L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a organisé ce mardi 31 mai 2022 au Centre de presse Norbert Zongo, une formation en journalisme scientifique, au profit des journalistes burkinabè.
« Se faire comprendre constitue un premier pas vers l’approbation ». Cette maxime du philosophe Baruch Spinoza met en exergue, la clarté dont doit faire preuve toute personne qui transmet un message. C’est dans l’optique de favoriser la compréhension des résultats des recherches à l’opinion publique et aux autorités, que l’ISSP a organisé une formation en journalisme scientifique, afin de donner aux journalistes, les bagages nécessaires qui leur permettront, dans le traitement de l’information, de traduire les résultats desdites recherches dans un langage accessible, pour qu’ils soient à la portée du public.
« L’objectif de cette formation est de doter les journalistes en connaissances sur la communication scientifique, lesquelles connaissances leur permettront de traduire en termes simples et accessibles les résultats de recherches au profit des décideurs » précise le Pr Abdramane Soura, directeur de l’ISSP.
- « L’utilisation des résultats de recherche pourrait servir à améliorer la mise en œuvre des interventions ou servir à influencer les politiques » souligne Pr Abdramane Soura, directeur de l’ISSP
Au cours de cette formation qui s’étend sur quatre jours, les 10 journalistes concernés seront édifiés sur « la définition du journalisme scientifique, comment en devenir un, comment choisir son genre journalistique pour traiter des questions scientifiques et comment communiquer sur les résultats de recherche. »
Si pendant longtemps le domaine scientifique a suscité un désintéressement de la part des journalistes parce qu’ils rencontraient mille et une difficultés pour avoir accès aux informations, les choses commencent à se décanter car « les scientifiques se rendent de plus en plus disponibles. Il revient alors aux journalistes d’aller vers ces derniers pour s’acquitter de leur mission sociale », souligne Judicaël Kambiré, représentant de la radio campus de l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication (IPERMIC).
- « Certains résultats scientifiques restent dans les laboratoires, alors il revient aux journalistes de les vulgariser », Rabiatou Simporé, journaliste aux éditions Sidwaya
Pour Rabiatou Simporé, journaliste aux éditions Sidwaya, qui a plusieurs fois pris part à cette formation et menée plusieurs enquêtes scientifiques, « cette initiative est une occasion pour elle d’approfondir ses connaissances et renforcer ses compétences sur le terrain car dit-elle, « j’étais en déplacement hors du Burkina et pendant une séance de travail, on a vanté les mérites d’un illustre chercheur burkinabè que moi-même je ne connaissais pas, j’étais offusquée. Depuis lors, je me suis promise qu’on ne parlerait plus de mon compatriote qui a fait ses marques dans la recherche, sans que je ne puisse placer un mot à son sujet », nous confie-t-elle avant de conclure en ces termes : « les journalistes devraient faire l’effort d’aller vers les scientifiques parce que leur langage n’est pas toujours adapté à la population. Une fois qu’ils produisent leurs résultats, il revient aux journalistes de les décrypter pour faciliter la compréhension au public. »
Erwan Compaoré
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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