L’actualité nationale est marquée ces derniers jours, par une flambée de grèves au sein de l’administration publique. Le secrétaire général du Collectif syndical de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), Bassolma Bazié, a donné son analyse de la situation. Sans langue de bois ! C’était le 12 octobre 2016 à Ouagadougou.

Qu’est-ce qui explique la présence du Collectif syndical de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) sur un certain nombre de sites de grève ou de sit-in ?

Bassolma Bazié : Il faut dire que notre présence se justifie à trois niveaux. Le premier niveau, il y a que l’ensemble des structures pratiquement qui sont en mouvement sont des organisations membres de la coalition nationale de lutte contre la vie chère. Et de ce point de vue, quand la coalition nationale appelle l’ensemble de ses composantes à s’unir et à se battre pour la défense et l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire de la résistance, c’est un devoir pour nous d’être aux côtés de nos camarades.

Le deuxième niveau, c’est l’appel qui a été aussi lancé par l’Unité d’action syndicale (UAS) qui a été maintes fois réitéré qu’elle soutient l’ensemble des luttes sectorielles. Il y a aussi que plusieurs organisations qui sont en lutte, sont non seulement membres du collectif syndical CGT-B dont la CGT-B est elle-même porte-parole mais aussi, il faut dire que pour la CGT-B, tout travailleur qui est en lutte et quelle que soit sa position, qu’il soit syndiqué ou pas, c’est un devoir pour nous de l’approcher pour comprendre le contenu de ses revendications et faire en sorte que l’autorité puisse véritablement se pencher là-dessus et donner des réponses adéquates.

Pourquoi ces revendications tous azimuts ?

Bassolma Bazié : Ce que nous constatons sur le terrain et jusque-là, nous avons interpellé les dirigeants à maintes reprises de faire en sorte que le dialogue social qui est tant chanté ait un contenu valide. On ne peut pas avoir un dialogue social productif si les acteurs qui sont engagés dans ce dialogue social ne se respectent pas. Le dialogue social ne peut pas être productif si celui qui est considéré comme une autorité prend des engagements sur lesquels il est prêt à revenir à tout moment. Le dialogue social ne peut pas être productif quand les acteurs qui y sont engagés constatent que celui qui a la force pour faire appliquer la loi et les décisions de justice ne se soumet pas véritablement à son rôle régalien qu’il doit exécuter en tant qu’Etat.

Donc, vous constaterez que l’ensemble des préoccupations qui sont engagées, ou qui engagent les travailleurs actuellement en lutte à travers toutes les couches, ce n’est pas seulement les agents de la fonction publique, c’est même dans le secteur privé. Et c’est fondamentalement lié à une remise en cause permanente des engagements qui ont été pris soit par des patrons, soit par le gouvernement lui-même ou encore la non-mise en œuvre au niveau de la justice de décisions de justice à travers lesquelles les travailleurs ont eu raison. Donc, on ne peut pas l’admettre.

Nous le disons d’autant que quand vous prenez l’engagement qui a été pris de relire la loi 028 qui porte code du travail, quand nous avons rencontré le Premier ministre le 23 février 2016, il est revenu là-dessus et dit que tous les engagements qui ont été pris sous la transition seront tenus. Nous avons rencontré le ministre de la fonction publique le 25 février, il nous a même dit sur ce point particulier qu’ils ont rencontré le patronat qui est disposé à aller vers la relecture de la loi 028 portant code du travail. A notre grande surprise, le 8 août dernier au cours d’une rencontre avec le patronat, le Conseil national du patronat nous laisse entendre qu’il ne sait pas de quoi parle le gouvernement, que le gouvernement ne l’a jamais consulté sur une question de la relecture de la loi du travail. Mais quand un ministre du travail nous dit que le patronat a été touché et qu’il est partant et qu’après, on le nie devant les faits accomplis que c’est une contre-vérité, vous voyez jusqu’à quel niveau ça fait mal.

