Sur invitation de son chef de mission au Burkina, Lee-Anne Hermann, Canadiens et Burkinabè ont, mardi, 25 juin 2024 à Ouagadougou, et par anticipation, célébré la 157e fête nationale du Canada. L’occasion a donc réuni, outre le personnel de la représentation diplomatique, plusieurs invités, dont des membres du gouvernement burkinabè, le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Stella Eldine Kabré et le ministre d’État, ministre de la défense, le général de brigade, Kassoum Coulibaly.

La représentation diplomatique du Canada au Burkina renoue donc avec la célébration de la fête nationale (chaque 1er juillet ; la présente célébration se fait donc par anticipation), après une suspension depuis 2019 pour cause de la pandémie du COVID-19. Pour l’ambassadrice, Lee-Anne Hermann, cette halte est une occasion pour mettre en relief les valeurs qui sont chères et qui font le Canada. « Le Canada est une démocratie fière. Nous avons une longue tradition démocratique, deux langues officielles, une riche société multiculturelle, un dévouement envers la réconciliation avec les peuples autochtones, et un profond attachement à la primauté du droit. Voilà qui nous sommes. Et c’est une grande partie de ce qui attire les immigrants de tous les coins du monde au Canada », a présenté l’ambassadrice, signifiant par la suite que le monde est actuellement traversé par la turbulence géopolitique, l’imprévisibilité et l’incertitude. « Dans ce tourbillon mondial géopolitique, le Canada restera toujours du côté de ceux qui sont agressés, en continuant de défendre l’ordre international fondé sur des règles et de contribuer à la sécurité mondiale. Nous savons que nous sommes plus forts lorsque nous demeurons unis avec nos alliés et nos amis devant les grandes menaces à notre sécurité collective. Le multilatéralisme et la diplomatie sont nos meilleurs espoirs pour le maintien de la paix et de la stabilité », réaffirme la diplomate avant de signifier que le Canada reconnaît le droit du peuple palestinien à l’auto-détermination et est favorable à une solution à deux États démocratiques, Israël et Palestine. « Notre soutien à l’Ukraine reste indéfectible. Nous restons avec le Burkina Faso confronté à ce que les humanitaires qualifient de ‘’crises les plus négligées”, pour aider à faire face aux défis et contribuer à soutenir la résilience des populations, à favoriser la cohésion sociale et à accompagner le développement durable inclusif », a expliqué Lee-Anne Hermann.

Ici, l’exécution des hymnes nationaux du Burkina et du Canada, avec l’ambassadrice Lee-Anne Hermann, à sa gauche, le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Stella Eldine Kabré, et le ministre d’État, ministre en charge de la défense, le général Kassoum Coulibaly (en position de garde-à-vous).

A en croire la diplomate, en 64 ans d’établissement des relations diplomatiques entre le Canada et le Burkina, les liens se consolident chaque jour. « Comme de la terre qu’on ajoute à de la terre, malgré les défis et difficultés, nous continuons de faire chemin avec le Burkina dans sa marche vers sa souveraineté assumée et son développement », a rassuré l’ambassadrice, relevant qu’au plan commercial, les relations entre les deux pays continuent de se renforcer.

Le commerce bilatéral de marchandises entre les deux pays a, précise Lee-Anne Hermann, augmenté durant les dernières années, et les entreprises canadiennes continuent de jouer un rôle majeur dans le développement du secteur minier burkinabè.

« En matière de coopération, guidé par sa politique d’aide internationale féministe, et en cohérence avec les plans de développement burkinabè, le Canada apporte de l’aide humanitaire aux personnes vulnérables, contribue au maintien des élèves à l’école, en particulier les filles, à la promotion des droits des enfants et à leur protection contre les violences. Des initiatives sur la santé et les droits des femmes ont été soutenus ainsi que des projets visant le développement d’une économie plus productive, verte et inclusive », dresse Lee-Anne Hermann.

La coupure du gâteau d’anniversaire par l’ambassadrice, le ministre délégué et le ministre d’État a clos la partie solennelle de la soirée.

‘’La résolution de la crise nécessite l’accompagnement des États amis”

Selon la diplomate, le Canada est également fier de soutenir, au moyen de mécanismes tels que le Programme pour la stabilisation et les opération de paix, la sensibilisation sur les engins explosifs improvisés et la gestion armes et des munitions.

« L’établissement de relations d’Etat à Etat solides, comme celle que nous entretenons avec le Burkina Faso, est essentiel au maintien de la paix et de l’ordre dans un monde de plus en plus divisé. Je ne saurais trop insister sur l’importance de pouvoir communiquer, négocier et coopérer les uns avec les autres dans la poursuite de nos objectifs communs », met-elle en exergue avant de réitérer la foi de son pays aux valeurs communes de démocratie, de diversité et d’indépendance.

C’est dans la convivialité…

En fin de mission au Burkina, Lee-Anne Hermann dit retenir la capacité de résilience du peuple burkinabè. « Les Burkinabè ont une résilience incroyable ; quand je vois les femmes qui se battent chaque jour, les jeunes filles, les jeunes garçons, c’est vraiment formidable… », a admiré l’ambassadrice.

Le ministre délégué en charge de la coopération régionale, Stella Eldine Kabré, a énoncé que la célébration du 157e anniversaire se tient au Burkina dans un contexte de crise multidimensionnelle profonde, dont la résolution nécessite l’accompagnement de ses États amis. « Déjà, l’expérience du vivre-ensemble dans la diversité de la société canadienne, peut être une source dont pourrait s’inspirer la société burkinabè, une fois acquise notre victoire sur les terroristes. Dans cette perspective, je voudrais donc partager avec vous, ma conviction que les Burkinabè sauront trouver les ressources nécessaires pour bâtir une nation unie et forte afin de relever les défis du moment et ceux à venir. Pour l’heure, je salue la bravoure de nos forces de défense et de sécurité ainsi que nos volontaires pour la défense de la patrie qui, au prix du sacrifice suprême, conquièrent chaque jour des territoires auparavant occupés par les terroristes », projette-t-elle.

…et dans une ambiance de retrouvailles également que s’est tenue la soirée.

Selon le ministre délégué en charge de la coopération régionale, pour sortir définitivement de cette crise, le Burkina a besoin de la contribution des États partenaires dans tous les domaines qui peuvent concourir à son développement, ce d’autant que la crise a également, précise-t-elle, un pendant économique auquel le gouvernement essaie d’apporter des solutions adéquate.

Lee-Anne Hermann est, après trois ans au Burkina, en fin de mission, avec une bonne partie du personnel de l’Ambassade.

Dans cette dynamique, relève-t-elle, l’investissement du Canada est, surtout dans le secteur minier, un important levier qui contribue au développement économique du Burkina.

« C’est d’ailleurs pour stimuler ce partenariat que l’accord sur la garantie et la protection des investissements canadiens au Burkina, communément appelé APPIE, est entré en vigueur en octobre 2017 afin de sécuriser les investissements des entreprises canadiennes installées au Burkina Faso », explique Stella Eldine Kabré, qui souhaite que l’ambassadrice en fin de mission traduise, au retour dans son pays, aux plus hautes autorités, la vraie version de la situation que vit le Burkina Faso.

O.L

Lefaso.net

Source: LeFaso.net