Les chrétiens catholiques ont célébré l’Assomption, l’élévation de la Vierge Marie au ciel, ce jeudi 15 août 2024. À cet effet, des centaines de milliers de fidèles ont pris d’assaut le sanctuaire Notre-Dame de Yagma pour un pèlerinage. Le célébrant principal de cette messe mariale, le cardinal Phillippe Ouédraogo, les a invités à redoubler de prières pour la paix dans les familles, dans le pays et dans le reste du monde.

Six mois après le pèlerinage diocésain, les pèlerins ont à nouveau envahi le sanctuaire Notre-Dame de Yagma pour commémorer cette fois-ci la glorification de la Vierge Marie. Dès l’aube, les fidèles, à pied, à vélo, à moto ou encore en voiture, ont afflué vers ce site religieux, situé à la périphérie nord de la capitale burkinabè. Sous la vigilance des forces de sécurité, les pèlerins, en file indienne, sont minutieusement fouillés avant d’accéder au site de prières.

À l’intérieur, sur les bancs à l’ombre des arbres, s’étendent à perte de vue des pèlerins majoritairement habillés en uniforme de l’Assomption. Avant le début de la célébration eucharistique à 9h, les pèlerins ont effectué la récitation du chapelet et des laudes. Quelques minutes après, le président de la célébration, le cardinal Philippe Ouédraogo, est arrivé en grande pompe dans ses habits de prélat, avec mitre et crosse d’évêque. Il est chaleureusement accueilli par des fidèles chrétiens, à travers des chants et des louanges.

La procession.

Après la lecture liturgique, le cardinal Philippe Ouédraogo, dans son homélie, a appelé le peuple à promouvoir les valeurs de paix. Pour ce religieux à la retraite depuis 2023, les origines de ce culte religieux remontent au 4e siècle et était appelé Dormition. L’Assomption, explique-t-il, vient du mot latin “assumere” qui signifie « prendre avec soi, enlever ».

« La vérité dogmatique est que la Vierge Marie, dès sa conception, avait été comblée de grâces par le Père. L’Église retient que sa glorification est le fruit de sa fidélité sans cesse et de sa communion pleine de sacrifices », a-t-il laissé entendre, ajoutant que la Vierge Marie est la première à ouvrir la voie de la résurrection par sa foi humble. Cette fête, exhorte-t-il, nous invite à prendre la Vierge Marie comme un modèle. « Modèle pour apprendre à toujours aimer Jésus et un modèle pour nous aimer les uns les autres », a-t-il plaidé, avant de saluer la pertinence du thème : « Marie, reine de la paix, servante du Seigneur. »

Le cardinal Philipe Ouédraogo a invité les fidèles catholiques à promouvoir la paix.

Dans son homélie d’une dizaine de minutes, le cardinal a insisté sur les valeurs cardinales de la paix. Pour lui, la paix est un don de Dieu et le fruit de l’effort des hommes. Pour en jouir, insiste-t-il, les fidèles doivent prier incessamment et s’engager sur la voix de la justice. « Nous devons redoubler de prières pour la paix dans nos familles, dans notre pays et dans le monde. Jésus donne la paix par sa victoire sur la mort et l’espérance de sa présence. Nous devons tous nous engager individuellement et communautairement pour la paix en action et en parole au sein de nos familles, des groupes sociaux, des paroisses, de la patrie, par des gestes de solidarité et d’amour pour les populations qui sont dans la tourmente », a interpellé le prélat.

Le recteur du sanctuaire Notre-Dame de Yagma, l’abbé Jules Pascal Zabré, a remercié la présidence du Faso pour avoir offert des tentes pour abriter les malades et les personnes agées.

Il a indiqué que le Pape invite, en ce mois d’août, à prier pour que les dirigeants politiques soient au service de leurs peuples, qu’ils œuvrent en faveur du développement humain et intégral, du bien commun. En plus de cette intention de prière du Saint Père, il a aussi confié que le souverain pontife est soucieux du respect des droits de l’homme. « Tout manquement au respect des droits de l’homme est une atteinte grave à la paix », a-t-il affirmé, citant cette déclaration de 1979 du pape Jean Paul II. Appelant les fidèles à la concorde sociale, il a indiqué que le Pape François a demandé la compréhension de trois mots dans toutes les familles. Il s’agit de « s’il te plait, merci et excuse-moi. » « Ce sont des attitudes qui nous permettent de créer un climat serein, pacifique et heureux, tant dans les familles que dans la vie sociale », a-t-il conclu, avant la procession avec la statue de la Vierge Marie.

Les fidèles catholiques ont prié pour la paix.

Le gouvernement était représenté par le ministre d’État, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo ; la ministre chargée de l’Action humanitaire et celui délégué aux Ressources animales et halieutiques. Le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, a indiqué qu’ils sont venus pour porter le message de solidarité du président du Faso. « C’est l’occasion de nous unir pour le retour de la paix au Burkina. Nous repartons très enrichis de toutes les prières formulées ici », a-t-il confié, ajoutant que la paix est le fruit de la prière mais aussi de l’action de chaque citoyen. « Que chacun soit un artisan de paix au quotidien dans son milieu. Les valeurs défendues par l’Église sont chères au gouvernement », a conclu le ministre.

Les trois ministres représentant le gouvernement.

Cette messe a connu aussi une forte participation de l’Union catholique africaine de la presse (UCAP). Son premier responsable, Alexandre Le Grand Rouamba, a salué le déplacement certains des leurs venus d’autres pays.

La célébration s’est achevée avec une note de remerciements de l’abbé Jules Pascal Zabré, recteur du sanctuaire.

Serge Ika Ki

Lefaso.net

Source: LeFaso.net