Le ministère en charge de l’eau et de l’assainissement, à travers l’Agence de l’eau du Nakanbé (AEN), en collaboration avec la commune de Ouagadougou, organise un atelier d’échanges avec les acteurs (exploitants, agents techniques, autorités politiques et collectivités) sur la gestion durable des trois barrages de Ouagadougou (1, 2 et 3). La cérémonie d’ouverture de cet atelier d’échanges a été présidée par le PDS de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, en compagnie du directeur général de l’AEN, Boukaré Sabo. C’était ce jeudi 24 avril 2025 à Ouagadougou.

Au cours de cet atelier, il sera question pour les différents acteurs d’échanger sur la question de la pérennisation de ces ressources en eau. En présidant la cérémonie, le PDS de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, n’a pas manqué de dresser l’état des lieux de ces trois barrages, objet de la rencontre du jour. Selon ses explications, ce sont des barrages qui ont été construits dans les années 60 pour répondre à un besoin qui est aujourd’hui très dépassé, parce que la population a été presque multipliée par 100, et il y a beaucoup de pression sur ces ressources en eau.

Vue partielle des acteurs réunis pour parler de la pérennisation des trois barrages de Ouagadougou

Car, informe le PDS de la commune de Ouagadougou, un diagnostic effectué en 2013 par les services techniques déconcentrés a permis de constater que 70% des périmètres des barrages n°2 et 3 sont occupés pour des activités d’horticulture, des espaces de loisirs implantés aux alentours des barrages sans un dispositif d’assainissement adéquat, des dépôts d’huiles de vidange et de déchets solides s’observent aux abords des plans d’eau, sans compter l’accroissement de 7% des pertes d’eau par l’évapotranspiration dû à l’expansion de la jacinthe d’eau et autres.

Maurice Konaté, le PDS de la commune de Ouagadougou, a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’échanges sur la gestion durable des trois barrages

Au regard donc de ce tableau sombre, réunir tous les acteurs impliqués dans sa gestion et son exploitation est une chose à saluer, parce qu’il sera question de réfléchir sur comment redonner vie à ces barrages qui sont dépassés, a-t-il fait comprendre.

Au-delà de cet aspect, il sera question, dit-il, de regarder de près pour voir comment faire pour pérenniser ces ressources en eau qui se font de plus en plus rares avec les aléas climatiques qui sont observés. Tout en précisant que ces barrages jouent un rôle de soutien de la protection de la couche d’ozone et de poumons écologiques qu’il faut travailler à réserver.

Selon le directeur général de l’AEN, Boukaré Sabo, cette saison 2025 est la dernière saison où les maraîchers exploiteront encore les berges des trois barrages de Ouagadougou

Pour le directeur général de l’AEN, Boukaré Sabo, beaucoup d’actions ont d’ailleurs été menées sur ces barrages, mais les défis restent énormes. « Ces plans d’eau sont occupés par la jacinthe. Vous constaterez aussi que le comblement des barrages a atteint un niveau tel que, si on n’agit pas, on va se retrouver à un moment où les cuvettes de ces barrages ne pourront plus retenir de l’eau », a-t-il regretté, tout en soulignant que c’est dans cette dynamique qu’ils ont convoqué l’ensemble des acteurs, en premier lieu la commune de Ouagadougou, afin de faire en sorte qu’ils puissent se réunir de façon concrète.

Une photo de famille des différents acteurs impliqués sur la question des barrages de Ouagadougou et la recherche de solution pour l’amélioration de la rétention et de la qualité de l’eau

Ce, en vue d’améliorer ces barrages à travers le déguerpissement des maraîchers et des autres exploitants pour que ces plans d’eau puissent retrouver leur lustre d’antan. En plus de la libération des berges desdits barrages par les maraîchers, le directeur général parle également d’agir sur toutes les autres pratiques qui menacent la disparition de ces ressources en eau. Donc, cette rencontre, dit-il, leur permettra de faire le point avec les acteurs et d’adopter une feuille de route, dont la mise en œuvre à court et à long terme contribuera à améliorer la capacité de la rétention d’eau, et surtout la qualité de cette eau pour la ville et ses environnants.

Source: LeFaso.net