Le Burkina Faso, à travers le Musée de l’eau et l’Agence de l’eau du Nakambé, a célébré, ce samedi 22 mars 2025, la Journée mondiale de l’eau. Elle a été placée sous le thème « Préservation des ressources en eau, gage d’une sécurité alimentaire et d’une résilience climatique au Burkina Faso ». Deux principales activités ont marqué cette journée : une marche symbolique pour sensibiliser les citoyens à l’importance de la préservation de l’or bleu, et l’arrachage de plantes envahissantes au barrage N°2 de Tanghin. Ces évènements ont rassemblé défenseurs de l’environnement, institutions, partenaires techniques et financiers, ainsi que des populations engagées pour la gestion durable des ressources en eau.

La marche symbolique de l’eau, organisée par le Musée de l’eau dans la commune de Loumbila, a offert aux participants un moment de réflexion sur l’importance de cette ressource vitale. Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, visait à sensibiliser la population à la nécessité de préserver et de gérer durablement les ressources hydriques. Les participants, munis de divers récipients destinés à recueillir de l’eau, ont parcouru le trajet reliant le Musée de l’eau à la voie bitumée la plus proche, illustrant ainsi les efforts que doivent fournir de nombreuses communautés pour accéder à l’eau potable.

Dans une atmosphère festive, ponctuée par les sonorités entraînantes d’une fanfare, la marche a été marquée par la présence de l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas, Esther Loeffen. Son engagement dans cette activité témoigne de l’intérêt que son pays porte à la gestion durable de l’eau au Burkina Faso.

« Nous partageons notre expérience en matière de gestion durable de l’eau, en nous basant sur ce que le gouvernement burkinabè fait », Esther Loeffen, ambassadrice du Royaume des Pays-Bas.

Cette manifestation symbolique a permis d’attirer l’attention sur les défis liés à l’accès à l’eau potable et au changement climatique, des enjeux cruciaux pour le bien-être des populations et le développement du pays. La marche a rassemblé plusieurs participants, tous unis par le même objectif : La promotion d’une gestion responsable de l’eau.

Un appel à la mobilisation pour préserver les ressources en eau

À l’issue de la marche, le directeur général du Musée de l’eau, Alassane Samoura, a réaffirmé son ambition de voir tous les Burkinabè jouir d’un accès équitable à l’eau potable. Il a également exprimé son souhait de faire du Burkina Faso un pays plus vert, où la chaleur accablante pourrait être atténuée par une végétation abondante et une gestion raisonnée des ressources naturelles. Il a donc appelé à une prise de conscience collective et à une mobilisation accrue pour préserver cette ressource précieuse et essentielle à la vie.

« Nous sommes des porteurs d’eau, des porteurs de vérité. Car l’eau est symbole de vérité », Alassane Samoura, directeur général du Musée de l’eau.

Pour Ali Komi, prendre part à la marche symbolique de l’eau relevait à la fois du plaisir et du devoir. Il a exprimé avec conviction son attachement à cette ressource vitale en déclarant : « Je suis formé d’eau, produit d’une source d’eau. Je bois de l’eau et tout cela mérite une reconnaissance envers notre créateur. » À travers ces mots, il rappelle l’importance fondamentale de l’eau dans l’existence humaine et invite chacun à en mesurer la valeur. Son engagement dans cette activité traduit une prise de conscience profonde de la nécessité de préserver cette ressource précieuse, non seulement pour les générations actuelles, mais aussi pour celles à venir.

Ali Komi, écrivain-artiste chanteur, et Gustave Sorgho, acteur comédien burkinabè, sont de ceux qui pris part à la marche pour l’eau.

Du point de vue de l’acteur et comédien burkinabè Gustave Sorgho, l’eau incarne l’essence même de la vie. C’est avec une grande symbolique qu’il dit avoir choisi de se rendre, en compagnie de ses petits-enfants, dans cet espace entièrement dédié à l’eau, à l’occasion de la Journée mondiale qui lui est consacrée. « Il faut saluer l’initiative de monsieur Samoura qui, depuis des années, sensibilise les populations à l’importance cruciale de cette ressource. En Afrique, l’eau est bien plus qu’un besoin vital, elle symbolise la purification, la réconciliation et l’acceptation. Là où l’eau vient à manquer, c’est souvent le signe d’un véritable désastre », a-t-il souligné.

Une action concrète pour la restauration du barrage N°2 de Tanghin

Dans la continuité de cette journée, l’Agence de l’eau du Nakambé a procédé au lancement officiel des travaux d’arrachage des plantes envahissantes au barrage N°2 de Tanghin. Sous la dynamique de son directeur général, Boukaré Sabo, cette opération vise à restaurer l’équilibre écologique du plan d’eau, dont l’encombrement par des végétaux nuisibles menace la qualité et la disponibilité de l’eau. Cette initiative a vu la participation de Dr Martine Diallo/Koné, chargée de mission du ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement.

