Les maquis Rex One et Le carrefour des stars (ex Africa 24) situés à quelque 3km du rond-point de la jeunesse, à la sortie nord-ouest de Ouagadougou, ont été démolis très tôt, dans la matinée de ce vendredi 2 août 2024. Les bâtiments eux sont partis en ruines. Aucune brique n’a résisté au passage des machines sur ce vaste air jadis imposant.

Assis sur une caisse de boissons en retrait du site, le visage froissé, le responsable du maquis Rex One observe le triste spectacle de ses années d’économie, enterrées sous les gravas, avec à ses côtés, quelques uns de ses employés. Bâtiments, réfrigérateurs, lampadaires, chaises, boissons, quasiment tout a été emporté par les machines, venus de bonne heure emboutir les infrastructures qui étaient sur place.

“Je suis arrivé ce matin trouver qu’on a rasé le site. C’est vrai qu’avant aujourd’hui, nous avions reçu un document disant que la zone était sous bande verte. Mais je n’ai moi même rien vu de ce qui s’est passé. C’est tôt le matin qu’ils ont fait ça. Je ne sais même pas quoi dire. Je vous assure que je ne sais même pas quoi dire” a lâché le responsable du maquis.

Quelques matériels qui ont pu être sauvés

Même constat chez son voisin d’à côté, au maquis Le carrefour des stars, où l’infrastructure a également été démolie, laissant perplexes les usagers qui empruntent le tronçon. Mobilisés en soutien aux responsables des maquis, des jeunes à pied d’oeuvre, essaient d’exhumer ce qui peut toujours servir. A l’aide de pelles et de pioches, ou même avec les mains, ils déterrent tôles, chaises réfrigérateur, etc qui reposent sous les décombres.

“C’est ahurissant comme dégât quand même ! Moi je crois qu’on aurait pu privilégier le dialogue, demander à la mairie de venir discuter avec eux. Ça aurait été mieux parce que dans un maquis, il y a beaucoup de travailleurs. Et quoiqu’on dise, c’est une économie forte qui ne dit pas son nom. Mais là, tout est parti ! Donc tous ceux qui sont là sont actuellement au chômage” commente un passant.

Une vue de l’étendue des dégâts

“Moi je ne cherche pas à savoir si c’est le terrain de quelqu’un ou pas. Je pense que cette manière de régler les problèmes ne mène à rien et ne mènera jamais à rien. Quand ils sont arrivés, ils ont trouvé des gens ici. Le minimum était de leur dire qu’ils veulent casser les bâtiments et qu’ils ont au moins une heure pour faire sortir leurs affaires. Passé ce délai, ils vont tout casser. Mais ça n’a pas été fait. Comme ça là, tout le monde perd ; alors que ce sont des pères et mères de familles qui travaillent ici”, s’indigne un autre.

Au moment où nous quittions les lieux, le monde autour ne cessait de grossir et des taxis-motos s’attelaient à débarrasser les objets, amoncelés par les jeunes, aux abords de la route.

Rappelons aussi qu’il existait un litige qui oppose les propriétaires terriens aux occupants déguerpis, et que la mairie dit n’avoir pas de rapport avec cette opération. Est-ce donc l’exécution d’une décision de justice qui a conduit à cette démolition ?

Plus de détails à venir

Erwan Compaoré

Lefaso.net


Crédit photo : Bonaventure Paré

Source: LeFaso.net