Dans le but de contribuer à accroître les rendements pour garantir la sécurité alimentaire et stimuler le développement économique de la population, l’Organisation néerlandaise de développement, SNV, a organisé, ce vendredi 7 juin 2019 à Koudougou, un atelier national de restitution de l’étude sur les politiques et systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles au Burkina Faso. Cette étude commanditée par la SNV vise à chercher des pistes de solution pour booster les rendements agricoles. Les résultats de cette étude permettront d’accompagner les acteurs du secteur et aideront à influencer les décisions politiques concernant le secteur.

Contribuer à accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population, c’est la mission que se sont assigné l’Organisation néerlandaise de développement (SNV) et ses partenaires. Cela passe par le développement des nombreuses innovations en matière d’agriculture climato-intelligente et de l’accès au financement dans le secteur agricole.

La restitution de cette étude sur l’analyse des politiques et systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles au Burkina Faso entre dans le cadre de l’engagement pris par le gouvernement burkinabè lors la crise alimentaire de 2007-2008, de subventionner l’approvisionnement des intrants et des équipements agricoles aux producteurs. Mais depuis, malgré l’intervention de plusieurs structures dans le domaine, on note toujours des mécanismes d’approche controversés.

En effet, plusieurs insuffisances ont été révélées dans la politique d’approvisionnement des producteurs au niveau du ciblage des bénéficiaires, l’implication des parties prenantes dans la chaîne d’acquisition et de distribution. Il y a aussi l’absence de plan de sortie des bénéficiaires du programme et de suivi-évaluation des opérations.

Le cordonnateur du programme DRYDEV de la SNV Stéphane Tuina

Ainsi, la restitution de cette étude commanditée par la SNV vise à proposer des options de réformes pour améliorer l’accès des producteurs à ces intrants et équipements. Ce qui permettra aux autorités d’adopter une nouvelle vision dans le secteur pour booster les rendements agricoles. « C’est un rapport très important pour le monde agricole qui a été présenté et les résultats vont permettre aux décideurs d’améliorer la politique, l’environnement des filières agro-agricoles afin que les ménages agricoles qui vivent de ces activités puissent vraiment tirer le meilleur parti de la production agricole », a souligné Stéphane Tuina, coordonnateur du programme DRYDEV de la SNV.

L’étude a porté sur des données principalement issues de l’enquête permanente agricole, d’une collecte de données auprès de structures intervenant dans le domaine et auprès des producteurs des villages d’intervention de DREYDEV (Kyon, Sogoré et Kiembara). L’analyse des données a été faite selon une approche multicritères et selon les composantes des systèmes d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles de la CEDEAO.

Le responsable agriculture de la SNV au Burkina Mahamadi Badiel

Les résultats montrent que malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires dans le secteur agricole, le niveau d’accès des producteurs aux intrants et équipements agricoles est faible. Ainsi, l’étude révèle que le taux d’utilisation de l’engrais chimique était de 35% en 2017. Le taux d’utilisation de la fumure organique était de 46,6% et celui du « Burkina Phosphate » de 0,8%. Le taux de possession du matériel agricole par les producteurs était de 28,9% en 2015 et la proportion des producteurs possédant au moins un animal de trait de 28,1%. La proportion ayant utilisé des équipements agricoles en 2015 est de 74,8%.

Le gap à combler en matière de respect de la cible de la Déclaration de Dakar (50 kg/ha de nutriments) est estimé à environ 395 698 tonnes d’engrais. Par ailleurs, la subvention de l’État ne couvre qu’à peine entre 5 et 17% des engrais chimiques utilisés par les producteurs. Pour le responsable agriculture de la SNV Burkina Faso, Mohamadi Badiel, le but de cette étude est d’influencer les responsables chargés du secteur agricole afin qu’ils facilitent l’accès des petits producteurs aux intrants.

Le répresentant du S.G du minsitère de l’Agriculture Sylvain Kaboré

Cette étude a permis de faire des propositions de réformes. Il s’agit du maintien de la subvention étatique des intrants et équipements agricoles en faveur des producteurs vulnérables suivant un ciblage et une sélection rigoureuse, et un mécanisme d’approvisionnement en intrants et équipements agricoles auto-entretenu auquel tous les intervenants doivent se conformer. Pour Sylvain Kaboré, le représentant du secrétaire général du ministère de l’Agriculture, « la restitution de cette étude a permis de diagnostiquer des insuffisances et permettra de prendre des dispositions plus appropriées pour les futures interventions du département ».

En rappel, la SNV est une organisation néerlandaise de développement fondée en 1965 aux Pays-Bas. Elle s’apprête à fêter ses 50 ans de présence au Burkina Faso. Cette organisation œuvre, aux côtés des acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux, à renforcer les capacités des communautés, des entreprises et organisations locales. Au Burkina, la SNV intervient dans les questions liées à l’agriculture et l’élevage, l’énergie renouvelable et l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

Issoufou Ouédraogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net