Cécile Béloum/Ouédraogo est une figure emblématique de l’engagement communautaire et politique au Burkina Faso. Infirmière devenue ministre, elle a tracé un parcours remarquable. Aujourd’hui à la retraite, elle se consacre pleinement à l’association Appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant (AMMIE), qu’elle a fondée afin de lutter contre la malnutrition infantile et répondre aux besoins urgents des enfants dans un contexte sécuritaire fragile.

Née dans la région du Nord, précisément dans la province du Yatenga, Cécile Béloum/Ouédraogo a tracé un parcours remarquable tant sur le plan professionnel que social. Elle a commencé son éducation à l’école de Kossouka avant de poursuivre avec une formation au Centre technique féminin de Ouahigouya.

Son parcours professionnel débute dans le domaine de la santé où elle devient infirmière, puis infirmière chef de poste de 1977 à 1985 et plus tard infirmière responsable d’une unité de soins au CHR de Ouahigouya de 1985 à 1988. Ses compétences et son dévouement la mènent à des postes de responsabilité plus élevés, notamment celui de directrice régionale de l’École nationale de santé publique (ENSP) à Ouahigouya et de directrice régionale de la promotion de la femme pour la région du Nord de 2000 à 2002.


Sur le plan politique, Cécile Béloum/Ouédraogo s’illustre comme un leader influent. Elle a d’abord été conseillère municipale de Ouahigouya pour deux mandats à partir de 2000 avant de devenir députée avec également deux mandats au sein du parlement burkinabè (2002 à 2007 et 2007 à 2008) et un mandat de député au parlement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de 2003 à 2008 où elle occupait le poste de vice-présidente de la commission femmes et enfants dudit parlement.

Son engagement politique atteint un sommet lorsqu’elle fut nommée ministre chargé des relations avec le parlement du Burkina Faso de 2008 à 2011.

Concomitamment avec ses différentes activités et sa carrière politique, Cécile Béloum/Ouédraogo s’est consacrée intensément à des causes sociales, notamment à travers l’association AMMIE, dont elle est membre fondatrice. Actuellement à la retraite, elle se consacre à plein temps à cette association.


AMMIE, la solution de Cécile Béloum pour assurer la protection des enfants

Fondée le 27 août 1992, l’association Appui moral, matériel et intellectuel à l’enfant répond à des besoins cruciaux des enfants, en particulier dans le domaine de la santé en ayant pour objectifs de contribuer à une bonne santé, au bien-être et au développement des individus, des familles et des communautés ; à la protection, au soutien, au secours et à l’assistance des groupes vulnérables ; au relèvement du niveau socio-économique et culturel des individus, des familles et des communautés et à la protection de l’environnement et au développement durable.

Selon la déclaration de Dame Béloum, l’une des motivations pour la création de l’association AMMIE est le fort taux de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans, à l’époque, dans la région du Nord.
« Au moment où nous avons créé l’association AMMIE, les services de santé rapportaient que, au moins 36% des enfants de la région du Nord souffraient de la malnutrition protéino-énergétique. Il fallait vraiment contribuer à réduire ce taux par le plaidoyer, la sensibilisation, l’assistance et les soutiens divers pour développer les capacités des familles, récupérer de la malnutrition les enfants et les protéger », a expliqué Mme Cécile Béloum.

L’AMMIE s’engage donc à améliorer la santé, le bien-être, la survie et le développement des enfants, tout en assurant leur protection.

Cependant, compte tenu du contexte sécuritaire que vit le Burkina Faso depuis maintenant dix années, l’association a élargi ses interventions pour contribuer à la protection, à la santé-nutrition, à la résilience et à l’assistance des groupes vulnérables et aux populations exposées. Elle intervient actuellement dans huit régions sur les treize que compte le Burkina Faso.

Cécile Béloum, une femme rigoureuse dans son travail

Issa Sawadogo, ressortissant de Kossouka, village de naissance de Cécile Béloum/Ouédraogo avec qui il a travaillé de nombreuses années, reconnaît ses valeurs intrinsèques. « Cécile Béloum c’est une que j’ai connu depuis l’enfance. J’étais au CP1 et j’étais malade de ver de Guinée. Un jour, Cécile, qui était en classe de CM1, m’a porté au dos pour m’amener chez moi alors que mon père m’avait oublié à l’école. Peut-être qu’elle ne se rappelle pas de cela, mais un enfant n’oublie jamais », nous confie Issa Sawadogo, se rappelant de sa première rencontre avec dame Béloum.

Cécile Béloum, poursuit-il, est une battante. A l’entendre, parler de Cécile Béloum reviendrait à parler toute la vie car il y a tant de choses à dire sur elle. Sur le plan professionnel, elle est décrite comme une battante infatigable. Son implication politique et ses actions à travers l’association AMMIE témoignent de son engagement profond pour la vie humaine qui est pour elle sacrée, donc à protéger.

« Politiquement on l’a connu. Et aussi, à travers son association AMMIE, elle a tout fait pour la protection de l’enfance tant au niveau provincial que national. Nous appelons Cécile Béloum affectueusement maman et lorsqu’on parle d’elle, on ne se fatigue pas. C’est une qui n’est jamais fatiguée. Si vous travaillez avec maman, attendez-vous à ne pas vous reposer parce qu’elle ne sait pas que l’homme se fatigue car elle ne se fatigue pas car elle cherche toujours à mieux faire », résume son ancien collaborateur.

Cette exigence constante pour l’excellence a façonné son entourage professionnel, leur inculquant une discipline et une détermination sans faille.

Clotilde Cissé/Béloum, sa fille et collaboratrice au sein de son association AMMIE, confirme cette rigueur. « Je suis sa fille mais j’ai travaillé avec elle durant plusieurs années. J’ai été sa secrétaire au sein de l’association AMMIE. Tout ce que je retiens c’est qu’elle aime le travail bien fait donc elle prend le soin de tout vérifier point par point. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Hanifa Koussoubé

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Crédit photo : Ilboudo Landry Eric Wendkouni

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