Je prends un deuxième exemple, la question des cimenteries, nous avons rencontré également le ministre de la fonction publique pour dire qu’il y a des protestations dans la région des Hauts-Bassins parce que les cimenteries là où elles sont implantées sont sur des zones sensibles. On n’est pas contre la présence des cimenteries à Bobo-Dioulasso, mais il faut les déplacer. Ils ont dit qu’il n’y a pas de problème mais en fait les populations se plaignaient pour des questions de poussières. Nous avons été mis devant les faits accomplis que ce n’était pas du tout ça. D’autant qu’il y a des directeurs régionaux qui ont écrit pour indiquer au gouvernement que les cimenteries n’étaient pas à bonne place. Et là aussi, c’est une contre-vérité qu’on nous a apportée.

Nous prenons comme troisième exemple, le laboratoire national de santé publique. Le gouvernement veut le démanteler pour revoir ses orientations en ne prenant pas en compte le côté vérification de la qualité des produits surtout même des médicaments. Nous avons interpellé le gouvernement pour dire on ne peut pas toucher à ce laboratoire national de santé publique vu le rôle important qu’il joue en terme de sécurité alimentaire dans notre pays. On nous a dit qu’il n’allait pas être question de déstabiliser le laboratoire. Mais on est mis devant les faits accomplis que les pratiques que nous constatons au quotidien, nous indiquent et nous confirment qu’il y a eu aussi contre-vérité à ce niveau.

Quatrième élément, c’est la question des péages. Il y a eu des textes qui ont été pris sous le temps de Blaise Compaoré allant dans le sens à privatiser les péages. Mais la coordination des comités des péages sont en lutte parce que tout simplement le gouvernement veut passer au forceps pour aller à la privatisation des péages. Les péages ne sont pas déficitaires, souvent même le budget annuel qui doit être récolté qui est estimé autour de 6 milliards est en même en moitié de l’année et dépasse même les 6 milliards. Etant donné que ce n’est pas déficitaire, nous ne comprenons pas pourquoi on veut forcement aller vers la privatisation des péages.

Et pire, ceux qui travaillent dans ce domaine, leur carrière n’a pas de lisibilité à l’intérieur. Et mieux, le cabinet de la Présidence du Faso a écrit à la ministre de l’économie et de développement, lui disant de prendre toutes les dispositions pour résoudre cette question. Malheureusement, elle ne s’est pas activée et c’est quand le mot d’ordre de grève a été déclenché que le premier jour, on rencontre les travailleurs pour leur dire qu’on les a appelés pour les écouter. Pourtant, il y a un préavis de grève qui a été transmis. Si vous avez besoin de discuter, il ne faut pas laisser la grève se déclencher. La grève se déclenche et pire vous les appelez au lieu de faire des propositions, vous dites que c’est pour les écouter.

Face à ces types de comportements, pour nous c’est du dilatoire, un manque de responsabilité. Et le gouvernement actuel n’a pas changé de méthode dans le traitement des questions sociales. On procède à un faux dialogue social tout en sachant que ça n’a pas de contenu, après on évolue vers le dilatoire, puis vers les tentatives de division et des intimidations à travers la violation des textes, l’interdiction des piquets de grève dans les milieux de travail ou même des réquisitions qui ne respectent pas la loi. Et quand on trouve que la lutte se poursuit de façon belle et qu’ils n’arrivent pas à aller contre, on passe maintenant vers le dénigrement.

Parce que quand on accuse des travailleurs, je prends l’exemple du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), que du matériel a été saccagé, du matériel a été dérobé mais les travailleurs burkinabè sont des hommes consciencieux, bien éduqués-conscients. Ils sont soucieux de leurs outils de travail, ils sont responsables. Donc, un gouvernement ne peut pas jouer au dilatoire, ça n’a pas marché, on passe par les intimidations ça ne marche pas et on va maintenant au dilatoire pour mettre à dos de ces travailleurs les populations. Nous estimons que cela n’est pas acceptable.

Si vous voyez que les luttes fussent de part et d’autre, il faut avoir le courage de reconnaitre que dans la majeure partie des cas, c’est une non-mise en œuvre des engagements qui ont été pris par le gouvernement ou par les patronats dans les privés.

