De la simple production pour une consommation familiale, Moussa Kanazoé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a fait de la production de manioc, une activité génératrice de revenus dans la plaine de Bagrépôle depuis une quinzaine d’années. Il est même devenu le président de l’Union des producteurs de manioc de Bagré créée en 2022. Zoom sur un fervent militant de la production de cette tubercule dans la plaine de Bagré.

« C’est grâce à la culture du manioc que je nourris ma famille sans problème et que je gagne aussi de l’argent. Je ne pense pas que quelque chose d’autre pouvait m’aider comme le manioc m’aide aujourd’hui », témoigne Moussa Kanazoé, dans une sérénité totale et une assurance montrant qu’il n’a pas de soucis pour nourrir sa famille dans cette période où certains paysans ont du mal à le faire.

L’homme dont il est question ici fait partie des 3 000 exploitants additionnels installés dans la plaine de Bagrépôle. Moussa Kanazoé, lui, fait particulièrement partie de l’Union des producteurs de manioc regroupant une bonne partie de ces 3 000 exploitants. Celui qui est installé dans cette plaine depuis une quinzaine d’années et que les producteurs de manioc ont choisi pour être à la tête de leur union, cultivait uniquement le manioc pour la consommation de sa famille. Mais suite à un échange avec les agents de l’agriculture, tous les autres producteurs et lui ont su que c’est une culture qui peut générer des gains. « Parce qu’il est utilisé pour beaucoup de mets comme l’attieké, le placali, le gari et autres et ils nous ont conseillé de nous lancer et qu’ils allaient nous aider pour l’écoulement. C’est ainsi que nous avons tous commencé et aujourd’hui nous ne regrettons pas », conte-t-il.

Vue d’une partielle de son champ de manioc

Sur la plaine de Bagré, les producteurs de manioc occupent un espace de plus de 75 hectares. Mais le président de l’union dit exploiter en gros trois hectares. La production de manioc est un pourvoyeur d’emplois et est très bénéfique parce qu’en neuf mois, il est possible de cultiver et de récolter. « Sur un hectare, on récolte jusqu’à 30 tonnes voire plus, et le kilogramme varie entre 50 et 115 francs CFA et tu cultives le manioc, à l’hectare. Si tu as trop dépensé, c’est environ 300 000 francs. Et son travail n’est pas compliqué. Il suffit de respecter les périodes de sarclage et les temps d’arrosage », convainc-t-il, en invitant les jeunes qui s’intéressent à l’agriculture, notamment à la culture du manioc, à se lancer. La terre ne ment pas dit-on. « Je dis cela, parce que, quand tu prends une seule tige de manioc, tu peux nourrir 7 à 8 personnes dans la journée. Qu’est-ce qui peut être mieux que ça ? C’est le premier bénéfice, ça ne prend pas le temps et ça ne fatigue pas. Quand tu nettoie une seule fois, tu passes seulement vérifier et arroser, sinon, il n’y a pas grande chose à faire, tu peux vaquer à autre chose », a-t-il précisé.

Yvette Zongo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net