La situation de la liberté d’expression et de la presse en 2015 était passable au Burkina Faso. Selon une étude réalisée par le Centre national de presse Norbert Zongo, le Burkina a obtenu 2,43/4. Le rapport final sera publié le 13 décembre prochain.

Lentement mais surement la liberté de parler et de presse gagne du terrain au Burkina. Selon une étude réalisée par le Centre national de presse Norbert Zongo et financée par la Deutsche Weller Akademie, la situation de la liberté d’expression n’est pas très reluisante. Elle n’est pas non plus la pire qui soit.

L’étude a concerné seize professionnels des médias et de la communication. Les enquêteurs ont adressé des questionnaires à des patrons de presse mais aussi à des employés sur la liberté d’expression et de parole, le Journalisme professionnel, la diversité des médias, la gestion des entreprises de presse, les institutions et organisations professionnelles de soutien. Chaque enquêté a apporté une notation de la situation en fonction de ces thématiques.

Il ressort que le Burkina excelle dans la liberté d’expression et de parole. Après sommation des différentes, le pays a obtenu la note de 2,61/4 dans cette catégorie. Par contre, la gestion des entreprises de presses demeure le maillon faible du dispositif. Les personnes concernées ont notamment indexé les mauvais salaires versés aux employés, souvent en fonction du bon vouloir des patrons. Ils sont très nombreux ces journalistes qui ne sont pas déclarées à la caisse nationale de sécurité sociale. Peu d’organes de presses respectent la Convention collective. Dans cette rubrique, le Burkina a obtenu 2,02/4.

Une note sévère ?

Le calcul final donne la note de 2,43/4 au Burkina. « En tant qu’enseignant je dirai que simplement que c’est passable », a indiqué Dr Koffi Amétépé, l’un des experts qui ont conduit l’étude.

Présentés en présence d’un public d’avertis, les résultats ont été jugés de sévères par certains. Mais les experts se sont expliqués. « C’est le sentiment que nous avons aussi eu. Mais lorsque vous faites la sommation des notes en fonction des questions qui ont été posées et vous faites une comparaison avec la situation sur le terrain, vous verrez que la note reflète vraiment la réalité », a expliqué Boukari Woba qui a également participé à l’étude.

En rappel, le Burkina avait été classé 46e mondial par Reporter sans frontières. Devant les Etats-Unis classés 49e et après la France 38e mondial. En 2015, le Burkina comptait 150 stations de radios, 28 stations de télévision, 77 titres de journaux en français et en langues nationales et 16 médias en ligne (Source : CSC).

Le rapport final de l’étude sera rendu public le 13 décembre prochain, date anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo, directeur de publication du journal « L’Indépendant » et de ses compagnons à Sapouy.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

Source: LeFaso.net