Est-ce que ces réclamations n’auront pas de répercussions directes sur l’économie ?

Bassolma Bazié : Un travailleur qui va en grève ne le fait pas de toute gaieté de cœur. Toute action a des conséquences. Voilà pourquoi les responsables syndicaux ont toujours tenu à d’abord s’excuser auprès des populations que nous félicitons vivement de passage parce qu’elles comprennent les luttes qui sont en train d’être menées. C’est pour améliorer les conditions de vie des travailleurs, c’est vrai, mais c’est pour aussi améliorer les conditions de service afin de servir de façon conséquente ces mêmes populations qui sont en attente de service rendu.

Du reste, nous nous disons, que les conséquences sur l’économie nous ne les ignorons pas, mais il faut dire qu’il appartient à ceux qui ont opté de se faire élire et de diriger le pays, de prendre certaines préoccupations à bras-le-corps, de faire en sorte que les engagements qu’ils ont pris soient tenus. Dans la majeure partie des cas, quand vous regardez les revendications, c’est la non-mise en œuvre de contenu de loi ou c’est la non-prise des textes pour véritablement mettre en œuvre ces lois qui ont été votées par le Conseil national de la transition (CNT). Je ne peux pas comprendre qu’un travailleur revendique à ce que le gouvernement se comporte de façon sérieuse par rapport aux lois qui régissent le pays et qu’on veuille le traiter de tous les maux.

Nous ne pouvons pas nous inscrire dans ce sens et on n’est pas d’accord. Nous prenons le cas des magistrats, parce qu’on a accepté l’amélioration de leurs conditions de vie en terme de traitement salarial, on veut monter l’opinion contre eux en estimant qu’ils ont eu des salaires faramineux et sur cette base la justice devrait être indépendante. Les salaires seulement ne suffisent pas. Le magistrat n’utilise pas son salaire pour tirer des décisions de justice. Il y a des appareils qu’on doit acheter pour eux, la sécurité qu’on doit mettre à leur disposition, les moyens de locomotion qu’on doit mettre à leur disposition. C’est tous ces éléments qui concourent à permettre aux magistrats de bien travailler.

Les syndicats des magistrats, nous les félicitons de passage pour la lutte qui a été menée, les acquis qu’ils ont pu arracher et nous appelons l’ensemble des travailleurs à rester unis et solidaires. Même ceux qui ont déjà eu des solutions à leurs préoccupations doivent comprendre que c’est à travers la solidarité que nous devrions avancer. Même si vous avez eu des solutions assez convenables à vos préoccupations, vous vous isolez, c’est clair qu’à un moment donné vous allez avoir des difficultés. De ce fait, j’appelle véritablement les travailleurs à la solidarité pour qu’on puisse ensemble avancer.

Quelle peut être la solution à tous les maux du moment ?

Bassolma Bazié : A ce niveau ce qu’il faudrait dire c’est que les autorités, nos dirigeants véritablement à travers la gouvernance qu’on nous sert, ça soit une gouvernance qui est fondée sur la redevabilité. Il faut que ça soit une gouvernance vertueuse, il faut que tout le monde soit traité dans cette gouvernance de façon égalitaire devant la loi. Quand on nous dit que les caisses de l’Etat sont vides et qu’il n’y a pas d’argent et le comportement qu’on nous sert, indique le contraire, il y a des problèmes. Et quand je dis le comportement qu’on nous sert, c’est le comportement de nos dirigeants en termes de justice, sur les biens qui ont été pillés. C’est le comportement du gouvernement par rapport également à la mise en œuvre des textes pour lutter contre la corruption, le comportement du gouvernement pour faire le point de tous ceux qui sont plongés dans les malversations foncières.

