Les habitants de Silmiougou, dans l’arrondissement 8 de Ouagadougou, ont tenu ce jeudi 11 avril 2019 devant le siège de la SONATUR un sit-in. Les populations, pendant deux heures d’horloge, sont allées protester contre l’accaparement de leurs terres au profit d’autres citoyens. Pour ces habitants, tant qu’ils n’auront pas de parcelle, ils libéreront pas les lieux. Pour le moment, pas de réaction de la société. Elle a même refusé que la presse assiste à la remise de la lettre de protestation.
Les habitants de Silmiougou ne sont pas contents de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR). Ils l’ont fait savoir au cours d’un sit-in organisé devant le siège de la société ce jeudi 11 avril 2019 dans la matinée.
Pour mémoire, selon Zemba Ernest, coordonnateur du Comité de défense des acquis de l’insurrection populaire de l’arrondissement 8, les populations ayant reçu une information d’une opération de lotissement dans leur zone ont entrepris des démarches auprès des autorités municipales et coutumières pour plaider afin que chaque résident puisse rentrer en possession d’une parcelle. Ces démarches sont restées sans suite. En lieu et place, des travaux d’aménagement de voies et autres ont débuté dans la zone. Des habitants sont menacés de déguerpissement.
- Zemba Ernest, coordonnateur du CDAIP
Ces derniers estiment que l’une des tares du lotissement à Silmiougou est le fait que la SONATUR fait semblant d’ignorer que la zone concernée est habitée par des résidents depuis plus d’une dizaine d’années. Ils sont donc des propriétaires de leur lopin de terre. Pour eux, cet état de fait n’est plus ni moins qu’une expropriation orchestrée. Cela n’est donc pas acceptable. Les manifestants, durant deux heures, ont scandé des chants de lutte. L’affaire est loin d’être close. A en croire les manifestants, si dans les jours à venir leur plateforme revendicative n’est pas satisfaite, ils se réserveront le droit d’engager toute action nécessaire, susceptible de faire barrage à tout déguerpissement.
Ils revendiquent deux choses : l’attribution de parcelle à toute personne ayant droit à Silmiougou ; l’arrêt d’un éventuel déguerpissement des populations résidantes tant qu’elles n’ont pas été attributaires. « Ma parcelle, c’est ma vie. Je suis prêt à mourir pour elle », a confessé une manifestante. Au moment où nous quittions les lieux, des tractations étaient en cours pour remettre le message.
La SONATUR exigeait qu’une seule personne vienne remettre la lettre. Pour ce qui est de la présence de la presse à la remise de la lettre de protestation, la société a opposé un niet catégorique. En attendant, les populations jurent que sans leurs parcelles, aucune activité de la société ne sera exécutée dans la zone. Wait and see.
Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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