Le procès en appel du dossier dit « appel à incendier le Palais du Mogho Naaba », ouvert devant la Cour d’appel de Ouagadougou, le 21 juin 2024, puis renvoyé à ce vendredi, 5 juillet 2024, a finalement été différé au rôle général (une nouvelle date sera fixée). Par contre, le délibéré sur les demandes de mise en liberté provisoire qui ont été incidemment formulées est, lui, prévu pour le 19 juillet 2024.

Journée sans répit pour la juridiction d’appel de Ouagadougou, avec les nombreux dossiers enrôlés ce vendredi 5 juillet. Depuis les premières heures de la journée, les justiciables défilent à la barre. Juste une pause d’une vingtaine de minutes, puis, les dossiers s’enchaînent (avec de nombreux renvois également, pour divers motifs). Il était donc 18h00, lorsque le dossier dit « appel à incendier le Palais du Mogho Naaba » a été appelé par la présidente de la Cour.

La juridiction fait comprendre que pour raison d’absence de témoins (trois) et d’un audio, il faut renvoyer le dossier. Les conseils plaident pour que le dossier soit connu. Finalement, il est renvoyé au rôle général (une nouvelle date sera fixée).

Les conseils misent sur les demandes de mise en liberté provisoire, ultérieurement formulées. Ils avancent plusieurs arguments parmi lesquels, les bonnes dispositions d’esprit et de comportements de leurs clients, de l’enquête préliminaire à ce jour (coopération avec les enquêteurs, ils ont plusieurs fois bénéficié de permission pour plusieurs jours et ont réintégré volontiers, les activités professionnelles de certains et bien d’autres raisons pour appuyer la garantie de représentation de leurs clients, etc.). Aussi relèvent-ils que certains ont déjà épuisé leur peine ou sont à deux mois de le faire. Les avocats soutiennent également qu’en liberté provisoire, il n’y a pas non plus de risque de subornation de témoins (ces derniers ayant déposé et consigné dans des procès-verbaux). Pour toutes ces raisons, entre autres, ils demandent que la Cour permette à l’ensemble de leurs clients de comparaître librement.

« Le Parquet général ne s’oppose pas à la demande de mise en liberté provisoire », a requis le ministère public.

Il était 18h38, lorsque la Cour a finalement renvoyé le délibéré sur ces demandes de mise en liberté provisoire au 19 juillet 2024 (les avocats avaient, eux, souhaité un délibéré immédiat).

« Nous avons fait une demande, incidente, de mise en liberté provisoire. La Cour a été très attentive à nos demandes de mise en liberté provisoire, parce que les moyens utilisés étaient vraiment pertinents, mais elle a mis le délibéré sur la demande de mise en liberté provisoire au 19 juillet », s’est exprimé Paul Kéré, au sortir de l’audience, espérant à cette date, une liberté provisoire pour l’ensemble de leurs clients.

Sur le dossier lui-même, Me Kéré rappelle que tout est parti de cet élément dit d’incendie du Palais du Mogho Naaba. « Le Mogho Naaba lui-même dit : “moi, je ne me constitue pas partie civile, parce que je ne suis pas intéressé par cette procédure”. Ce sont des “on dit”, ce sont des écrits dont on ignore l’auteur. Moi, je pense que le Burkina Faso a beaucoup plus de choses à faire, que de se limiter à des épiphénomènes de ce genre, de sorte que nous devons fermer très rapidement la page et passer à autre chose », a commenté Paul Kéré, en réaction aux questions des journalistes.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net