C’est tous ces éléments réunis qui nous permettent de dire voilà une lisibilité des actions du gouvernement et vers où nous partons. Si à l’issue de tous ces éléments, il venait à être constaté qu’il y a un manque de moyens, le citoyen peut être sollicité pour venir en appui. Mais, on ne peut pas faire table rase sur tous ces éléments, et puis vouloir à ce que le travailleur ou le pauvre citoyen continue de se saigner à longueur du temps. Bien sûr, s’il n’y a pas une bonne gouvernance, il n’y a pas une bonne gestion, c’est clair qu’à un moment donné que tous les efforts qui sont faits par les citoyens sont des efforts vides. On ne peut pas comprendre que dans un gouvernement, il y a des malversations, les gens ne sont pas prompts à démissionner. Mais les pays auxquels on se réfère quand il y a des malversations, les gens démissionnent et surtout que le mouvement syndical n’a jamais posé une préoccupation sans faire des propositions de sortie.

Au niveau de ses propositions, je prends l’exemple de la mise en œuvre du système Licence-Master-Doctorat (LMD) et du continuum, nous avons dit depuis longtemps que les moyens n’étaient pas réunis pour aller au continuum ni au système LMD. En 2012, nous avons rencontré Mme Boly, la ministre de l’éducation nationale en son temps, malheureusement, nous avons constaté que le continuum a été mis en œuvre aux forceps. Aujourd’hui, nous avons plus de 3000 écoles sous paillotes. A qui la faute ?

Au niveau des privatisations, nous avons demandé et exigé au niveau du mouvement syndical à ce qu’il y ait des audits. Il faut un bilan de ces privatisations. Mais jusqu’à présent rien n’a été fait. Quand nous avons fait le bilan, nous avons eu au moins 5180 travailleurs qui ont perdu leurs emplois dans le cadre de ces privatisations. Mais vous imaginez au Burkina Faso un travailleur derrière lui il y a combien de personnes à prendre en charge ? Quand le mouvement syndical exige qu’il y ait un audit et un bilan des institutions, je pense que le gouvernement devait aller dans ce sens parce que c’est à partir de cela qu’on peut éduquer, permettre aux citoyens d’avoir confiance en ses dirigeants, pas en faisant des grimaces ou autre chose. Et même dans ce sens, quand je prends les revendications qui ont été introduites par la Coordination des coalitions de lutte contre la vie chère (CCVC) portant sur les martyrs, nous avons dit qu’il faut la justice pour les martyrs, pour leurs familles, il faut prendre en charge leurs enfants. Est-ce qu’une autorité a besoin qu’on hausse la voix pour aller dans ce sens ? Je suis sûr que depuis que le gouvernement a été mis en place, si on n’avait pas maintenu la voix forte, ce n’est pas évident que ceux qui ont été évacués allaient l’être, ce n’est pas évident que les maisons qu’on estime donner aux veuves, ça allait l’être. Vous avez vu le comportement des autorités le 16 septembre 2016, date commémorative du putsch et la réaction des familles de ces victimes. Nous estimons que quand le mouvement syndical dépose une revendication, nous faisons généralement des propositions de sortie ou des propositions pour faire face véritablement à ces résolutions. Mais on ne peut pas dire que les caisses sont vides et le gouvernement ferme les yeux, il veut même casser les structures qui lui permettent d’avoir de l’argent.

Quel a été le rôle de la CGT-B dans l’insurrection populaire ?

Bassolma Bazié : Nous l’avons toujours dit, l’insurrection populaire et la résistance au putsch ne sont pas des événements spontanés. C’est la bataille qui a été menée depuis les devanciers jusqu’à l’heure actuelle, c’est ça qui a permis d’aboutir et à l’insurrection et à la résistance populaire victorieuse. De ce point de vue, il ne faudrait pas qu’on se prenne la tête et croire que nous sommes des générations qui sont venuse inventer la roue.

