Le samedi 30 janvier 2021, au CHU de Tengandogo, le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, a présidé la cérémonie de bienvenue des internes des hôpitaux, promotion 2020. Au nombre de 40 dont huit femmes, ils bénéficieront d’une formation de quatre ans pour certains et cinq pour d’autres. Ils ont choisi pour parrain, Pr Emile Bandré, l’un des deux premiers internes des hôpitaux du Burkina Faso.

Après quelques années d’interruption, le concours d’internat des hôpitaux a été à nouveau lancé en 2020 et c’est une quarantaine d’étudiants qui ont été retenus dont 30 en médecine et 10 en pharmacie. Ils constituent la 13e promotion d’internes des hôpitaux et bénéficieront d’une formation de quatre ans pour certains et cinq ans pour d’autres. En attendant de faire leur entrée le 1er février 2021 au sein des hôpitaux, ils ont été « baptisés » ce 30 janvier 2021 au cours d’une cérémonie d’accueil qui leur était dédiée.

« C’est avec fierté et humilité que nous enfilons le manteau de rat d’hôpital avec tout son sens et les exigences qui l’accompagnent sans perdre de vue les bienfaits qui s’y affèrent (…) Nous travaillerons dur, nous apprendrons dans l’humilité afin d’acquérir des aptitudes qui nous permettront de servir avec patriotisme, en toute humilité avec détermination et esprit de sacrifice, tout en gardant à l’esprit que nos patients sont au centre de nos priorités », a laissé entendre Rufin Zouma, le délégué de la promotion.

Rufin Zouma, délégué de la promotion

Pas d’interne des hôpitaux en clinique privé

Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, lui-même ancien interne des hôpitaux de la cuvée 1995, a rappelé aux nouvelles recrues qu’elles devront travailler en équipe, sous pression et passer plus de temps à l’hôpital que chez eux à domicile. Il leur a surtout dit que pour ressortir de cette formation avec les compétences qu’il faut, il leur faudra bannir l’idée de travailler en clinique privée pendant leur apprentissage et se consacrer entièrement à l’hôpital et à la recherche.

Le ministre de la Santé, Pr Charlemagne Ouédraogo, ne veut pas voir un interne des hôpitaux dans une clinique privée

« La présence des internes dans un hôpital devrait obligatoirement impacter sur la qualité des soins. Mais cela, à une condition. La condition c’est l’engagement des internes des hôpitaux. Vous devez travailler en équipe, travailler sous pression, vous devez passer plus de temps à l’hôpital que chez vous. On ne doit pas voir un interne des hôpitaux dans une clinique privée en train de consulter. C’est en cela que vous allez pouvoir vous engager entièrement et vous dévouer à l’hôpital. Si vous abandonnez les hôpitaux pour aller compléter les ressources financières, votre formation va prendre un coup et vous risquez de ne pas être bons en fin de compte », leur a-t-il conseillé.

Une vue des participants à la cérémonie

Pour cela, il assure que des dispositions seront prises pour améliorer leurs conditions de travail. « Nous allons travailler de concert avec eux pour améliorer les conditions de vie des internes des hôpitaux, afin qu’ils se consacrent entièrement à l’offre des soins et à leur propre formation et participer à l’encadrement des apprenants, c’est-à-dire des plus petits qu’eux et ne pas déserter les hôpitaux. C’est cela aussi l’interne, c’est pour cela, on les appelle les rats des hôpitaux, parce qu’ils doivent être plus à l’hôpital que chez eux et nous y veillerons », a indiqué le ministre Ouédraogo.

Photo de famille avec les nouveaux internes

Outre les conseils du ministre de la Santé, les nouveaux internes des hôpitaux ont également bénéficié des conseils de leur parrain, Pr Emile Bandré, l’un des deux premiers internes des hôpitaux du Burkina Faso. « L’interne des hôpitaux est un étudiant studieux qui constitue la charpente d’un service (…) Il y aura des remous, des difficultés, mais gardez toujours le cap, soyez responsables en toutes circonstances, en assurant pleinement votre rôle au sein de votre service. Votre chef de service, les autres médecins, les malades, comptent sur vous. Soyez engagés en vous impliquant sans réserve dans la vie de votre service. Soyez solidaires entre vous, l’internat constitue une famille. La probité également est très importante. Vous bannirez toute pratique contraire à la morale professionnelle. Vous respecterez vos patients et les placerez au centre de vos préoccupations. Et puisque vous êtes excellents, continuez toujours à cultiver l’excellence », a indiqué le parrain.

Des conseils bien reçus des nouveaux internes des hôpitaux qui souhaitent par ailleurs la pérennisation du concours d’internat et l’amélioration de leur situation administrative.

Justine Bonkoungou

Lefaso.net

Source: LeFaso.net