Les informaticiens du Burkina Faso, réunis au sein du Syndicat des professionnels des technologies de l’information et de la communication (SYNPTIC), ont animé une conférence de presse, ce lundi 19 févier 2018 à la Bourse du travail, pour exiger l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement, le 25 juillet 2016. Pendant ce temps, le comité SYNPTIC de l’Université Ouaga 1/Pr Josep Ki-Zerbo entamait un sit-in de 48h.
Lundi 25 janvier 2016. Après deux semaines de grève, le Syndicat des professionnels des technologies de l’information et de la communication (SYNPTIC) et le gouvernement burkinabè enterrent la hache de guerre : un protocole d’accord est signé. Dix-neuf (19) mois après, le syndicat se dit insatisfait de l’application dudit « contrat ». « Le Gouvernement Paul Kaba Thiéba ne respecte pas ses engagements ». La phrase est lâchée par le SG du SYNPTIC, Salfo Ilboudo, au cours d’une conférence de presse, ce lundi 19 février, jour même où le comité SYNPTIC de l’Université Ouaga 1/Pr Josep Ki-Zerbo entame un sit-in de 48h.
Des engagements non respectés
- Selon les conférenciers le Gouvernement Paul Kaba Thiéba ne respecte pas ses engagements
A en croire les conférenciers, le gouvernement, en 2016, s’était engagé notamment à mettre en place un plan de carrière (reclassement du diplôme d’ingénieur de travaux informatique en A2, création d’une école professionnelle), à rétablir et augmenter l’indemnité spéciale d’informaticien pour tous les informaticiens de l’administration publique au plus tard janvier 2017.
Pour le premier point, Salfo Ilboudo et ses camarades ont déploré le fait que le diplôme des ingénieurs des travaux ne soit toujours pas reclassé en A2 alors que des agents avec des diplômes similaires (ingénieurs de travaux (option élevage) et (option Eaux et Forêts) y sont. « C’est une injustice car à diplôme égal, catégorie égale », a martelé le Secrétaire général du SYNPTIC.
- Salfo Ilboudo, secrétaire général du SYNPTIC
Concernant le rétablissement et l’augmentation de l’indemnité spéciale d’informaticien pour tous les informaticiens de l’administration publique (EPE, fonction publique, etc.), le syndicat est revenu sur le cas de l’Université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo, un établissement public de l’Etat qui, selon lui, « refuse de s’exécuter et de établir cette indemnité argumentant que le décret d’application N°2017-0005/PRES/PM/MINEFID/MFPTP ne concerne pas les EPE ». C’est ce qui a conduit les informaticiens de ladite université à organiser un sit-in, les 19 et 20 février à la présidence de l’université. « Les responsables de l’université ont montré leur volonté de brimer les informaticiens. Nous avons tenu des rencontres pour leur demander d’appliquer le protocole d’accord. On leur a dit qu’il y a des EPE qui respectent le protocole. Mais ils ont refusé catégoriquement en nous disant que l’université de Ouagadougou ne fait pas partie de l’administration publique. Si ce n’est pas le cas alors l’université est donc privée. On leur a donc demandé de nous donner le nom du promoteur », a expliqué Salfo Ilboudo.
Une grève en vue
- Les informaticiens en sit-in à l’université Ouaga 1
Si le syndicat n’obtient pas gain de cause, son secrétaire général a annoncé que le sit-in sera prolongé jusqu’au 22 févier. Et si rien n’est toujours fait, le SYNPTIC prévoit aller en grève de 72h du 26 au 28 février. « La suspension du mot d’ordre de grève dépendra de l’administration », a confié Salfo Ilboudo avant d’annoncer qu’il est prévu, ce 20 févier, une rencontre de concertation avec l’administration de l’université. Soulignons au passage que l’université Ouaga 1, a envoyé le vendredi 16 févier aux informaticiens un autre décret signé le 8 février 2018 autorisant le rétablissement de l’indemnité spéciale d’informaticien dans les EPE.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents