L’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) a organisé, ce 30 août 2024, la 3e édition de son « Café statistique ». L’activité a servi de cadre pour la présentation des résultats de deux enquêtes portant respectivement sur le travail des enfants et sur les conditions de vie des ménages.

L’enquête nationale sur le travail des enfants a concerné la tranche d’âge de 5 à 17 ans. Elle a permis de révéler qu’en 2022, l’incidence du travail des enfants était de 40,3%. En effet, 1 418 142 enfants étaient engagés dans une forme de travail à abolir. Il s’agit de travaux qui tendent à nuire au développement physique, psychologique et économique de l’enfant.

Les filles sont plus touchées par le phénomène (44,4%) que les garçons (36,4%). L’incidence des enfants impliqués dans des travaux dangereux augmente avec l’âge. Les enfants de 12 à 17 ans représentent 56,6% de l’effectif total.

Vue des participants.

Le chef de service des statistiques sociales, Rodrigue Maré, a fait remarquer que lorsqu’on compare les chiffres de 2022 à ceux de 2006, on note que le travail des enfants à abolir a augmenté. Aussi, il ajoute que le milieu urbain est favorable à ce type de travail. Parmi les travaux dangereux dans lesquels sont impliqués les enfants, il y a, en milieu rural, la recherche du bois et de l’eau, le travail sur les sites d’orpaillage et les champs de coton. En milieu urbain, ce sont les travaux en lien avec le service (notamment dans les restaurants) et les trafics.

À travers cette étude, l’INSD veut interpeller les décideurs sur la persistance du phénomène du travail des enfants, a indiqué Rodrigue Maré. Il s’agit également de disponibiliser des statistiques, pour permettre l’ajustement des politiques, le développement de stratégies en vue de réduire le phénomène et le renforcement de la réglementation en vigueur pour combattre le phénomène.

Rodrigue Maré, chef de service des statistiques sociales.

L’incidence de la pauvreté a augmenté

Quant à l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages, elle a concerné 7 200 ménages répartis dans les treize régions du pays. Les résultats montrent que l’incidence de la pauvreté a augmenté de 1,8 point entre 2018 et 2021. Aussi, l’intensité de la pauvreté s’est accrue de 0,7 point dans la même période. Le nombre de pauvres est passé de 8 342 791 en 2018/2019 à 9 294 205 en 2021/2022.

Est considérée comme pauvre, une personne dont la consommation sur une base annuelle est inférieure à 247 862 F CFA. Selon Zakaria Koncobo, statisticien à l’INSD, l’accroissement du nombre de pauvres s’explique par l’augmentation de l’inflation observée au cours de cette période.

Zakaria Koncobo, statisticien.

Il explique que l’intérêt de pourvoir mesurer la pauvreté, c’est pour non seulement alimenter les indicateurs de référence de développement, mais aussi produire des rapports et des outils qui vont servir à la planification et à l’aide à la décision.

Le troisième Café statistique a réuni des experts en démographie, en économie, en sociologie, en statistiques et bien d’autres domaines. Ils ont débattu autour des différents aspects des enquêtes qui ont été présentées.

Armelle Ouédraogo

Clémentine Koama (Stagiaire)

Lefaso.net

Source: LeFaso.net