Les forces vives de la Tapoa, ont organisé le 16 février 2023 à Diapaga, une conférence de presse, en vue d’interpeller le gouvernement sur la situation sécuritaire chaotique que vit la province. Les conférenciers affirment que l’étau s’est tellement resserré autour de la province occupée à 90% par les terroristes, si bien que l’administration n’est encore présente que dans les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga. Les groupes armés font la loi, tuent à tout bout de champ des civils et sèment la terreur dans la plupart des villages. Les autorités de la transition sont donc invitées, à réagir au plus vite pour sauver la Tapoa.
La région de l’Est vit depuis plus de cinq ans sous le joug des groupes armés, lancent d’entrée de jeu les conférenciers, avant d’égrainer toutes les conséquences qu’a entraînées cette situation. Tuerie de civils par les groupes armés, contrôle d’identités sur les routes, enlèvements et détention de civils, etc. Et les conférenciers d’ajouter que « les dernières semaines n’ont pas été du tout facile pour nous populations de la Tapoa. Plus d’une cinquantaine de personnes ont été tué par des personnes que nous n’avons pas encore identifiées et continuent à nous faire craindre le pire. C’est la psychose dans nos familles ».
Les forces vives de la Tapoa soutiennent que mises à part les villes de Diapaga, Kantchari et Partiaga, toutes les autres communes sont sous le joug des terroristes, qui dictent leur loi aux pauvres populations qui n’ont d’autre choix que de se soumettre à leur volonté pour avoir la vie sauve. « Toutes les routes sont bloquées avec des barrages irréguliers. Ces hommes décident du droit de vie ou de mort des populations. Il y a des nombreux check points ou les CNIB sont demandées. Etre né ou résident à Diapaga, Partiaga ou Kantchari est un véritable crime pour le détenteur de la CNIB. Aucun produit alimentaire ne doit être déchargé dans ces trois villes et cela jusqu’à nouvel ordre », appuient les conférenciers. Les services sociaux de base sont également inexistants. Les CSPS sont fermés, aucune évacuation sanitaire n’est possible, plus aucune banque présente, un seul réseau de téléphonie qui fait souvent des caprices, le palais de justice a fermé ses portes, etc.
Face à cette situation de terreur, les populations attendent une vive réaction du gouvernement, qui selon eux tarde toujours à venir. L’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré avait suscité beaucoup d’espoir qui selon les conférenciers commencent à être déçus, car « plus de cinq mois après sa venue, la situation sécuritaire s’est fortement dégradée dans la province au point où le blocus est devenu invivable pour les populations ». Si le coup de force du MPSR 2 a été motivé par la dégradation de la situation sécuritaire, les forces vives de la Tapoa affirment être toujours en attente d’un retournement de la situation. « Loin de libérer les territoires occupés, les zones autrefois paisibles sont passées sous contrôle des groupes armés terroristes », ont-ils ajouté.
Les conférenciers invitent donc les nouvelles autorités, à se pencher au plus vite sur la situation de la Tapoa, avant que toute la province ne passe sous emprise terroriste. Et pour cela, ils ont formulé un ensemble de souhaits. Ce sont la poursuite de la traque des terroristes par les forces de défense de sécurité et leurs supplétifs en vue de libérer la province, le retour de l’administration publique et privée en commençant par le premier responsable ainsi que des différents réseaux de téléphonie. Le vœu cher des populations, affirment les conférenciers, c’est de pouvoir aller et revenir en toute quiétude entre les huit communes de la province et entre la Tapoa et les autres localités du pays.
O.A
Lefaso.net
Crédit photo : Gulmu info
Source: LeFaso.net
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