En fin août 2015, le Conseil national de la Transition (CNT) a adopté la loi portant droit d’accès à l’information publique et aux documents administratifs. Ce qui implique, en principe, un accès facile à l’information publique par les citoyens burkinabè et surtout les journalistes. Seulement, à ce jour, cette loi attend son décret d’application pour la rendre effective. Mais en attendant, et pour permettre au public cible de s’approprier les contenus de cette loi afin de faciliter son application sur le terrain, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ), avec le soutien de Deutsch Welle Akademie (Allemagne), organise des foras régionaux à l’intention des acteurs de cette disposition. Le top de départ a été donné dans la région du Centre, Ouagadougou, ce vendredi, 14 octobre 2016.

« Le droit d’accès des journalistes à l’information publique et aux documents administratifs ». C’est sous ce thème que s’est tenu le forum régional du Centre, Ouagadougou. Cette initiative a pour objectif principal de sensibiliser sur le droit d’accès du journaliste à l’information publique et aux documents administratifs. Selon son président du Comité de pilotage, Jean-Claude Méda, outre cette action qui vise à faciliter l’application de cette loi sur le terrain, le CNP-NZ entame également un autre plaidoyer pour que cette disposition ne dorme pas dans les tiroirs.


Le représentant de la Deutsch Welle Akademie au Burkina, Boureima Salouka, a tenu à féliciter tous les acteurs qui ont œuvré pour l’adoption de cette loi. Pour lui également, l’enjeu de cette loi est qu’elle ne finisse pas dans les oubliettes. C’est pourquoi dit-il espérer qu’avec la présence effective des acteurs concernés, la loi soit effectivement appliquée. Tout en rappelant le rang du Burkina dans le dernier classement de Reporters sans Frontière (42è au plan mondial), M. Salouka estime que « cette place doit être consolidée et améliorée » et la mise en application de cette loi peut y contribuer. Boureima Salouka pense que le droit d’accès à l’information n’est pas un droit suprême pour le journaliste ; le travail de celui-ci n’étant pas pour son propre plaisir mais plutôt pour l’ensemble de la société.

C’est également le sens de l’accompagnement de la Deutsch Welle Akademie, pendant technique de la coopération allemande (GIZ) qui s’occupe du développement des médias. Aussi, confie M. Salouka, la Deutsch Welle Akademie intervient au Burkina dans le domaine de la formation et à ce titre, elle accompagne le département Arts, communication et journalisme de l’Université de Ouagadougou dans la mise en place de curricula de formation dans le webjournalisme. La Deutsch Welle Akademie travaille également avec des associations de journalistes notamment le RIJ (Réseau d’Initiatives de journalistes) avec lequel, elle a un projet qui couvre le Burkina, le Mali et le Niger. Des radios communautaires à l’intérieur du pays bénéficient également de l’accompagnement de la Deutsch Welle Akademie.


Quant au gouverneur de la région du Centre (président de la cérémonie d’ouverture), représenté par le secrétaire général du gouvernorat, la pertinence de ce thème n’est plus à démontrer. Il a rappelé que cette loi a toujours été une préoccupation permanente des hommes de médias dans leur quête de l’amélioration de l’environnement institutionnel et juridique du paysage médiatique au Burkina. En effet, a-t-il soutenu, si le code de l’information de 1996 libéralisait les ondes, allégeait les conditions de création des journaux, etc., il contient cependant des lacunes soulevées par les hommes de médias notamment, l’absence de recours pour le journaliste au cas où l’information publique lui serait refusée. C’est pourquoi les organisations professionnelles de médias ont-elles entrepris un plaidoyer pour la relecture de ce code de l’information et singulièrement des dispositions relatives à l’accès à l’information, a-t-il situé.

Le CNP-NZ prolongera ce plaidoyer, allant jusqu’à proposer un avant-projet de loi sur l’accès à l’information, poursuit-il. Pour lui donc, tout cela montre l’engagement et la détermination des professionnels dans leur quête pour un meilleur environnement juridique, facilitant leur travail. De son avis, une telle persévérance se justifie par le fait que ‘’l’information est une denrée indispensable à toutes sociétés, surtout pour celles qui se veulent démocratiques ». L’adoption de cette loi permettra, de ce fait, aux journalistes de disposer d’informations sures, documentées et bénéfiques non seulement à eux mais aussi à l’ensemble des populations burkinabè, soutient le représentant du gouverneur.

Outre les professionnels de l’information, cette loi permettra à tout citoyen d’accéder à l’information publique et aux documents administratifs dans des conditions bien définies. Grâce à cette disposition également, les agents de l’administration pourraient en toute sérénité communiquer des informations dans le respect du secret et de la hiérarchie administrative.

Le foras vont se poursuivre dans les régions des Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso), du Nord (Ouahigouya), de l’Est (Fada N’Gourma). Participent à ces foras, en plus des journalistes, des responsables de l’administration, des agents des Forces de défense et de sécurité et des acteurs de la société civile.

Source: LeFaso.net