Le ton a été donné pour l’arrachage des plantes envahissantes dans le barrage N°2, en présence de la délégation de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas.

Après les discours officiels, l’assistance s’est mobilisée pour joindre l’action à la parole. Autorités coutumières et religieuses, responsables institutionnels et partenaires techniques, tous ont quitté l’estrade pour s’attaquer à la jacinthe d’eau. Munis de gants, mains nues ou chaussés de bottes, les participants ont, dans une dynamique collective, fait disparaître ces plantes envahissantes. Ce geste symbolique témoigne de leur engagement concret dans la préservation des ressources en eau et de leur volonté d’impliquer activement les populations dans cette cause essentielle.

En s’impliquant directement dans cette opération, ces personnalités ont donné l’exemple d’une véritable écocitoyenneté. Leur action vise à sensibiliser la communauté sur l’impact néfaste de la jacinthe d’eau, qui menace l’écosystème aquatique et réduit considérablement la capacité des barrages. Par ce travail collectif, ils ont démontré que la lutte contre ces plantes nuisibles est l’affaire de tous et qu’elle nécessite une mobilisation continue.

« Nous avons décidé de nous y prendre tôt pour éviter les difficultés que nous rencontrons chaque année, sachant que la jacinthe d’eau se développe très vite », Dr Martine Diallo/Koné, représentant le ministre en charge de l’Environnement.

Un soutien diplomatique affirmé

La chargée de mission du ministre de l’Environnement a exprimé sa profonde gratitude aux partenaires qui soutiennent cette initiative, en particulier l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas. Elle a souligné que cette collaboration est essentielle pour relever les défis liés à la gestion durable des ressources en eau au Burkina Faso. Grâce à cet appui, des actions concrètes peuvent être mises en œuvre afin de lutter efficacement contre les menaces qui pèsent sur les réserves d’eau du pays, notamment la prolifération des plantes envahissantes comme la jacinthe d’eau.

La participation de l’ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Burkina Faso, Esther Loeffen, témoigne en effet de l’engagement de son pays en faveur de la gestion durable des ressources en eau et de l’amélioration de l’accès à cette ressource vitale. En apportant son appui aux différentes actions entreprises, la diplomate a réaffirmé l’importance de la coopération internationale dans la préservation des ressources hydriques.

« C’est à travers des partenaires des Pays-Bas comme World Waternet que nous accompagnons les Agences de l’eau au Burkina », Esther Loeffen, ambassadrice du Royaume des Pays-Bas au Burkina Faso.

Selon le directeur général de l’Agence de l’eau du Nakambé, Boukaré Sabo, sa structure nourrit l’ambition de procéder au curage du barrage de Tanghin. Une initiative cruciale pour préserver cette ressource stratégique. Conscient des défis financiers que représente un tel projet, il précise néanmoins que les plus hautes autorités du pays partagent cette vision et s’inscrivent dans cette dynamique. Afin de garantir la faisabilité de l’opération, il précise qu’une étude préalable sera menée en 2025, ouvrant ainsi la voie aux travaux de curage prévus pour démarrer en 2026. Cette démarche montre une volonté affirmée d’améliorer durablement la capacité de stockage et la qualité de l’eau du barrage, essentielle à la sécurité hydrique et alimentaire du Burkina Faso.

« Nous invitons les populations à ne pas mettre en avant leurs intérêts personnels au détriment de l’intérêt général, pour une gestion saine et durable du barrage », Boukaré Sabo, directeur général de l’Agence de l’eau du Nakambé.

Un appel à une responsabilité collective

Cette journée a mis en lumière la nécessité pour chaque acteur, institutionnel ou citoyen, de jouer pleinement son rôle dans la protection des ressources en eau. La dégradation des différentes infrastructures hydrauliques représente un véritable défi pour la sécurité alimentaire et l’adaptation aux changements climatiques au Burkina Faso. Les participants ont ainsi appelé à une mobilisation continue pour garantir aux générations futures un accès à une eau de qualité et en quantité suffisante.

En somme, cette Journée mondiale de l’eau a été l’occasion propice pour sensibiliser et mener des actions concrètes en faveur de la préservation des ressources hydriques au Burkina Faso. Elle a permis de réaffirmer l’engagement des acteurs locaux et internationaux dans la gestion durable de l’eau, un enjeu vital pour le développement du pays.

Hamed Nanéma

Lefaso.net

Source: LeFaso.net