Une personne handicapée physique ministre, présidente d’institution au Burkina Faso, et pourquoi pas. Cela représenterait un symbole fort d’inclusion.

« I have a dream » (je fais un rêve). Cette célèbre citation du militant afro américain, Martin Luther King prône l’équité et l’égalité sans distinction de race. Par conviction, chaque individu, à sa petite échelle aspire à la réalisation de ses rêves. La nôtre est réalisable. Nous rêvons d’un Burkina Faso, d’une Afrique et d’un monde où les personnes handicapées physiques pourront être nommées à des postes de grandes responsabilités. Cette frange de la population est très marginalisée. Elle peine à s’insérer dans le monde socio-professionnel. Dans le domaine de l’éducation par exemple, c’est la croix et la bannière, créant ainsi des décrochages scolaires. Et pourtant, la loi N°012- 2010/AN portant protection et promotion des droits des personnes handicapées au Burkina Faso devait permettre d’y remédier.

Dans toutes les luttes, le symbole est très important. Voir par exemple des femmes ministres et des présidentes d’institutions comme : Rosine Coulibaly Nandy Somé/Diallo, Mariam Lamizana, Laurence Marshall Ilboudo et Saran Sérémé encourage la petite fille à rêver grand et à ne pas se fixer des limites. Voir également des personnes handicapées physiques occuper des postes ministériels ou d’institutions va galvaniser les plus jeunes parmi elles. Les enfants handicapés auront des modèles à suivre. Ils se diront : « je peux déplacer des montagnes ». C’est en cela que le symbole a tout son sens. Des personnes handicapées avec des compétences, il n’en manque pas au pays des hommes intègres et ailleurs dans le monde. Les décideurs doivent donc y songer. Au-delà des textes, il faut passer à l’action.

Aux personnes handicapées, la lutte pour le respect de vos droits est un travail de longue haleine. Ne cédez pas au découragement. Travaillez en symbiose et incitez certains des vôtres à militer au sein des associations, des organisations de la société civile et des partis politiques. Faites entendre votre voix pour l’environnement, la paix, la santé, etc. Ne vous mettez surtout pas à l’écart. Plaidez, plaidez et encore plaidez pour être en première ligne lors des prises de décisions dans vos pays. Les autres doivent également tenir compte de votre spécificité et promouvoir la discrimination positive en ce qui concerne les questions liées à l’inclusion. Car, faut-il le rappeler, vous êtes désavantagés physiquement. N’empêche, vous disposez des facultés intellectuelles tout comme les autres. Alors, osez rêver et passez à l’action, car : « I have a dream ».

Samirah Bationo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net