Développer le préscolaire, promouvoir et étendre la gratuité de l’éducation du primaire au post-primaire, rendre effective les dispositions de la loi d’orientation de l‘éducation relative à la scolarisation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, orienter les jeunes vers l’enseignement et la formation technique et professionnelle, introduire les TIC dans le système éducatif. Tels sont, entre autres, les engagements de Roch Kaboré pour le secteur de l’éducation burkinabè. Et deux années après sa prise de fonction, quel bilan fait-on de ce « contrat » dans le secteur de l’éducation nationale et de l’alphabétisation ?
1263. C’est le nombre de salles de classe qui ont été construites en remplacement d’écoles sous paillotes, dans le cadre du programme présidentiel, à l’issue de deux ans d’exercice du mandat quinquennal. En effet, pour garantir l’accès à une éducation de qualité à tous, le président du Faso s’est engagé, d’ici la fin de son quinquennat, à la résorption de toutes les écoles sous abris précaires et à la normalisation des écoles à trois classes. Ainsi, avec un bilan de 1263 salles de classe réalisées à ce jour, sur un total de 4 353 classes sous paillotes recensées en 2015, l’engagement du président d’avoir « 0 » salle de classe sous paillotes en 2020, semble réalisable.
Quant à la normalisation des écoles à trois classes au primaire (passage à 6 classes pour les 6 niveaux), 1 643 salles de classe ont été construites sur une prévision de 7 250 salles de classe. A ce sujet, des efforts restent encore à fournir si Roch Kaboré veut respecter ses engagements.
Dans le domaine de l’enseignement général, le bilan semble satisfaisant en termes de réalisations. Pour une prévision de 310 Collèges d’enseignement général (CEG) à réaliser, 409 ont été construits en deux ans. Toutefois, des difficultés se présentent toujours au post-primaire avec des cas de salles d’emprunt. Par ailleurs, de 2015 à 2017, 55 nouveaux lycées d’enseignement général ont vu le jour pour une cible de 286 nouveaux lycées à atteindre.
Toujours au titre de l’amélioration de l’accès à l’éducation, le président du Faso s’est engagé à construire 13 lycées scientifiques au profit des différents chefs-lieux de région. A ce titre, deux lycées ont ouvert leurs portes à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou au cours de la rentrée 2017-2018, 4 sont en cours de création et 9 restent à réaliser.
En matière de construction d’infrastructures d’enseignement et de formation technique et professionnelle, le ministère prévoit le démarrage des travaux de 7 structures dans le premier trimestre de l’année.
16 267 nouveaux emplois dans le secteur de l’éducation nationale
Électrification d’établissements, équipement de laboratoires et recrutement d’enseignants sont les grandes actions qui ont été entreprises ces deux premières années pour améliorer la qualité de l’éducation. L’on retiendra donc que 130 écoles et 30 collèges d’enseignement général ont bénéficié d’une électrification solaire, 5 746 diplômés titulaires d’au moins un Bac + 2 ans ont été recrutés pour devenir enseignants du post-primaire, en vue de résorber le déficit en enseignants. En outre, 16 267 nouveaux emplois ont été créés afin d’améliorer le ratio élèves/ maitres ou professeurs.
Quant à l’équipement des laboratoires, le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) soutient que « 25 établissements sont en cours d’équipement en laboratoires de Maths, Sciences Physiques, Chimie, Sciences de la vie de la terre (SVT) et Technologies de l’information et de la communication (TIC) ».
Au sujet de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle, le gouvernement s’est engagé à former les jeunes dans les structures privées en attendant la construction de nouvelles infrastructures. A ce propos, on note un accroissement des effectifs de 10% en une année scolaire et cela, grâce à la mutualisation des ressources avec les structures privées de formation technique.
Pour ce qui est de la formation, 2000 enseignants, notamment 1 800 instituteurs et 200 professeurs de disciplines scientifiques ont été enregistrés dans le cadre de la formation à distance. Dans la même dynamique, le ministère prévoit la formation de 250 enseignants techniques et 14 encadreurs du secondaire pour résorber le déficit en enseignants dans le domaine de la technique et des sciences. L ‘objectif étant de répondre également aux besoins des nouvelles structures d’EFTP.
2017, paralysie du système éducatif
Au-delà de ces réalisations, le système éducatif burkinabè est en crise ces dernières années. L’année 2017 aura surtout été marquée par des grèves à répétition d’enseignements et d’élèves, faisant craindre une année blanche. Depuis le mois d’octobre, les enseignants ont multiplié les manifestations pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail. Et en décembre dernier, la Coordination nationale des syndicats de l’éducation (CNSE), après avoir jugé les réponses que le gouvernement a apportées à sa plateforme revendicative insatisfaisante, a décidé de reconduire à nouveau une grève de 72 heures à compter du mardi 9 janvier 2018. Notons que les syndicats de l’éducation réclament l’adoption d’un statut valorisant des personnels de l’éducation et de la recherche, l’amélioration de l’accès à l’éducation, l’amélioration des conditions de travail pour une efficacité du système éducatif et la revalorisation de la fonction enseignante.
Synthèse de Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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