Le collectif des Syndicats autonomes, SYNATEB et SYNAPAGER a tenu une conférence de presse ce jeudi 09 février 2017 à la bourse du travail de Bobo- Dioulasso autour de la crise qui secoue l’éducation dans la région des Hauts-Bassins et en particulier dans la province du Houet. Une crise qui est née de la mauvaise gestion de la Direction provinciale de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (DPENA) de la province du Houet depuis novembre 2016 et qui a connu un rebondissement avec les mesures prises par les autorités de la province. Ainsi, cette conférence avait pour objectif d’informer l’opinion publique sur les actions fortes qui seront entreprises par le collectif.
Cette conférence intervient suite à la profonde crise que traverse le secteur de l’éducation du Houet. Il faut dire que c’est depuis début novembre 2016 que le collectif syndical des syndicats autonomes de l’éducation SYNATEB-SYNAPAGER a dénoncé les affectations pour nécessité de service opérées par la Direction Provinciale de l’Education Nationale. Ces affectations selon eux ne visaient pas à résorber le problème de postes vacants mais plutôt à satisfaire des proches. Et pour avoir dénoncé cette « mauvaise gestion » et exigé justice et équité pour chaque enfant de la province, les autorités locales ont choisi délibérément de réprimer les travailleurs.
« Le gouverneur, le Haut-commissaire et la DPENA, après des simulacres de négociations et avec la bénédiction des encadreurs pédagogiques, ont commandité des retenues sur les salaires des militants du collectif, allant de 30 000F à plus de 200 000F par enseignant et ce pendant 4 mois consécutifs » ; nous a confié le secrétaire général du SYNAPAGER, Kalfa Ouattara. Une situation que le syndicat qualifie de « machine répressive mise en branle pour liquider non seulement le système éducatif, mais surtout le mouvement syndical dans son ensemble ».
Au regard de la gravité de la situation, le collectif syndical des syndicats autonomes de l’éducation, condamne avec la dernière énergie et s’élève contre ces coupures illégales infligées aux travailleurs en guise de réponse car selon eux, la procédure de la grève a été respectée.
C’est pourquoi, réuni en assemblée générale le vendredi 03 février dernier, le collectif a décidé de boycotter plusieurs activités et ce jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit entre autres du :
Remplissage et transmission des données statistiques ;
Remplissage des fiches de suivi des temps d’apprentissage ;
Remplissage des registres d’appel journalier ;
Evaluations journalières (devoir journaliers) ;
Ventilation des fiches d’inscription au CEP ;
Délivrance des diplômes du CEP ;
Elaboration des états nominatifs ;
Paiement des fonds ;
Réception du matériel ;
Transmission des rapports financiers trimestriels et bilans financiers ; etc…
Toutefois, il exige l’annulation pure et simple de la note portant nécessité de service ainsi que l’arrêt et la restitution des montants retenus pour fait de grève.
Aussi, le collectif syndical tient à rassurer l’opinion publique et surtout les parents d’élèves, que l’objectif de cette lutte est de donner à chaque enfant de la région un enseignement de qualité, « donc les mêmes chances que tout autre enfant de ce pays ».
Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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