Ce mardi 6 août 2024 se tient à Ouagadougou, un forum national sur la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes sous le thème : « Enjeux de l’éducation à la vie familiale et les croyances, les pratiques socioculturelles et les tabous qui affectent la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes ». Ce forum se tient dans le cadre de la mise en œuvre des projets « Ado Avance Ensemble » et Stream 2 : « Youth in Action »

Selon l’enquête démographique et de santé de l’année 2020, 12% des adolescentes de 15 à 19 ans sont déjà mères ou enceintes de leur premier enfant. Le taux de prévalence contraceptive moderne chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans n’est que de 21%. Et selon une enquête menée au cours de l’année 2021 par l’ABBEF, seulement 30% des adolescent-e-s et jeunes de 15 à 24 ans ont des connaissances adéquates en matière de santé sexuelle et reproductive et le taux de prévalence des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes de 15 à 24 ans atteint 6%.

Le forum réunit aussi bien des jeunes, que des leaders coutumiers et religieux, des responsables d’organisations de jeunes, des leaders d’opinions et des représentants des ministères concernés par la question de la santé sexuelle et reproductive des jeunes.

Ces chiffres comme le souligne Saïbou Kaboré, président du Conseil d’administration de l’ABBEF, « témoignent de l’urgence d’une action collective et concertée pour améliorer l’éducation à la vie familiale et l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive ». Et c’est ce à quoi répond ce forum organisé par l’ABBEF dans le cadre de la mise en œuvre des activités des projets Ado Avance Ensemble et Youth in Action financés par l’Union européenne à travers Rutgers International et IPPF. L’objectif du projet Ado Avance Ensemble est de permettre aux adolescent-e-s vulnérables (10-19 ans) d’exercer pleinement leurs droits sexuels et reproductifs dans des sociétés qui répondent mieux à leurs besoins en la matière. Le programme Stream 2 : Youth in Action, est lui, destiné à accroître la participation et la collaboration d’organisations et de réseaux progressistes de la jeunesse, ainsi que de représentants de jeunes dans toute leur diversité, en particulier ceux en marge de la société.

Saïbou Kaboré, président du Conseil d’administration de l’ABBEF souligne que ce forum est l’occasion de discuter du faible accès aux services de santé sexuelle et reproductive, des croyances, pratiques culturelles et tabous qui affectent la santé sexuelle des adolescent-e-s et des jeunes.

Ce forum qui réunit des jeunes, des leaders d’opinion, des leaders coutumiers et religieux, des parents, des représentants des ministères de la Santé, de la Jeunesse, de l’Education, de l’Action humanitaire, sera l’occasion de discuter du faible accès aux services de santé sexuelle et reproductive, des croyances, pratiques culturelles et tabous qui affectent la santé sexuelle des adolescent-e-s et des jeunes. « Les tabous sont pesants sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Nous savons tous qu’il y a des pratiques qui freinent l’épanouissement des jeunes, il y a l’information qui est souvent difficile à donner suivant les cultures, d’autres ne sont souvent pas vérifiées, ce sont des préjugés. Et comme on le dit, les préjugés, il faut les déconstruire », a laissé entendre le président du Conseil d’administration de l’ABBEF, Saïbou Kaboré.

Photo de famille.

Le forum sera donc le lieu d’identifier les pratiques socioculturelles qui affectent la santé des adolescent-e-s ainsi que leurs comportements et prise de décision en matière de santé sexuelle et reproductive, de susciter le débat autour de ces questions et de proposer des pistes de solutions. Le forum permettra également d’identifier les préoccupations et les besoins spécifiques des adolescent-e-s et jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive, de faire l’état des lieux de l’Éducation à la vie familiale (EVF) au Burkina Faso, d’identifier les obstacles liés à la dissémination de l’EVF, de faire un aperçu de l’impact de l’EVF au niveau éducatif et au niveau communautaire et de faire un plaidoyer national pour l’insertion des thématiques de l’EVF dans les curricula. « Nous ouvrirons des débats constructifs, identifierons les besoins spécifiques des jeunes et travaillerons ensemble pour déterminer le rôle de chaque acteur dans l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des adolescent-e-s et des jeunes. Notre objectif est de garantir à chaque jeune l’accès à une éducation à la vie familiale et à des services de santé adaptés à leurs besoins », déclaré M. Kaboré.

Dr Albert Hien souhaite l’insertion du module sur l’éducation à la vie familiale dans les curricula nationaux afin de donner aux jeunes, les connaissances et les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées et responsables concernant leur santé et leur vie.

Dr Albert Hien, représentant la directrice de la santé de la famille, a salué la tenue de ce forum sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes. Il a indiqué que ce forum se veut une plateforme pour plaider en faveur de l’intégration ou de l’insertion des thématiques de l’éducation à la vie familiale dans les curricula nationaux. Une telle intégration, dit-il, « permettra de sensibiliser et d’éduquer les adolescents et les jeunes dès le jeune âge, leur offrant ainsi les connaissances et les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées et responsables concernant leur santé et leur vie ».

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net