Tradition respectée cette année à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) en ce mois de Ramadan 2025. Une rupture collective de jeûne a eu lieu dans la soirée du samedi 8 mars 2025 à son siège, sis Ouaga 2000. Aux côtés de fidèles, de membres du gouvernement, de l’Assemblée législative de transition, de présidents et représentants d’institutions et de missions diplomatiques, d’autorités coutumières.

La rupture commune du jeûne de ramadan 2025, placée sous le thème « Ramadan, mois de jeûne, de partage et d’éducation de l’âme », a été marquée par la présence de plusieurs personnalités et autorités nationales. Outre le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité (institution tutelle des organisations religieuses), Émile Zerbo, l’on avait à cette rupture collective le président de l’Assemblée législative de transition, Ousmane Bougouma ; le ministre d’État, ministre de la Défense et des Anciens combattants, général de brigade Célestin Simporé ; le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana ; et le patron des renseignements du Burkina, le commandant Oumarou Yabré (président du Conseil national de sécurité d’État).

Ici, de gauche vers la droite : Commandant Oumarou Yabré, Ousmane Bougouma et Boubacar Yugo.

C’est par la lecture du Saint Coran qu’a démarré la cérémonie. Elle a été suivie du message de ramadan, livré par l’imam Alidou Ilboudo et par lequel il est revenu sur quelques éléments de ce mois. « Nous sommes au mois de ramadan durant lequel les musulmans du monde entier jeûnent par obéissance à Dieu, pour son amour et pour les vertus que comporte ce mois béni. En effet, pour le croyant musulman, Allah éduque ses serviteurs par le biais de l’adoration afin qu’ils soient plus obéissants et plus respectueux d’eux-mêmes et des autres. Ainsi donc, par la prière, la zakat, la lecture coranique, le pèlerinage, l’être humain combat ses insuffisances et navigue vers la proximité divine. C’est en ce sens que le jeûne nous est prescrit. Le Coran dit : ‘’ Ô assemblée des croyants, le jeûne vous a été prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédés, ainsi vous parviendrez à la piété » (Coran II, 183). Allah décline par ce verset la finalité du jeûne : atteindre la piété. Et le chemin vers cette piété, c’est le jeûne, et le jeûne est patience, réserve, modération, humilité, modestie, discrétion, recueillement, maitrise de soi ; le jeûne est dépassement de soi, le jeûne est résilience. Le prophète a conseillé à celui qui lui demanda conseil : ‘’Je te recommande le jeûne, car il n’a pas son pareil ». Alors, tel un traitement médical, le médecin des corps, des cœurs et de l’esprit nous a fait une ordonnance magistrale : ‘’jeûnez et vous acquerrez la santé », la santé du corps, mais aussi celle de l’âme et de l’esprit », a prononcé l’imam Ilboudo, précisant que, par ce verset, la finalité du jeûne, c’est d’atteindre la piété.

Imam Alidou Ilboudo.

Il a, à cet effet, rappelé que le jeûne, c’est la patience, la réserve, la modération, l’humilité, la modestie, la discrétion, le recueillement, la résilience, la maîtrise et le dépassement de soi. « Jeûner ramadan, c’est vrai, c’est s’abstenir de boire et de manger, mais c’est bien plus que cela. Jeûner ramadan, c’est aller à l’école holistique de la vertu. C’est apprendre à contrôler son ventre, son bas-ventre, sa langue, son ouïe, sa vue, ses membres. C’est mobiliser l’entièreté de son être et l’orienter vers la satisfaction de Dieu. (…). Si nous craignons Dieu, nous allons nous éloigner de ce que Dieu a interdit, car tout ce que Dieu nous interdit comporte un mal pour nous ou pour autrui ou pour sa création. Dieu n’a nul besoin de notre jeûne, si notre jeûne ne nous éloigne pas du blâmable, du faux, de la traîtrise, de la malhonnêteté, de la méchanceté, de la fraude, du vol, de la paresse, de l’égoïsme et de tout ce qui conduit vers les ténèbres de l’inhumain », caractérise l’imam Alidou Ilboudo.

Un message corroboré par le discours du président du présidium de la FAIB, Iman Boubacar Yugo, qui a également insisté sur le sens de cette rupture commune par la portée non seulement religieuse, mais aussi sociale. En effet, selon l’autorité religieuse, la rupture commune vise à la fois à raffermir les valeurs religieuses, mais également sociales, notamment par la solidarité, le partage entre membres de la société, l’esprit de tolérance, le vivre-ensemble, etc. C’est pourquoi il a salué la présence aux côtés des fidèles, des nombreux invités d’autres confessions religieuses.

Le président du présidium de la FAIB, Boubacar Yugo.

Le président du présidium de la FAIB, Iman Boubacar Yugo, a saisi l’instant pour exhorter les fidèles musulmans à toujours et davantage promouvoir les valeurs de l’islam, qui sont celles de paix, de tolérance, de réconciliation, d’honnêteté, de cohabitation pacifique, d’amour pour son prochain.

Le premier responsable de la FAIB, M. Yugo, a par la même occasion, félicité les autorités pour les efforts consentis dans la reconquête et la sécurisation du territoire national. Tout en prônant la cohésion nationale, la réconciliation, Iman Boubacar Yugo a prié pour la paix au Burkina, souhaitant que 2025 soit la dernière année de la guerre.

Le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana (à gauche), avec à sa gauche, le ministre d’État Émile Zerbo.

Puis, le message du gouvernement, livré par le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Mobilité, Émile Zerbo. Celui-ci a témoigné de la reconnaissance du gouvernement à l’ensemble des autorités religieuses du Burkina dans leurs initiatives de préservation de la paix. « Permettez-moi de saluer deux engagements de la FAIB qui méritent d’être reconnus et encouragés. Premièrement, la FAIB joue un rôle crucial dans la pacification de la vie sociale à travers de nombreuses initiatives de médiation et de réconciliation. Par ses démarches continues pour rapprocher les parties en conflit, ses actions de sensibilisation et ses projets de promotion du vivre-ensemble, elle contribue, de manière significative, à l’apaisement du climat social et à la cohésion nationale. Nous saluons et encourageons ces efforts qui participent à la stabilité de notre pays. Deuxièmement, à travers ses associations membres, nous tenons à reconnaître l’engagement de la FAIB en faveur de la santé des populations. Récemment, à travers le lancement de plusieurs projets d’infrastructures de santé et d’éducation, notamment des centres médicaux au bénéfice des populations, la faîtière des musulmans du Burkina Faso démontre une solidarité active et un souci constant du bien-être des citoyens. Cette initiative vient en soutien aux actions du gouvernement et constitue un exemple de coopération entre l’Etat et les acteurs religieux pour améliorer les conditions de vie de nos compatriotes », loue le ministre d’État, Émile Zerbo.

Le ministre d’État Émile Zerbo.

Évoquant le contexte national, le ministre d’État a confié que, grâce aux actions conjuguées des forces combattantes et de l’ensemble des populations résilientes, le Burkina est sur la bonne voie de la paix et de la sécurité. « Cependant, nous comptons toujours sur votre soutien continu : vos prières, vos conseils, vos actions de sensibilisation sont essentielles pour accompagner le gouvernement dans son engagement en faveur de la paix, de la sécurité et de la cohésion sociale dans notre pays », encourage l’autorité.

C’est par un partage de repas et un “doua” (invocation) qu’a pris la cérémonie de rupture commune du jeûne de ramadan 2025 à la FAIB.

O.L.

Lefaso.net

Source: LeFaso.net