La cité du Cavalier rouge, Koudougou dans la région du Centre-ouest, abrite du 10 au 25 juin 2019, un atelier d’élaboration d’une feuille de route, d’un guide de gestion administrative et financière des affectations du personnel pour nécessité de service. Le lancement des travaux a été présidé par le ministre de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN), Pr Stanislas Ouaro.

Le ministère de l’Education nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales (MENAPLN) compte à ce jour plus de 110 000 agents, soit plus de la moitié des agents de la Fonction publique. C’est donc pour mieux gérer cet effectif que les acteurs se réunissent à Koudougou en atelier. Durant deux semaines, les participants se pencheront sur l’élaboration d’une feuille de route, d’un guide de gestion administrative et financière des affectations du personnel pour nécessité de service. Ainsi que l’élaboration de projets de textes organisant ces affectations et la suppléance au primaire fixant les normes horaires des enseignants au post-primaire et secondaire.


Pour le ministre en charge de l’Education, Pr Stanislas Ouaro, c’est cette volonté politique du Chef de l’Etat d’aller vers une vision holistique de l’éducation avec la fusion des différents ordres d’enseignement préscolaire, primaire, post-primaire et secondaire, qui a permis à son département de concentrer plus de la moitié des agents de la Fonction publique. « Dans ce contexte, la gestion des ressources, notamment celles humaines, se retrouve plus complexe. Aussi, à l’instar d’autres ministères, cette gestion des ressources humaines au MENAPLN a fait l’objet d’interpellation par l’Assemblée nationale lors d’une enquête parlementaire », a-t-il laissé entendre.


Et pour réussir la modernisation de l’administration publique qui intègre une gestion rationnelle des ressources humaines, le gouvernement a procédé à la description des postes de travail et au recensement géographique des agents des différents ministères dont celui de l’Education. Selon le Pr Ouaro, les résultats provisoires dudit recensement attestent que la situation de la gestion du personnel est préoccupante. Le même constat a été fait lors des travaux d’un conseil de cabinet élargi (26 au 28 mai 2019), d’où la décision consensuelle de procéder à une meilleure gestion du personnel par des affectations pour nécessité de service qui seront encadrées.

Selon les chiffres avancés par le ministre de l’Education, « la situation est catastrophique ». En ce sens que des enseignants affectés dans des établissements ne font que 2 heures de cours dans la semaine alors qu’ils doivent faire 22 heures ou 18 heures de cours par semaine (selon le niveau) pour ce qui est du post-primaire et secondaire. Au niveau de l’enseignement primaire par exemple, 50 124 salles de classe publiques sont fonctionnelles, avec 68 088 enseignants qui dispensent toujours les cours dans les écoles publiques (sans compter ceux qui sont dans les bureaux). Soit un surplus d’enseignants de 17 964.

Le ratio enseignant-élève par région montre qu’il y a un surplus d’enseignants dans toutes les régions. Par exemple dans la région du Sud-ouest, l’on a un ratio de 27 élèves pour un enseignant, dans le Sahel 25 élèves pour un enseignant. Sauf dans la région du Centre-ouest où le ratio est de 57 élèves pour un enseignant. Alors que la norme est de 50 élèves pour un enseignant. « Il s’avère donc nécessaire de définir des modalités et des critères de ces affectations qui s’effectuent dans un contexte assez particulier d’attaques et de menaces terroristes avec comme corollaire des fermetures d’établissements scolaires », a souligné le ministre.

Marcus Kouaman

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Source: LeFaso.net