Le projet « Assurer l’accès aux services de protection pour les filles et les garçons touchés par la crise sécuritaire au Burkina Faso » (ASPECS 3) d’Educo Burkina, mis en œuvre dans la région du Nord, notamment dans la commune de Ouahigouya, touche à sa fin. Pour ce faire, un atelier-synthèse a été organisé ce jeudi 20 mars 2025 à Ouahigouya, pour faire le bilan de ce projet débuté le 1er octobre 2024 et qui prendra fin le 31 mars 2025. Présidé par le président de la délégation spéciale de la commune de Ouahigouya, cette rencontre s’est voulue un cadre d’échanges et de redevabilité.
Le projet « Assurer l’accès aux services de protection pour les filles et les garçons touchés par la crise sécuritaire au Burkina Faso » (ASPECS 3) mène des activités en réponse aux besoins de protection liés à la violence, aux traumatismes psychologiques, à l’absence de documents d’état civil. Les cibles du projet sont principalement les enfants et les femmes affectés par la crise sécuritaire et humanitaire. Les actions ont été déroulées par Educo en collaboration avec les directions provinciales en charge de l’action humanitaire et de l’éducation, et l’Association des femmes juristes du Burkina Faso (AFJ/BF).
La tenue de cet atelier-synthèse a permis de partager les résultats atteints à l’ensemble des parties prenantes, de tirer les leçons sur la mise en œuvre du projet et de dégager des perspectives.
Un taux d’exécution physique de 111,05%
Après six mois d’exécution, le projet ASPECS 3, mis en œuvre grâce à l’appui financier de la ChildFund Korea (CFK) à hauteur de plus de 100 millions de FCFA, enregistre un taux d’exécution physique de 111,05%, pour une exécution financière de 93,87%. Les interventions du projet ont permis de toucher 13 077 bénéficiaires, sur une prévision de 3 690.
Parmi les activités menées, il y a entre autres l’appui à l’enregistrement et à la délivrance de 1 000 actes de naissance et de 1 000 CNIB au profit des filles et garçons des communautés déplacées et hôtes ; la prise en charge de 474 enfants à besoins spéciaux, non-accompagnés et séparés, victimes de violence, d’exploitation, de discrimination, d’abus et de négligence ; la prise en charge psychosociale, sanitaire, psychologique et juridique de 165 survivantes de violences basées sur le genre et d’exploitation d’abus sexuel ; le renforcement de capacités de 305 bénéficiaires issus des structures de protection de l’enfance, y compris les agents de protection, les agents de santé et les acteurs de l’état civil.
Satisfaction générale
Ce bilan a été jugé satisfaisant par Nadine Démé/Couldiati, grant manager à Educo, représentant le directeur pays de l’ONG. Elle a saisi l’occasion pour remercier tous les acteurs qui ont œuvré pour la réussite du projet. « C’est un bilan positif et satisfaisant pour nous, parce que nous avons touché plus de 13 000 personnes pour une prévision de 3 690. Je voudrais remercier l’ensemble des acteurs, parce que cet atelier-bilan nous a permis de partager justement les résultats mais également de recueillir les recommandations afin d’améliorer davantage les différentes actions qui sont menées par Educo avec l’ensemble de ces acteurs. C’est le lieu pour moi de remercier la commune de Ouahigouya avec tous les acteurs qui ont été impliqués », a-t-elle indiqué.

Cet atelier a été présidé par Amos Lankoandé, président de la délégation spéciale de la commune de Ouahigouya. Pour lui, le projet ASPECS 3 s’inscrit dans les objectifs du gouvernement et vise à offrir les mêmes chances aux populations dans le contexte actuel du Burkina Faso qui fait face à plusieurs défis, dont le défi sécuritaire et humanitaire.
L’autorité communale s’est réjouie des acquis engrangés par ce projet dans sa commune. « Il y a lieu vraiment de saluer le choix de la ville de Ouahigouya et également l’idée du projet qui vise véritablement à renforcer la résilience des populations de notre cité, apporter un véritable soutien aux garçons et aux filles de notre région et particulièrement de la commune de Ouahigouya », a-t-il loué. « Au regard déjà des résultats atteints, il y a des performances à saluer. Il faut voir également comment pérenniser les acquis de ce projet. Je voudrais traduire toute ma gratitude à Educo pour son apport à la résilience des valeureuses populations de Ouahigouya dans le cadre de ce projet », a insisté M. Lankoandé.
Des kits pour mettre en œuvre des projets
En marge de cet atelier de clôture, 199 jeunes, majoritairement issus des populations déplacées, ont bénéficié de kits d’installation pour l’opérationnalisation de leurs projets. « Ces kits d’installation vont leur permettre de poursuivre leurs actions et de pouvoir engranger des revenus pour améliorer davantage leurs services auprès de leurs communautés, mais également au niveau de la protection de l’enfance », a justifié Nadine Démé/Couldiati.
Du côté des bénéficiaires, ce sont des sentiments de satisfaction et de gratitude. Pauline Bonkoungou, représentante des bénéficiaires, a rendu hommage à Educo qui, selon elle, œuvre depuis plusieurs années à améliorer les conditions de vie des enfants en situation de vulnérabilité, par le placement en atelier d’apprentissage et la dotation en matériel d’installation à l’issue de la formation.
« Nous voulons profiter de cette occasion pour remercier tous ceux qui, chaque jour, réfléchissent à trouver des solutions à la souffrance des personnes dans le besoin, y compris nous les enfants. Par ma voix, tous les apprenants vous disent merci d’avoir accepté de nous recevoir dans vos ateliers afin que nous puissions apprendre nos métiers de rêve. Nous sommes reconnaissants de vos efforts et nous prions Dieu afin qu’il continue de vous bénir », a-t-elle déclaré.

Faut-il le rappeler, la Fundación Educación y Cooperación (Educo) est une ONG globale de coopération pour le développement et d’action humanitaire. D’origine espagnole, elle œuvre depuis plus de 30 ans pour la défense des droits de l’enfant, particulièrement le droit de recevoir une éducation équitable, protectrice, inclusive et de qualité. Educo est Membre de la ChildFund Alliance qui regroupe onze organisations internationales leaders dans la défense du bien-être et des droits de l’enfant. Elle est établie dans 18 pays d’Amérique Latine, d’Asie, d’Europe et d’Afrique, dont le Burkina Faso, où elle est active depuis 21 ans.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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