Le journaliste, dans le traitement de l’information, s’expose à des sanctions si l’information diffusée n’est pas juste. Cela encore plus quand il s’agit d’information judiciaire ou juridique, où le risque de se faire poursuivre peut suivre la seconde d’après son écrit. Pour éviter donc des dérives en la matière, International développement Law organization (IDLO) a tenu une session de formation au profit des journalistes, sur les actions pénales ainsi que le traitement de l’information judiciaire et juridique pénale, à Ouagadougou.

La formation a duré trois jours, soit du jeudi 11 au samedi 13 juillet 2024. Elle a porté sur plusieurs modules : l’organisation judiciaire, le droit pénal, la procédure pénale, le monitoring journaliste, la chaîne pénale, les exigences et les limites de la diffusion de l’information judiciaire et juridique. « Le journaliste doit faire preuve de professionnalisme en se collant aux faits tels qu’énoncés. Il doit faire la distinction entre ce qui relève de son analyse personnelle et les faits réels, éviter le sensationnel, ne pas avoir pour premier objectif de vendre son article, mais donner l’information juste et claire à la population », a préconisé Boureima Sawadogo, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Koudougou.

« La plupart du temps, les journalistes sont poursuivis pour diffamation » Boureima Sawadogo

Des principes que le journaliste se doit de respecter impérativement dans son travail, figurent, le principe du respect de la présomption d’innocence, le principe du respect du secret de l’instruction, le principe de la neutralité, sans oublier les principes qui s’attachent à l’éthique et à sa déontologie. « Si ces normes sont respectées, la population sera bien servie en termes d’informations judiciaires, et la justice aura pu atteindre son objectif qui est d’être utile à la population dans le respect du droit », a assuré Charles Le Bon Kaboré, procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Manga.

« Le droit à son langage, ses méthodes, ses codes. Et il est important pour le journaliste de se familiariser avec cela », Charles Le Bon Kaboré

De leurs côtés, les journalistes repartent satisfaits de ce qu’ils ont pu acquérir durant ces trois jours de formation. En plus de louer la qualité de la formation, ils soulignent la nécessité pour les journalistes de se familiariser avec le vocabulaire juridique pour éviter tout désagrément. « C’est à travers les journalistes que nous sommes que la population à accès à l’information, à travers les procès et les autres activités judiciaires. Il était donc nécessaire pour nous de prendre part à cette formation pour parfaire notre travail. Le milieu judiciaire et juridique est un milieu spécial. Et il n’est pas bon que le journaliste, en tant qu’informateur, induise la population en erreur. Cette formation contribue pour beaucoup au travail du journaliste » a reconnu Antoinette Tapsoba, journaliste à Courrier Confidentiel.

« J’ai appris qu’il faut que le journaliste suive les affaires jusqu’au bout de la procédure, pour donner toute la vérité en la matière », Antoinette Tapsoba

Cette formation est l’avant dernière d’une série qui a débuté depuis le début de l’année. Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme « Appui intégré au système de justice pénale, du Mali, du Burkina Faso et du Niger ». Ce programme est basé sur quatre axes à savoir : le renforcement des capacités des acteurs de la chaîne pénale ; le renforcement du contrôle externe de la chaîne pénale ; l’autonomisation du justiciable à travers le renforcement de l’aide légale ; la prise en compte du genre.

« Cette formation s’inscrit dans le cadre de l’axe 3 du programme », Urbain Yaméogo

Erwan Compaoré

Lefaso.net

Source: LeFaso.net