Le premier ministre, Paul Kaba Thiéba poursuit ses tournées de dissémination du Plan national de développement économique et social (PNDES). Le 21 octobre, il était à Tenkodogo dans la région du Centre-Est pour présenter le référentiel de développement du Burkina sur la période 2016-2020 aux populations. Le lendemain, le chef du gouvernement s’est rendu à Fada N’Gourma dans la région de l’Est pour le même exercice. Tout en marquant leur adhésion à ce programme du Président du Faso, les participants n’ont pas manqué de soulever des questions de fond sur le document, mais aussi des questions d’actualité.

Sur initiative de la coordination des mouvements et associations pour la vulgarisation du programme du président du Faso, le premier ministre a entamé depuis quelque temps des tournées d’explication du nouveau référentiel de développement de notre pays dans les différentes régions. A Tenkodogo et à Fada N’Gourma, Paul Kaba Thiéba a présenté le Plan national de développement économique et social (PNDES) aux forces vives. A chaque étape, le tête à tête Premier ministre-Populations a duré plus de quatre heures.

La croissance est contrainte au Burkina


Plus de 40% des Burkinabè vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le taux de couverture en électricité est seulement de 19%. Pire, notre pays a l’électricité la plus chère de la sous-région au kilowattheure. Aussi, moins de 15% de la population ont accès à l’assainissement. A cela, s’ajoute une faible productivité au niveau de l’agriculture et de l’élevage. La connectivité du Burkina à Internet est de moins d’1%, avec un débit de 6 gigabits par seconde.Sans oublier, les problèmes infrastructurels qui sont criards. Ce qui amène le premier ministre Paul Kaba Thiéba à affirmer que « la croissance du Burkina est contrainte ». Et, le PNDES est prévu pour briser les obstacles, en s’attaquant aux problèmes de fond. « Le PNDES a vocation à briser les obstacles structurels à la croissance du Burkina de manière à créer une croissance forte, impulsée aussi bien par le secteur public que par le secteur privé, créer les conditions de rentabilité au Burkina ».

Pour y arriver, le PNDES s’appuiera sur trois axes principaux. Il s’agit de : la réforme des institutions et la modernisation de l’administration, le développement du capital humain, la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.

Etalé sur la période 2016-2020, la réalisation de ce référentiel de développement nécessitera la mobilisation de 15 395,6 milliards de F CFA dont plus de 8000 milliards de francs d’investissements.

Les expériences du passé ont pratiquement toutes échoué. L’élaboration et la mise en place du PNDES était donc nécessaire, selon le chef du gouvernement.Car, estime-t-il, il « montre la voie à suivre pour sortir notre pays de l’extrême pauvreté dans laquelle il est plongé ».

Aussi bien à Fada qu’à Tenkodogo, le premier ministre a demandé aux populations de choisir entre le progrès (PNDES) ou la stagnation (le statu quo). A chaque fois, la réponse est la même : le progrès.

Un bilan positif et enrichissant


A toutes les deux étapes, Paul Kaba Thiéba a eu droit à une multitude de questions aussi bien sur le PNDES que sur l’actualité nationale. Souvent, les questions ont duré pratiquement deux heures. « J’avoue que j’ai été comblé par l’attention des populations, par leur affluence, par l’abondance et la pertinence des questions qui ont été posées, par l’intérêt manifeste vis-à-vis du plan national de développement économique et social. (…) C’est la preuve que les Burkinabè sont conscients de la nature des problèmes de notre économie. C’est également la preuve que les Burkinabè ont confiance au gouvernement, que les Burkinabè comprennent le cap, la direction, la vision dans la laquelle nous travaillons », a-t-il confié.

C’est pourquoi, à l’issue de sa tournée dans ces deux régions, il en dresse un bilan « extrêmement positif et enrichissant ». Le dialogue avec les populations m’a permis de prendre connaissance de leurs préoccupations, de leurs attentes, également de comprendre comment on peut articuler l’opérationnalisation du PNDES en tenant compte de certaines particularités locales », a soutenu le chef du gouvernement. Avant de se réjouir de « l’adhésion totale des populations au PNDES, une adhésion sans ambigüité ».

Affaire CAMEG : le gouvernement va-t-il enfin prendre ses responsabilités ?


Au nombre des questions d’actualité adressées au chef du gouvernement, à Tenkodogo notamment, il y a la rupture de médicaments dans des formations sanitaires. Une rupture liée à la crise au sein de la CAMEG. Toute chose qui met à mal la politique de gratuité de soins pour les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes décrétée par le président Roch Marc Christian Kaboré et son gouvernement. Paul Kaba Thiéba a promis prendre ses responsabilités car, il estime que la ligne rouge est franchie dans « la bagarre » entre le ministre de la santé et le directeur général de la CAMEG. L’on attend de voir ce que signifie véritablement « prendre ses responsabilités ».

Moussa Diallo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net