Le prix bord-champ de la noix brute de cajou est fixé à 385 F CFA/kg au Burkina Faso, pour la campagne 2025 de commercialisation. Ce prix est en hausse de 75 F CFA, comparativement à la campagne 2024 où le prix était à 310 F CFA. L’annonce du prix a été faite le samedi 15 février 2025 au cours de la cérémonie de lancement de la campane à Banfora, dans la région des Cascades.

C’est la cité du Paysan noir (Banfora), dans la région des Cascades, qui a accueilli cette dixième édition de la cérémonie de lancement de la campagne de commercialisation de la noix brute de cajou au Burkina. Cet évènement a été organisé par le Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina (CIAB) et ses maillons, avec le soutien des partenaires techniques et financiers. La cérémonie était placée sous le thème : « Transformation locale des produits de l’anacardier : un levier stratégique de développement économique et sociale ».

Les participants à la cérémonie de lancement de la campagne 2025 de commercialisation.

En organisant la cérémonie de manière tournante dans les régions du Burkina, le CIAB veut informer tous les acteurs directs et indirects de la filière anacarde du démarrage officiel de la campagne de commercialisation au Burkina Faso, annoncer aussi les mesures relatives à cette campagne de commercialisation, répondre aux préoccupations des acteurs sur le thème de l’année, mais aussi accroître la visibilité de la filière au Burkina Faso. Cette cérémonie est également une occasion de renforcement des liens fonctionnels entre les acteurs de la filière et les partenaires.

Le président du CIAB, Ibrahim Sanfo, expliquant le processus de fixation du prix plancher bord-champ.

C’est au cours de cette cérémonie solennelle que le prix plancher bord-champ de la noix brute de cajou a été annoncé à 385 F CFA le kilogramme. Ce prix minimum permettra de réglementer la commercialisation de la noix brute de cajou au Burkina Faso pendant la cette campagne 2025. Le prix plancher ou prix minimum bord-champ représente le prix en dessous duquel les acteurs ne peuvent pas vendre leur noix brute. Ce prix est en hausse de 75 FCFA par rapport à la campagne 2024 où il était à 310 FCFA.

À en croire le président du CIAB, Ibrahim Sanfo, ce prix a été fixé par un comité mixte qui a été mis en place à cet effet et composé des acteurs de la filière et de l’administration. La fixation du prix a pris en compte plusieurs paramètres. « Ce prix plancher vise à protéger le producteur car on ne peut pas parler de filière sans parler de production et de producteurs. Et si le producteur n’est pas encouragé, il n’y aura pas de filière », a-t-il souligné. Avant d’expliquer le choix du thème de cette année.

Le gouverneur des Cascades a souligné l’importance de la filière anacarde dans l’économie nationale.

« Le thème de cette édition s’inscrit pleinement dans la vision du gouvernement, en mettant en avant la nécessité d’intensifier la production nationale et de favoriser la transformation locale, gage d’une meilleure valeur ajoutée et d’une autonomisation des acteurs », a-t-il détaillé. Il est convaincu que la transformation locale est la clé pour créer davantage d’emplois et réduire le chômage, notamment chez les jeunes et les femmes. La transformation locale permet aussi de renforcer la souveraineté alimentaire du pays et de réduire sa dépendance aux marchés extérieurs. En choisissant ce thème, les acteurs de la filière réaffirment leur adhésion à la vision actuelle du gouvernement et s’engagent à soutenir sans réserve l’Offensive agropastorale et halieutique en cours dans notre pays.

Booster la filière anacarde au Burkina

La cérémonie de lancement de la campagne était placée sous le co-patronage du ministre d’État, ministre de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, et du ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. Elle était aussi parrainée par le Général de brigade Pingrenoma Zagré, Grand chancelier des Ordres burkinabè, et coparrainée par Minata Koné, promotrice de l’unité de transformation SOTRIAB. Au nom des patrons, c’est le gouverneur de la région des Cascades, Badabouè Florent Bazié, qui a procédé au lancement de cette dixième campagne. Il a félicité les acteurs de la filière pour les efforts consentis pour booster la production.

La photo de famille à l’issue de la cérémonie de lancement de la campagne.

Dans le discours du ministre de l’Agriculture qu’il a prononcé, le gouverneur n’a pas manqué de souligner l’importance de la filière dans l’économie nationale. « La filière anacarde occupe une place stratégique dans notre économie, avec une production annuelle moyenne de 200 000 tonnes de noix brutes sur les cinq dernières années, impliquant plus de 243 971 ménages. Notre pays compte 26 unités semi-industrielles et industrielles de transformation, employant près de 9 580 personnes, dont plus de 92% de femmes. Avec une transformation annuelle moyenne de 16 333 tonnes de noix brutes, ces unités ont généré 11,5 milliards F CFA en recettes d’exportation en 2023 », a-t-il laissé entendre.

Le maillon commercialisation et exportation mobilise plus de 11 000 acteurs. En 2023, l’anacarde s’est classée au deuxième rang des produits agricoles exportés, avec 124 900 tonnes de noix brutes exportées, rapportant 60,9 milliards de F CFA au pays. C’est fort de ce potentiel que l’anacarde bénéficie d’une attention particulière du gouvernement qui a engagé des réformes institutionnelles et règlementaires à même de lui conférer une place de choix dans les politiques et stratégies de développement national. À cet effet, un cahier des charges encadrant le commerce de cette filière est mis en œuvre au cours de cette campagne de commercialisation 2025.

La visite des stands d’exposition.

Il appartient aux acteurs de s’approprier le document et surtout de veiller aux respects de toutes ses dispositions. En annonçant officiellement le prix plancher bord-champ du kilogramme de la noix brute de cajou, il a rappelé, une fois de plus, que ce prix constitue le seuil minimal en deçà duquel toute transaction, qu’il s’agisse de vente ou d’achat, est strictement interdit au pays. Afin d’assurer le respect de cette disposition, des « actions vigoureuses » seront menées sur le terrain par les services compétents. Par ailleurs, des campagnes de communication et de sensibilisation seront lancées par le CIAB.

Le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture, Gaoussou Sanou, a invité les acteurs au respect du prix plancher.

Cette cérémonie traduit la volonté des acteurs de structurer davantage le secteur, d’assainir le marcher de commercialisation de la noix de cajou et de promouvoir la transformation locale pour un meilleur impact sur l’économie nationale. Présent à la cérémonie, le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture, Gaoussou Sanou, a invité les acteurs au respect du prix plancher. Il a aussi souligné l’apport de cette filière à l’économie nationale car, dit-il, c’est un secteur important pour le ministère de l’Agriculture. Il prévient que ce sera « tolérance zéro » pour ceux qui ne respecteront pas le prix plancher bord-champ.

La remise d’attestation au Général de brigade Pingrenoma Zagré, Grand chancelier des Ordres burkinabè.

Au nom des producteurs, Oumar Soura, producteur dans les Cascades, a salué la fixation du prix à 385 F CFA. Il fonde espoir que les acteurs respecteront ce prix. Le producteur a rassuré que chacun jouera un rôle de sensibilisation pour que ce prix soit respecté par les acteurs. La cérémonie a été ponctuée par des allocutions, des prestations de troupes, une remise d’attestations à des acteurs et la visite de stands d’exposition des produits de la filière anacarde.

Romuald Dofini

Lefaso.net

Source: LeFaso.net