Les poches de sécheresse ont durement frappé beaucoup de cultures dans la saison agricole 2024 en cours au Burkina Faso. Plusieurs zones ont été touchées, des cultures ont même desséché totalement, et d’autres ont été impactées durement. Existe-t-il encore des moyens de pouvoir rattraper celles qui n’ont pas desséché ? Quels sont les comportements que les paysans doivent adopter pour ne pas sortir bredouille de cette saison agricole ? Ce sont, entre autres, à ces questions que la jeune agronome, Cherifa Zerbo, a répondu lors d’une interview qu’elle a accordée à votre journal en ligne Lefaso.net. Lisez-plutôt !

Lefaso.net : Le bilan de la saison agricole en cours fait état des zones de culture dévastées par les poches de sécheresse. Et dans certaines zones, les cultures ont desséché. Mais pour celles qui n’ont pas desséché, existe-t-il un moyen pour qu’elles puissent atteindre la maturation ?

Cherifa Zerbo (CZ) : Oui, il existe des techniques qui peuvent être adoptées afin de pallier à ces poches de sécheresse. Au titre de ces techniques, l’on peut citer, entre autres, l’irrigation optimisée et le paillage. L’irrigation optimisée (pour ceux qui ont un forage ou une retenue d’eau à proximité) : cela permet de s’assurer que les cultures reçoivent suffisamment d’eau, à travers la technique d’irrigation comme le goutte-à-goutte, qui minimise l’évaporation et cible directement les racines.

S’agissant du paillage, il permet de conserver l’humidité du sol et de réduire les températures du sol. En effet, le paillage organique comme la paille ou les copeaux de bois peut aussi améliorer la structure du sol.

Lefaso.net : Quel comportement les paysans doivent-ils adopter pour ne pas sortir bredouille de cette campagne ?

CZ : Bon, il faut dire qu’il n’y a pas de recettes préétablies pour toutes les zones. Les techniques sont données en fonction des zones et des cultures. Mais qu’à cela ne tienne, ils doivent adopter des comportements stratégiques tels que l’adaptation des pratiques culturales. Cela revient à ajuster les pratiques agricoles en fonction des conditions climatiques actuelles. En d’autres termes, cela implique la modification des dates de semis, l’optimisation des techniques d’irrigation, et le choix de variétés de cultures adaptées à la chaleur.

L’optimisation des ressources en eau : cela implique la mise en place des systèmes de conservation de l’eau pour faire face à la sécheresse et l’utilisation des techniques d’irrigation comme le goutte-à-goutte.

La diversification des cultures, cela revient à diversifier les cultures afin de réduire le risque de pertes totales. En cultivant plusieurs types de plantes, les paysans peuvent minimiser l’impact d’une mauvaise récolte sur l’ensemble de leur production.

Lefaso.net : Comment ces cultures doivent-elles être gérées pour faciliter la poursuite de leur croissance ?

CZ : Comme je l’expliquais plus haut, il y a la gestion de l’irrigation (pour ceux qui ont un forage ou une retenue d’eau à proximité). En effet, il faut s’assurer que l’irrigation est bien gérée, en fournissant de l’eau de manière régulière et suffisante pour éviter le stress hydrique. Les soins du sol : il faut maintenir la qualité du sol en ajoutant des amendements organiques et en préservant sa structure pour améliorer la rétention d’eau.

Au niveau du choix des variétés, cela implique d’opter pour des variétés de cultures adaptées aux conditions chaudes et résistantes à la sécheresse. La surveillance, et l’entretien : il faut effectuer une surveillance régulière pour détecter les signes de stress ou de maladies et intervenir rapidement pour maintenir la santé des plantes.

Interview réalisée par Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net