Portée sur les fonts baptismaux en 2014, l’association « Notre Patrie » s’est donnée pour mission d’œuvrer au changement des mentalités des populations. Au laboratoire depuis son Toma natal, Arthur Paré a travaillé à concevoir des modules de formation en motivation et développement personnel, convaincu qu’il peut contribuer à faire bouger les lignes dans un Burkina en quête de repères. C’était au cours d’une conférence de presse tenue ce vendredi 18 avril 2025, à Ouagadougou, qu’il a présenté les différents modules de formation.
« L’Afrique a mal à ses ressources humaines toutes catégories confondues, qui souffrent d’un déficit de conscience patriotique et citoyenne, résultant du fait que les formes d’émancipation individuelle et collective propres à notre culture, ont été durement manipulées, voire réprimées, au profit de modes de vie asservissants et exogènes ; c’est ce qui explique en grande partie pourquoi, plus d’un demi-siècle après les indépendances, I ‘Afrique bouge mais n’avance pas, ce, malgré les sommes faramineuses qui y sont déversées par les autres au titre de l’aide au développement », constate Arthur Paré.

Pour lui, le monde avance et l’époque des plaintes incessantes matraquant l’esclavage et la colonisation comme cause de ses malheurs est révolue. Pour apporter sa pierre au changement, il a mis en place l’association Notre Patrie », qui œuvre pour un changement progressif de paradigme des populations victimes. « Nous avons compris que le développement de l’Afrique n’est pas seulement une équation économique et financière, mais aussi et surtout, une question de changement de paradigme pour un épanouissement individuel de chaque citoyen, vers l’avènement d’une souveraineté véritable de notre nation », se convainc-t-il.
Ainsi, se donne-t-il pour mission de travailler au changement des mentalités. « Nous nous travaillons sur le mental. C’est l’homme qui lutte contre lui-même, car la plus belle victoire est celle que l’on gagne sur soi-même. Nous voulons emmener l’homme à ouvrir les yeux sur lui-même, à s’ouvrir à lui-même… L’Afrique a besoin de se concilier avec ses propres valeurs. Elle a besoin d’idées neuves, de nouveaux modes de formation de ses élites, d’hommes et de femmes à l’esprit conquérant. L’Afrique a besoin pour son décollage, d’un engagement plus hardi de ses fils et de ses filles. C’est autour de ce combat du développement endogène que l’association « Notre Patrie » s’évertue à ratisser le plus large possible, les dignes fils et filles du Faso », a-t-il indiqué.
Les formations sont ouvertes à trois catégories de personnes. D’abord, le grand public. Ensuite, les conducteurs communautaires que sont les chefs coutumiers, les responsables de syndicats, etc. Autrement dit, ceux qui ont la responsabilité de conduire des groupes, de mettre en place des mécanismes de prévention, de gestion et de règlement de conflits. Enfin, les promoteurs et chefs d’entreprises. « Notre Patrie » intervient sur trois axes stratégiques : la promotion des ressources humaines de qualité, le renforcement de la paix et de la cohésion sociale, le boost de l’esprit entrepreneurial. Le prix de la formation, lui, est fixé en fonction de la cible, et le temps est fonction de la faculté d’assimilation de l’apprenant.
Par ailleurs, Arthur Paré maintient œuvrer au changement des mentalités. « Je ne fais pas de formation sur comment avoir de l’argent ou devenir riche financièrement », a-t-il clarifié. À la question de savoir quelle peut être la contribution de son association dans la crise sécuritaire, économique et sociale que connaît le pays, l’homme insistera dans un premier temps sur la mission principale de son institution : « Bâtir une nouvelle société africaine de développement sur le socle des ressources humaines de qualité ». Cela se fait, rappelle-t-il encore, en changeant les mentalités. Pour ce qui est des problèmes spécifiques identifiés, il préconise que chacun s’occupe de son domaine d’intervention.
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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