C’est au mémorial Thomas Sankara que les membres de la Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC) se sont réunis pour faire passer leur message ce mardi 22 avril 2025. Ils déplorent dans un premier temps la tension qui prévaut entre l’Algérie et le Mali, pays membre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils réaffirment leur engagement vis-à-vis de ce pays qui traverse une crise sécuritaire comme ses voisins du Niger et du Burkina Faso et appellent le peuple burkinabè à se mobiliser autour du capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, qui est de plus en plus la cible de nombreux coups d’État.
Comme pour dire non à l’impérialisme sous toutes ses formes et réaffirmer leur engagement envers les peuples qui luttent pour leur liberté, le lieu choisi par la CNAVC pour s’adresser au peuple africain et burkinabè a été le mémorial Thomas Sankara. Drapeaux de l’AES en main, avec pour certains des t-shirts et images à l’effigie des dirigeants des pays de l’AES et du père de la révolution burkinabè, ce 22 avril 2025 a été l’occasion pour ces hommes et femmes, de revenir sur certains éléments qui ont fait l’actualité dans l’espace AES. En premier lieu, la destruction d’un drone malien dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à Tinzawatène, en Algérie.
« Nous déclarons notre solidarité inébranlable avec les peuples du Sahel, et plus particulièrement avec le vaillant peuple malien, qui mène depuis plus de quinze ans une lutte héroïque et historique pour sa souveraineté pleine et entière. Nous dénonçons avec la plus grande fermeté, l’acte d’agression inqualifiable perpétré à Tinzawatène, où un drone malien a été abattu par l’armée algérienne. Ce geste est une trahison. Une insulte à la fraternité africaine. Un acte de terrorisme d’État, masqué sous les habits d’une fausse neutralité », a jugé la CNAVC, par la voix de son président du mois, Honoré Samandoulougou.
Par ailleurs, elle réaffirme, à travers sa déclaration, l’union des peuples nigérien et burkinabè, face à ceux qui s’opposent à la marche enclenchée par les pays de l’AES. « La confédération des États du Sahel est une. L’AES, c’est un même peuple, un même espace, un même destin. Elle ne se subdivise pas entre pays dociles et pays libres. Elle est en marche. Et nul, ni impérialiste ni complice local, ne pourra barrer la route des peuples déterminés. L’histoire est en train de s’écrire, et elle jugera sévèrement ceux qui auront choisi le camp de l’ennemi », s’est exprimé l’orateur principal de cette conférence de presse.
Rappelons que l’actualité a aussi été marquée par l’annonce par les autorités d’un coup d’État déjoué au Burkina Faso. L’information a été livrée le lundi 21 avril 2025 par le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, au journal télévisé du 20h, à la Radiotélévision du Burkina (RTB). « Les ennemis de la souveraineté n’ont pas désarmé. Ils rôdent, ils conspirent, ils manipulent. Leurs relais locaux, marionnettes corrompues, œuvrent dans l’ombre pour saboter l’élan révolutionnaire du peuple burkinabè », constate la CNAVC. Toutefois, elle prévient : « le peuple n’est plus dupe… Le Burkina ne reculera plus ».
« Nous appelons chaque Burkinabè, chaque patriote, chaque cellule de veille, chaque soldat de la conscience, à se lever, à résister, à veiller, car l’ennemi est partout, mais la lumière est en nous », a lancé M. Samandoulougou, tout en rappelant ceci : « Nourris à la source vive de la révolution, les engagés volontaires de la liberté et de la paix, dans l’énergie nocturne et salutaire du 4 août n’avaient pas que les armes à la main, mais aussi et surtout la flamme au cœur pour légitimement libérer le Faso à jamais des fers de tous ceux qui, çà et là en polluaient l’âme sacrée de l’indépendance et de la souveraineté. Oui, cette flamme est vivante, brûlante, irrépressible. Notre engagement est total. Notre fidélité au peuple est sacrée. Notre combat est juste. Et nous marcherons aux côtés du Mali, du Niger et de tous les peuples libres du continent jusqu’à la victoire finale ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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