Issouka à Koudougou avait les allures d’une ONU (Organisation des nations unies) en miniature ce 23 octobre 2016. Près d’une dizaine d’ambassadeurs et fonctionnaires internationaux de cinq continents ont passé la journée dans le palais de Naba Saga 1er, chef d’Issouka. Ils sont venus découvrir les trésors cachés du palais et surtout rencontrer les acteurs locaux de développement.
Arrivés peu avant 11 h à Maasmê (la résidence du chef d’Issouka), sous escorte des chevaux du chef et aux sons de la musique des wiss Kouamba(cavaliers rouges de la région), la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso, le chef de la délégation de l’Union européenne, les ambassadeurs d’Allemagne, d’Algérie, du Brésil, de Cuba, de France, du Japon ont été reçus dans la salle d’audience du palais.
Le chef de délégation, la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso Metsi Makhetha s’installe sur un fauteuil en face du trône. Les autres membres de la délégation sont assis des deux côtés de la salle sur des bancs traditionnels recouverts de tissus de cotonnade.
On annonce l’entrée du chef par des tam-tams et une guitare traditionnelle. La mine grave au début, Naba Saga 1er s’installe.
L’eau de bienvenue est servie aux invités dans une calebasse, tradition oblige. Le chef demande alors à ses illustres invités les raisons de cette visite. Lui qui côtoie ces personnalités tous les jours, ne peut s’adresser directement à eux en ces lieux, en français. Ses paroles en langue mooré sont reprises par son porte-parole, en français. La délégation est là pour une visite de courtoisie.
Le chef offrira un coq blanc à ses invités, signe de paix et de pureté. Après les avoir bénis au nom de ses ancêtres, Naba va serrer la main de chaque membre de la délégation. Il se retirera ensuite pour leur permettre de visiter son palais, avec un guide. Entre autres, le musée Rayimi (N’oublie pas), le palais et le jardin du chef sont découverts par les ‘’touristes ». C’est sous les manguiers, avec une vue sur l’étang d’eau que les ambassadeurs vont déjeuner. Des mets traditionnels et européens sont au menu.
Visite de courtoisie, petite excursion touristique hors de la capitale avec ses embouteillages, ses vrombissements quotidiens de motos et de voitures, cette sortie sur Issouka a été aussi une visite de travail. En effet, le chef a pris le soin d’inviter les acteurs de développement de la commune de Koudougou. Ce fut un langage direct entre les partenaires au développement et les différents acteurs locaux de développement qui n’ont pas manqué d’exposer les potentialités de la localité et solliciter des partenariats pour renforcer ce qui est déjà fait et entreprendre de nouvelles actions au profit des populations.
« Je demande une ambulance pour les sapeurs-pompiers de Koudougou qui n’ont qu’une seule et qui doivent souvent aller secourir quelqu’un à plus de 100 km », lancera t- il directement aux partenaires. Plus loin, il demandera une autre ambulance pour l’Hôpital. Hilarité générale dans la salle, « cela me tient vraiment à cœur, je vous le demande ».
C’était aussi cela l’objectif de cette visite. « Attirer tous les représentants de ces pays sur Koudougou pour aider la commune, les associations locales de développement. « C’est ce que je peux faire en tant que fils de Koudougou travaillant dans un domaine (Ndlr.Le chef est un fonctionnaire de l’UNICEF à Ouagadougou) qui me permet de les rencontrer », nous confiera plus tard le chef. « Des engagements ont été pris et je suis sûr qu’il y aura une suite », se réjouira-t-il.
Ce fut une belle journée à en croire le chef de la délégation, Metsi Makhetha qui n’a pas manqué de témoigner sa gratitude au chef pour l’initiative et à la population pour l’accueil chaleureux. « On a apprécié le partage. On a constaté la richesse culturelle de Issouka, la force interne du peuple, la détermination à développer la ville. Je vais revenir, je sais qu’il ya beaucoup d’autres potentialités, il y a beaucoup à apprendre, à découvrir et à faire découvrir », a indiqué la coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Burkina Faso.
Idem pour l’ambassadeur de France, Xavier Lapeyre de Cabanes qui a promis revenir pour rencontrer plus de gens, « cela permet de découvrir autre chose que Ouagadougou parce que le Burkina Faso ne s’arrête pas à la capitale ».
La visite a pris fin par un échange de cadeaux et par une plantation d’arbres. « Bark Wusgo (merci beaucoup) que les ancêtres vous ramènent à Ouagadougou en pleine santé ». C’est par ces mots que l’hôte, Naba Saga 1er a raccompagné ses invités.
Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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