Le Burkina Faso est aujourd’hui un vaste chantier. Partout, en ville comme en campagne, des voies sont en train d’être construites. Ceci, pour désenclaver le pays et fluidifier la circulation. Cela est une bonne chose car comme on le dit si bien, la route du développement passe par le développement de la route. Seulement, il faudrait que ces travaux soient de qualité.

Le gouvernement burkinabè semble obéir à cette injonction qui veut que la route du développement passe par le développement de la route. Depuis un moment, l’actualité est marquée par des inaugurations et des lancements de constructions de routes. Le dernier en date, c’est le lancement de la réhabilitation de la route nationale 22, Ouagadougou-Kongoussi. C’était le lundi, 03 février 2020.

Ces réalisations déjà finies, en cours et à venir constituent de belles choses. Avec ces routes, le pays sera désenclavé. Les producteurs pourront écouler leurs produits facilement. Les transporteurs pourront aller plus facilement un peu partout. Les accidents vont diminuer. Les routes bitumées ont un effet positif sur l’amortissement des véhicules et autres moyens de déplacement. En gros, les bonnes routes rapprochent les villes des campagnes.

On est tous donc unanimes que les chantiers que nous voyons partout méritent des salutations. Seulement, une chose est de construire les routes, une autre est qu’elles soient de qualité. Pour la route de Kongoussi, son bitumage date seulement de 2007. Malheureusement, elle a commencé à se dégrader au bout de cinq ans. Ce qui veut dire que quelque part, il y a des normes qui n’ont pas été respectées. Il y a des routes au Burkina Faso qui sont comme biodégradables. A peine construites, elles commencent à se détériorer aux premières pluies. Aujourd’hui, ce qui est important, c’est de faire en sorte que les travaux soient de qualité. Puisque c’est l’argent du contribuable qui est mis en jeu.

Il ne faudrait pas qu’on bitume une voie aujourd’hui pour qu’une voie rouge lui soit préférable le lendemain. La plupart du temps, ces routes mêmes sont faites avec des prêts contractés par l’Etat. Ce qui veut dire qu’il y a des moments où l’on n’a même pas encore fini de solder la dette que la route est détériorée. Il faut donc prendre un autre prêt pour la réhabilitation. Dans les faits, il y a des services qui font le contrôle. Seulement, à l’arrivée, on a l’impression que c’était juste pour la forme. Pour les routes, on parle même de la responsabilité décennale de l’entrepreneur. Ce qui veut dire que si avant 10 ans, la route présente des anomalies, c’est à l’entrepreneur de la réparer.

En ces temps où l’argent se fait rare comme les larmes d’un chien, il serait judicieux que les deniers publics soient plus que bien gérés. S’il y a des entrepreneurs ou des gens qui ne font pas leur travail, ils doivent être sanctionnés. Les investissements sur les routes se chiffrent à des milliards. Il faudrait qu’à travers les réalisations, les citoyens burkinabè soient fiers d’avoir contribué. Seule la bonne gestion de la chose publique peut encourager le citoyen à faire des sacrifices. Vivement donc que les différents travaux ne soient pas bâclés à cause des « Je retiens ».

Dimitri OUEDRAOGO

Lefaso.net

Source: LeFaso.net