Pour exiger du gouvernement l’annulation de l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents du public, les organisations syndicales ont inscrit plusieurs activités dans leur agenda. Deux marches-meetings nationales (7 et 17 mars 2020) et une grève générale du 16 au 20 mars 2020.
Seulement, la marche-meeting du 7 mars tombe mal dans le calendrier du Ministère de la femme qui a une série d’activités entrant dans la commémoration du 8 Mars dont une rencontre du chef de l’Etat avec les femmes des coordinations communales, provinciales et régionales des organisations féminines du Burkina Faso à la même date.
Pour donc se donner plus de chance de tenir son activité, Laurence Ilboudo/Marshall, Ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, a initié une correspondance à l’endroit de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) pour lui demander de surseoir à sa marche.
C’était une rumeur qui circulait sur les réseaux. Face à la presse, ce mardi, 3 mars 2020, Bassolma Bazié, patron de la CGT-B, a confirmé la nouvelle. « Oui la CGT-B a reçu une correspondance de la Ministre de la femme », a-t-il lancé en réponse à la question d’un journaliste avant de se laisser aller à des commentaires. « Mais la correspondance nous permet de savoir que c’est juste, lorsque nous disons que ceux qui dirigent le pays ne connaissent pas la compartimentation même des acteurs avec lesquels ils dialoguent. Ce n’est pas une lutte de la CGT-B parce que ceux qui sont autour de la table ici ne sont pas tous de la CGT-B », a ajouté Bassolma Bazié.
Pour le principal orateur, l’auteure ne connait pas le contexte de création du 8 Mars sinon elle n’aurait pas agi ainsi. « Le deuxième aspect qui nous convainc que le gouvernement doit s’instruire d’avantage, la correspondance atteste que les gens ne connaissent ni l’origine, ni le contenu du 8 mars. Quelqu’un qui connait l’origine et le contenu du 8 mars ne va pas envoyer une correspondance pour demander de surseoir à une activité syndicale parce que les femmes doivent se réunir pour rencontrer un chef d’Etat », s’est offusqué le secrétaire général de la CGT-B.
S’occuper du dossier urgent de son ministère…
Le Ministère de la femme, comme tous les autres ministères, est en proie à des revendications syndicales qui peinent à trouver des solutions. Un dossier, au regard du contexte, retient particulièrement l’attention de Bassolma Bazié. Celui des ex-employés des garderies. « En plus, la même ministre sait très bien que dans son département, il y a un dossier profond et grave qui est bloqué pendant des années. Nos braves mères qui ont servi la nation burkinabè dans les ex garderies populaires sont en train de mourir une après une sans être rétablies dans leurs droits. On aurait reçu une correspondance dans le cadre du 8 mars disant qu’elle prenait l’engagement d’exiger du gouvernement que ce dossier soit traité très rapidement que nous l’aurions applaudie », a indiqué le conférencier.
Pour conclure, Bassolma Bazié a appelé le Ministre Ilboudo à demander à son parti de surseoir aussi à son congrès prévu pour se tenir les 6 et 7 mars 2020. Ce qui, de son avis pourrait paraître plus facile que de demander aux syndicales de renoncer à la marche-meeting du 7 mars 2020 pour dénoncer l’application de l’IUTS sur les indemnités et primes des travailleurs du public.
T.B
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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