Il y a des gens qui ont déjà mené la lutte depuis longtemps. Voilà pourquoi les actions de la CGT-B ne peuvent pas être isolées des actions qui ont été menées par l’ensemble des organisations démocratiques. Dans ce sens, si je prends l’exemple du comité pour le règlement des affaires pendantes en matière de droit humain, le 15 juillet 1995, la CGT-B était membre. Sur la revendication de la vérité et la justice sur l’assassinat des enfants de Garango, la CGT-B était membre. Quand je prends le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques, le 13 décembre 1998, vérité et justice sur Norbert Zongo et ses trois compagnons, la CGT-B aussi était membre (…). Si vous fouillez les archives vous allez constater que même ceux qui sont en prison actuellement, qui bénéficient même de libération provisoire sont en train de jouir des acquis de liberté qui ont été acquis de hautes luttes par ces organisations qu’eux-mêmes ont fortement contribué réprimer. Et je peux donner des exemples : Djibril Bassolé en son temps, en tant que responsable de la sécurité a été le métronome pour qu’on mette aux arrêts les premiers responsables du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et les raser comme des délinquants. Il a été le métronome de l’expulsion de certains responsables des régions en estimant qu’ils n’étaient pas chez-eux etc.

A votre avis, est-ce qu’il reste des acquis de l’insurrection populaire ?

Bassolma Bazié : C’est justement pour que les acquis de cette insurrection restent que la CCVC a dit à toutes ses composants de faire en sorte à ce que les acquis de l’insurrection soient défendus et approfondis. Ainsi, les questions de liberté, de lutte contre la vie chère, l »impunité, la fraude, nous n’allons pas faire de répits parce que nous nous sommes passagers, le pays va rester. Faisons en sorte à laisser l’hypocrisie de côté, à laisser la peur de côté et qu’on se dise la vérité et qu’on se batte de sorte que même au niveau de la démocratie, le métronome doit être que quand on vous nomme à un poste et vous estimez que vous êtes incapable, il faut démissionner. C’est ça qui permet à la démocratie de se bonifier et rien d’autre.

Votre point de vue sur la nouvelle Constitution ?

Bassolma Bazié : A ce niveau, la position de la délégation, pas seulement de la CGT-B, mais une délégation de l’unité d’action syndicale, est que le peuple burkinabè et les autorités actuelles doivent comprendre qu’une constitution ne doit pas être le concentré de desideratas d’un crépuscule. Une Constitution doit disposer pour les valeurs, les aspirations profondes d’un peuple. De ce point de vue, le peuple ne doit pas fermer l’œil. Le peuple doit rester débout, il doit se battre parce que la qualité de la Constitution doit être fonction de sa détermination et de son engagement.

Donc, pour nous, tout ce que nous avons pu avoir comme acquis dans le cadre de l’insurrection, de la résistance populaire dans le cadre d’autres luttes qui ont précédé, il faut que ces acquis soient véritablement pris en compte dans la constitution notamment la liberté d’expression, les libertés démocratiques, de presse, l’indépendance de la justice. Ce sont des valeurs comme ça que nous devrions constater et mesurer du doigt au niveau de la constitution. Maintenant, il ne faudrait pas faire une Constitution et jouer à un double jeu tel qu’on vient de le constater avec les joutes juridiques qui ont été annoncées, on inculque des gens et après on estime que dans la Constitution, il n’y a pas de textes complémentaires. Il faut qu’on aille jusqu’au bout. Et le peuple doit veuiller pour qu’on aille jusqu’au bout. Et je dis par rapport à cet élément, que la qualité de la démocratie dépendra de notre détermination, de notre engagement, de notre mobilisation. Rien ne sera donné gratuitement. Il faut qu’on se mobilise. Les acquis s’arrachent de hautes luttes. Donc, pour la défense ferme, pour la protection et la promotion des acquis de l’insurrection et des acquis de la résistance, nous sommes au front et nous n’allons pas baisser les bras.

Pourquoi ne pas penser à observer une trêve sociale ?

Bassolma Bazié : La trêve sociale, comme vous l’avez dit, s’inscrit véritablement dans l’intention et les actions des gouvernants. La maladie ne connaît pas une trêve sociale. La preuve est qu’aujourd’hui, vous avez suivi à travers la télévision, des paillottes qui sont installées sous des arbres où des enfants ne savent même pas quand est-ce que la rentrée aura lieu, parce qu’il n’y a pas de bancs. Est-ce que c’est une trêve sociale qui va amener les bancs là-bas ?…

Source: LeFaso.net