Au regard des nombreuses victimes que fait le paludisme chaque année (plus de 10 millions de cas en 2023 avec 3 396 décès), l’implication de tous les acteurs de la société est plus que nécessaire, si l’on veut venir à bout de la maladie. C’est dans ce contexte que le Secrétariat permanent pour l’élimination du paludisme (SP/Palu) a organisé, ce 9 novembre 2024, un atelier de sensibilisation et de plaidoyer à l’endroit des commerçantes des marchés et yaars de la ville de Ouagadougou. La rencontre avait pour but non seulement de les informer et de les sensibiliser sur le paludisme, mais aussi d’obtenir leur engagement à lutter contre la maladie.
Avec Saidou Tapsoba, agent du SP/Palu, les commerçantes des marchés et yaars de Ouagadougou ont pu renforcer leurs connaissances sur le mode de transmission du paludisme, les différentes formes, les symptômes, la prise en charge et surtout les moyens de prévention. Il a mis un accent particulier sur la nécessité d’adhérer aux moyens de prévention (chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants, dormir sous une moustiquaire imprégnée, etc.) et de garder les lieux de vie sains, pour éviter le développement des moustiques.
À travers les échanges avec les participantes, Saidou Tapsoba s’est évertué à déconstruire les idées reçues portant sur la chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 à 59 mois. Face à la réticence de certains parents à laisser les agents de santé administrer les produits aux enfants, Saidou Tapsoba répond qu’il n’y a aucune raison de douter de l’efficacité et de la finalité du traitement. Il a ajouté que si le gouvernement investit autant de moyens pour que tous les enfants concernés puissent recevoir le traitement, c’est bien pour les protéger contre le paludisme et pas pour autre chose.
Le communicateur du jour n’a pas manqué de plaider auprès des femmes, afin qu’elles soient des ambassadrices de la lutte contre le paludisme dans leurs lieux d’activités, parce qu’elles sont en contact avec beaucoup de personnes. Et cela peut se faire à travers la sensibilisation de leurs paires sur la nécessité de la salubrité des lieux de vie, l’intégration de la lutte contre le paludisme dans le quotidien des familles et l’initiation des enfants à des comportements favorables à la lutte contre le paludisme.
Intensifier la communication sur le paludisme
Selon le secrétaire permanent du SP/Palu, Sidzabda Compaoré, cet exercice de sensibilisation avec les femmes des marchés revêt un caractère important. « Il est intéressant pour nous d’avoir cette tranche de la population, afin qu’elle soit un porte-voix pour l’ensemble des femmes pour lutter davantage contre le paludisme. Il y a des femmes dans les marchés et yaars qui font déjà le travail de sensibilisation. Il s’agit pour nous d’encadrer tout cela, afin qu’ensemble nous puissions travailler pour avoir de meilleurs résultats », a-t-il signifié.
Pour Sidzabda Compaoré, il est nécessaire d’intensifier la communication sur le paludisme, au regard des dommages importants que la maladie cause chaque année sur la population. Il faut donc, soutient-il, que les populations sachent que la maladie est évitable et traitable, et qu’il n’est pas normal qu’on en meure au Burkina Faso.
C’est en nombre important que les commerçantes regroupées en associations, ont répondu à l’invitation du SP/Palu. Salimata Karabinta/Soré, représentante des femmes, a affirmé que grâce à cette séance de sensibilisation, les connaissances des femmes sur le paludisme et surtout sur les moyens de l’éviter à travers l’hygiène et la destruction des gîtes larvaires, a été renforcée. Elle s’est engagée, au nom de ses paires, à sensibiliser les autres femmes ainsi que leurs enfants, sur comment se préserver et préserver son cadre de vie pour éviter le paludisme.
Armelle Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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