de cerner la demande réelle dans chaque localité, avant la construction des logements. Le coût global du programme est de 450 milliards de francs CFA.
Plus d’une semaine après l’ouverture de la vaste campagne d’inscription (du 05 avril au 5 mai 2017) au programme de construction de 40 000 logements d’ici à 2020, ce sont 27 198 Burkinabè , (soit un pourcentage de 78 ,52% pour les régions du Centre et des hauts Bassins) , qui ont été déjà enregistrés pour les inscriptions en ligne. « Sur la base de ces inscriptions, Il est en principe attendu dans les caisses du trésor public, la somme de 54 millions de francs CFA, dont une partie servira à la prise en charge des dépenses inhérentes … » a noté le ministre Dieudonné M .Bonanet, précisant qu’une contribution de 2 000 francs est demandée à chaque souscripteur pour les frais relatifs au site.
Quant aux inscriptions faites sur les fiches, « Nous n’avons pas encore fait le point au niveau communal parce que nos structures régionales doivent centraliser l’ensemble des fiches qui ont été remplies » a indiqué le ministre de l’habitat et de l’urbanisme, soulignant qu’il s’agit des inscriptions manuelles.
Pour ce programme dont la mission est de faire du logement, un bien commun au service de tous et de lutter contre les inégalités, il est prévu des logements de différents standings. La répartition des logements (social, économique, grand standing et appartement) étant faite en fonction des salaires nets.
Le prix de cession des logements sociaux est compris entre 5 500 000 et 7 500 000 francs CFA, celui des logements économiques entre 8 000 000 et 16 000 0000 de francs CFA, les logements de grand standing fixés à partir de 16 000 0000 de francs CFA et les logements en appartement, à partir de 24 millions et plus. « Pour limiter l’étalement des centres urbains, le programme prévoit la construction de logements collectifs communément appelés (HLM) », a signifié le ministre en charge de l’habitat.
Mobilisation des recettes foncières pour la mise en œuvre du programme
Selon le ministre Bonanet, le ministère à travers ses structures déconcentrées au niveau régional, s’est attelé à la mobilisation des assiettes foncières nécessaires à la construction des logements dans les communes urbaines et rurales. « Au stade actuel, dans plus de 70 communes, les réserves foncières ont été identifiées et délimitées par les services techniques ».
Il a par ailleurs souligné que l’Etat a mis en place un fonds pour atténuer les crédits octroyés aux faibles revenus. Il s’agit du fonds de logement social, détenu par la Banque de l’Habitat et qui permet aux faibles revenus de contracter des prêts à des taux réduits. « Nous sommes en discussion avec les institutions financières à travers une réduction du crédit (…) pour que nous puissions tourner autour de 6,5%. Il faut dire que le fond de logement social permet d’amener le taux du crédit à 5,5%. Ce qui réduit encore le coût final d el’attributaire du logement social » a-t-il expliqué.
Le foncier, une contribution de l’Etat
S’il a été constaté que les coûts de cession des logements, notamment les logements sociaux (une chambre +un salon à 5 500 000 francs CFA), s’opposait au caractère social du programme , le ministre de l’habitat a tenu a souligner qu’il fallait prendre en compte le coût de la parcelle et du logement construit. A titre d’exemple, dit-il : « vous ne pouvez pas avoir une parcelle à moins de 2 ou 3 millions à Ouaga, au-delà même de 5 millions. On vous donne la parcelle et le logement construit à 5 500 000 FCFA ». Puis de poursuivre que : « Nous envisageons des payements sur 10 et 15 ans. Ce qui fait que ce sera des traites de loyers supportables par les revenus faibles ».
Aussi, a-t-il tenu à préciser qu’il faudrait prendre en compte certains paramètres, tels que la viabilisation. « Dans les cités comme Bassinko, nous n’avons pas pu faire la viabilisation, ce n’est qu’après la construction des logements (..). Pour les logements à venir, nous voudrions viabiliser les zones en même temps que les logements se construisent, de manière à ce qu’une fois le logement terminé, l’attributaire puisse l’intégrer dans un minimum de conditions de viabilisation » a-t-il confié.
A ce sujet, le ministre Bonanet a annoncé que le ministère a lancé un programme de viabilisation des zones déjà aménagées, notamment dans le quartier Bassinko et s’inscrit également dans la campagne nationale de curage de caniveaux.
Notons que l’accès au logement social est ouvert à tout Burkinabè d’au moins 21 ans, dont les revenus mensuels sont inférieurs ou égal à 8 fois le SMIG et qui n’est pas encore propriétaire d’un logement décent dans la localité de demande.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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