La saison des pluies implique, selon des agents de santé, une forte demande en produits sanguins, du fait notamment du paludisme et de bien d’autres maladies propices à la période. Sa coïncidence avec les vacances impacte négativement la tendance de collecte, quand on sait que les élèves et étudiants sont une frange importante qui pourvoit à la forte demande quotidienne en la matière. D’où la nécessité, selon cet agent de santé au contact permanent avec les réalités dans les hôpitaux et structures de santé, de beaucoup communiquer, bien communiquer, pour encourager les populations au don de sang. Il suggère, dans le même temps, la mise en place de stratégies permanentes et populaires.

Pour rappel, à la faveur de la journée mondiale du don de sang 2024, le 14 juin, le ministre en charge de la santé, Dr Lucien Robert Kargougou, a exhorté les Burkinabè à la mobilisation pour ce “geste qui sauve des vies”, afin d’atteindre l’objectif de 235 928 poches de sang, pour venir en aide majoritairement aux enfants souffrant d’anémie et aux femmes pendant les accouchements.

Selon des agents de santé, le besoin en sang est énorme et permanent. “Malheureusement, les donneurs permanents ne sont pas assez pour couvrir la demande. (…). Souvent, c’est avec tout le mal que nous nous voyons obligés de reporter des interventions, par manque de sang. Ça fait très mal de perdre un patient comme cela, alors qu’on pouvait le sauver”, s’appitoie cet agent de santé.

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“Actuellement, avec la saison des pluies, il y a une forte demande, surtout les enfants du fait du paludisme, les cas d’accidents, des blessés de l’intérieur du pays qu’on conduit ici, etc. On perd facilement des gens comme cela. Ça fait très mal. La situation est encore plus difficile que des centres de collecte dans des localités ne donnent pas, tous se réfèrent à Ouagadougou, alors que même à Ouagadougou, on peut demander 40 poches, mais on ne trouvera même pas la moitié. Les autorités doivent beaucoup communiquer sur le sujet à travers tous les canaux, les médias, bien communiquer et mettre en place des stratégies permanentes et populaires. Par exemple, on peut décider que dans chaque famille, un certain nombre de ceux qui se portent bien donnent régulièrement leur sang. C’est un système de solidarité qu’on doit encourager. Il faut donner son sang, parce que n’importe qui peut avoir besoin du sang et on ne cherche pas à savoir c’est le sang de qui ; le sang, c’est pour le patient qui en a besoin. C’est vrai qu’il y a des brebis galeuses qui font des affaires autour le sang, cela décourage souvent certains citoyens, mais avec une bonne communication auprès des populations, beaucoup de choses peuvent être évitées pour le bonheur de tout le monde ”, se confie le spécialiste de santé.

O.L.

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Source: LeFaso.net