Le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo a exposé, le vendredi 14 mars 2025, la situation de la Nation devant les députés de l’Assemblée législative de transition (ALT). À cette occasion, il a présenté le bilan de l’action gouvernementale pour l’année 2024 et décliné les perspectives pour les mois à venir. Le Premier ministre a également répondu aux préoccupations des députés lors de cet exercice prévu par la Constitution. À l’issue des discussions, Lefaso.net a pu recueillir les impressions de quelques députés, pour la plupart satisfaits des éléments de réponse du chef du gouvernement. Certains ont appelé à plus d’efforts afin de reconquérir l’intégralité du territoire national.

Député Lin Désiré Tapsoba, responsable coutumier, ministre de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo

« De manière générale, le Premier ministre a apporté des réponses satisfaisantes à l’ensemble des préoccupations des députés. Nous avons trouvé satisfaction sur toute la ligne par rapport aux éléments de réponse qui ont été apportés. La reconquête du territoire, c’est un combat de longue haleine, donc je voudrais inviter les autorités à poursuivre ce qui est fait aujourd’hui. Progressivement, nous sommes aujourd’hui à 71 % du territoire recouvré, et en redoublant d’ardeur avec les nouveaux équipements que nous allons acquérir, je pense que nous allons bientôt voir le bout du tunnel. »

Le député Lin Désiré Tapsoba

Député Nassouri Daaga

« Le Premier ministre a d’abord présenté la situation de la Nation. Sur certains volets de la vie de la nation, les députés ont soulevé des préoccupations. Et en retour, le Premier ministre a apporté des éléments de réponse. Globalement, nous sommes satisfaits. Il n’y a pas eu de questions taboues, parce qu’on a fait le tour de toutes les préoccupations liées à la vie de la nation et des éléments de réponses ont été donnés. Il y a des aspects pour lesquels nous attendons des actions concrètes sur le terrain. Mais il y a de quoi féliciter le gouvernement, cette équipe actuelle pour les efforts consentis à tous les niveaux.

Le député Nassouri Daaga

C’est au niveau du volet sécuritaire qu’il y a toujours quelque chose à faire, parce que le peuple burkinabè attend beaucoup. Pas que rien n’est fait, beaucoup est fait, mais le fait qu’il y a les attentes dans ce domaine, naturellement, on va continuer à espérer des actions plus vigoureuses qui vont s’étendre sur toute l’étendue du territoire national. Il y a des zones aujourd’hui où on attend des actions plus fortes, des opérations d’envergure pour desserrer l’étau, pour permettre à ce que ces populations vivent paisiblement. Globalement, nous félicitons le Premier ministre pour tout ce qui a été dit. C’était avec sincérité, avec clairvoyance, et nous saluons ce contenu du discours. »

Députée Ini Inkouraba Damien/Youl

« Nos préoccupations ont été prises en compte. Nous avons eu des réponses, d’autres ont déjà été réalisées, d’autres sont en cours et il y a des perspectives en 2026. Nous sommes très satisfaits de l’exposé du Premier ministre. Son exposé était correct. Nous souhaitons que la paix revienne au Burkina Faso et je pense que tout Burkinabè, où qu’il soit, doit se mettre dans la dynamique, à savoir que cette contribution pour la souveraineté, l’intégrité de notre territoire incombe à tout le monde. Et vous, les médias, vous faites un travail énorme dans ce sens. Il ne faut pas oublier les réalisations (usines) dans les régions. Le président du Faso met l’accent sur ça pour éviter les frustrations, parce que le terrorisme aussi se nourrit des frustrations. Et il faut qu’on inverse la tendance, aller de la base vers le sommet. »

La députée Ini Inkouraba Damien/Youl

Député Souleymane Ouédraogo

« Le Premier ministre, à travers ce discours, nous a donné toute une panoplie d’informations assez importantes. Ce que j’ai pu retenir comme points forts de ce discours, c’est que la couverture sécuritaire en faveur de la population s’est accrue à travers le renforcement des capacités de nos forces armées, en termes d’équipements militaires, mais aussi en termes d’expertise. À travers ce discours, on a appris que désormais, au sein de nos forces armées, il y a la fabrication d’un certain nombre d’équipements militaires. Ce qui n’était pas le cas par le passé. Il y a le recrutement et la formation des FDS, près de 14 000, plusieurs milliers de VDP recrutés. Tout cela nous donne une certaine lueur d’espoir.

Sur le plan de l’action humanitaire, nous avons pu comprendre qu’il y a près de 91 000 personnes qui ont vu leurs capacités renforcées avec des crédits pour financer leurs activités. À l’intérieur de ces 91 000, il y a 218 femmes handicapées. Il y a aussi près de 30 000 femmes, d’organisations de femmes qui ont bénéficié de matériels de production et de conservation de produits locaux.

Le député Souleymane Ouédraogo

En matière économique, il est ressorti que le pays autofinance son économie à travers une certaine austérité dans les dépenses publiques. Ils ont pu faire des économies, près de 3 milliards de FCFA, c’est beaucoup. Également, en matière de couverture fiscale, le pays est passé de 17 % en 2023 à plus de 19 %. Ce qui place le Burkina Faso dans la sous-région comme étant un pays exemplaire en termes de gestion économique.

Sur le plan de la santé, nous avons appris que l’hôpital de Bobo-Dioulasso est pratiquement à 90 % d’exécution. Tout cela réuni ne peut que nous procurer satisfaction, et nous pensons que si le gouvernement reste constant dans cette dynamique, le retour de la sécurité, de la paix, sera pour bientôt. Avec cette sécurité s’ensuivra la restauration de la souveraineté de notre pays qui est tant recherchée par nos populations. Et nous ne pouvons qu’encourager les autorités à poursuivre dans cette dynamique. »

Propos recueillis par Mamadou Zongo et Hanifa Koussoubé

Crédit photos/ DCRP ALT et de la Primature

Source: LeFaso.net