Dans son discours à l’occasion de la traditionnelle cérémonie de montée des couleurs nationales ce lundi 1er juillet 2024 au sein de son institution, le Premier ministre, Dr Apollinaire Kyélem De Tambèla, a appelé ses « camarades » collaborateurs et les Burkinabè en général, à ne pas avoir peur, à la vigilance avant de rassurer qu’avec le président Ibrahim Traoré, le Burkina est entre de bonnes mains.

Il était précisément 7h30, lorsque le Premier ministre, Dr Apollinaire Kyélem De Tambèla a pris position dans l’espace réservé au cérémonial, là où étaient déjà en place ses collaborateurs. Mise en place du dispositif militaire, exécution de l’hymne national accompagnée de la montée du drapeau, puis, place au discours du Premier ministre. Entouré de ses plus proches collaborateurs et vêtu du haut d’une tenue Faso Dan Fani, les verres bien fixés, le patron des lieux, décontracté, fait ses salutations par cette appellation révolutionnaire, « camarades ».

Puis, il campe : « Le message que je voudrais vous transmettre aujourd’hui est simple : n’ayez pas peur. Les autorités actuelles du pays sont engagées à affirmer la souveraineté du Burkina Faso et à mettre le pays sur les rails du développement. Cela entraîne nécessairement des déchirements et des bouleversements ».

Selon Dr Apollinaire Kyélem De Tambèla, en effet, nombreux se complaisaient dans la situation de dépendance du Burkina, parce qu’ils profitaient des bénéfices secondaires de cette dépendance. La politique de refondation et de souveraineté qui se mène actuellement, remet donc en cause les intérêts des valets locaux sur lesquels, les impérialistes occidentaux s’appuient pour maintenir les pays dans la dépendance.

« La refondation et le développement du Burkina Faso remettent en cause les intérêts de ceux qui sont dans le mimétisme comportemental et intellectuel. Ils remettent aussi en cause les intérêts de certains opérateurs économiques qui s’appuient sur ce mimétisme pour écouler des produits de consommation, en jouant le rôle de simples appendices du capitalisme et de l’impérialisme occidental. Ils remettent encore en cause les intérêts des prétendus lettrés qui, malicieusement, usent de langages pseudo-progressistes pour surprendre l’attention des populations et mieux les abuser. La gestion rigoureuse des biens de l’Etat et la lutte contre la corruption créent aussi beaucoup de mécontents. Toutes ces personnes sont actuellement remontées contre le régime actuel de refondation dont le seul crime est de remettre en cause ce qu’elles considèrent comme des acquis perpétuels à leur profit. Leur objectif est donc d’abattre le régime par tous les moyens, y compris les plus immoraux, avec l’appui de leurs maîtres occidentaux et de leurs sous-chefs africains de la sous-région. Outre le Burkina, on retrouve ces personnes, pour l’essentiel, en France, aux Etats-Unis et, plus près de nous, en Côte d’ivoire. Mais, je vous dis : n’ayez pas peur. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que, dès les premières heures de ce régime, la plupart d’entre eux ont proposé en vain leurs services aux autorités actuelles. Connaissant leur duplicité, aucune suite ne leur a été donnée. Certains ont attendu en vain d’être approchés. C’est donc par dépit, par esprit de revanche, et pour assouvir de basses ambitions qu’ils ont jeté toutes leurs forces dans la lutte contre le régime. Ils n’ont aucun projet à proposer, outre celui de remettre le Burkina dans les chaînes de la servitude, et de s’acoquiner de nouveau en toute liberté avec les terroristes, au prix du sang des Burkinabè », a déclaré le Premier ministre, rassurant en outre que « l’équipe au pouvoir, pour rien au monde, n’abandonnera encore le pays entre les mains des entrepreneurs politiques, des opportunistes et des aventuriers ».

« Vivre cent ans dans la peau d’un lâche, c’est vivre sans exister »

Le chef du gouvernement a aussi rassuré que les dirigeants connaissent les ennemis du peuple, ceux qui sont prêts à hypothéquer, au besoin, le pays pour leurs petites ambitions débridées. « Ceux qui ne pensent qu’à eux et qui n’ont aucune larme de compassion pour les millions de Burkinabè pauvres des villes et des campagnes. Ceux qui sont prêts à mettre le feu au Burkina rien que pour réchauffer leur café. Des soutiens du régime actuel s’inquiètent de ce que les ennemis du peuple ont les coudées franches pour distiller leur venin. N’ayez pas peur ! Car leurs agitations sont vaines et sans effet sur la marche du peuple. N’ayez pas peur ! Parce que maintenant, c’est le peuple lui-même qui mène sa lutte pour la refondation, la souveraineté et le développement. Et dans cette lutte, le Burkina n’est pas seul. Il la mène de concert avec les pays de l’Alliance des États du Sahel (A.E.S.). C’est là quelque chose de nouveau sous le ciel africain. On vous dit souvent de faire attention pour vous- mêmes, de ne pas trop vous impliquer, parce que le régime pourrait tomber d’un moment à l’autre. N’ayez pas peur ! Car, le régime du peuple, soutenu par les peuples de l’A.E.S, ne saurait tomber. Engagez-vous pour donner un sens à votre vie, pour une vie utile et non végétative. Vivre cent ans dans la peau d’un lâche, c’est vivre sans exister. N’ayez pas peur ! La peur de vivre conduit à l’absence de vie. Vivez pleinement en assumant votre vie pour être vous-mêmes », a-t-il soutenu, maintenant qu’avec le président Ibrahim Traoré, le Burkina est entre de bonnes mains.

Dr Apollinaire Kyélem De Tambèla invite ses collaborateurs, les Burkinabè en général, à rester vigilants dans cette période de troubles politiques que le pays traverse. « S’il est vrai que le petit peuple des campagnes et des villes : les agriculteurs, les éleveurs, les acteurs du secteur informel, les artisans et les petits commerçants commencent à se doter d’une conscience politique, il est aussi vrai que ceux qui l’ont toujours dominé et exploité n’ont pas lâché prise. Ils n’acceptent pas l’irruption sur la scène politique du petit peuple qu’ils méprisent. Alors ils ne tarissent pas de manœuvres et d’intrigues pour faire douter et démobiliser le petit peuple. C’est pourquoi, il faut rester vigilant pour déjouer les pièges subtils que tissent ceux qui ne sont prêts à aucun sacrifice pour l’émancipation de leurs frères. L’un des meilleurs artifices consiste à se proclamer pompeusement révolutionnaire, progressiste ou de gauche, d’user un langage prétendument pro-travailleur, de se caler en prétendu défenseur des travailleurs et du pouvoir d’achat. Ne vous y trompez pas. Pour eux, le travailleur c’est celui qui se dandine dans un bureau ventilé ou climatisé. C’est-à-dire les quelques milliers de salariés, surtout des villes, et principalement de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Pour eux, tant pis pour les millions d’agriculteurs, d’éleveurs, d’artisans et de petits commerçants dont le sort leur importe peu. Ils combattent pour toujours plus d’augmentation de leurs salaires, de leurs indemnités, de leurs avantages personnels. Que les millions d’autres Burkinabè crèvent ou pas, ce n’est pas leur souci. Voilà la réalité de ceux qui se drapent dans le manteau de progressiste ou de défenseur des travailleurs pour mieux abuser le peuple. Certains d’entre eux ont même refusé une contribution simplement symbolique de 1% de leur salaire pour participer à la défense de la patrie en danger. Ce qui est plus que révélateur », a déclaré le chef de gouvernement, réitérant son invite à la vigilance.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net