Les forces armées nationales (FAN) ont 57 ans. Un anniversaire qui une fois de plus, intervient dans un contexte sécuritaire marqué par les attaques terroristes. Dans cette guerre asymétrique, la population est un maillon essentiel dont la contribution est vitale pour casser les forces du mal qui endeuillent. « L’armée et la nation, solidaires face aux défis sécuritaires du moment », c’est d’ailleurs le thème de cette année. La cérémonie présidée par le chef de l’Etat, chef suprême des armées a eu lieu à la place de la nation de Ouagadougou ce 1er novembre 2017.

C’est sur cette même place de la nation qu’en 1961, la première prise d’armes du premier bataillon de Haute Volta a eu lieu. Ce, une année après sa création. 57 ans après, les forces armées nationales sont en guerre. Contre un ennemi invisible, imprévisible, qui frappe et replie. Une guerre asymétrique à mener pour répondre à la mission essentielle des FAN ; la défense de l’intégrité du territoire. Le ministre de la défense nationale et des anciens combattants, Jean-Claude Bouda a ainsi demandé une minute de silence à la mémoire des « camarades » tombés pour la défense de la patrie.


Dans cette guerre, aucune victoire n’est envisageable, sans la contribution de la population. Le duo est donc vital d’où le thème, « l’armée et la nation, solidaires face aux défis sécuritaires du moment ». Le président du Faso, Roch Kaboré, par ailleurs chef suprême des armées a d’ailleurs martelé que la défense du pays n’est pas simplement militaire. « Elle est aussi faite par des informations, l’accompagnement et le soutien que les populations apportent à nos forces armées nationales, dans le cadre de leurs activités. C’est pourquoi il est impératif que nous comprenions que chacun de nous a un rôle à jouer dans la sécurisation de notre pays ». Collaboration faite d’informations et de vigilance, c’est le souhait du président du Faso.


Pour le ministre de la défense, seules les actions anticipatives menées avec le concours de la population, à travers le renseignement et une meilleure organisation du dispositif d’intervention peuvent assurer une victoire certaine. « L’action des FDS ne pourrait être efficace sans la collaboration active et intelligente des populations dont l’apport est primordial et indispensable », a dit Jean Claude Bouda.

Aussi a-t-il poursuivi, la population civile qui abrite en son sein des ‘’égarés”, sont les seules à mesure de permettre aux FDS de les identifier et les neutraliser. Pour ce faire, il faut donc une confiance mutuelle entre les FDS et les populations.

Dans tous les cas, le chef d’Etat-major général des armées, Oumarou Sadou qui a souhaité que le thème soit concrétisé partout où ses unités seront déployées, a rassuré, « serons partout où le devoir va vous appeler ».

A guerre internationale, réponse intégrée


Parce que le terrorisme n’est pas l’affaire d’un seul pays, le président du Faso a une fois de plus appelé à la mutualisation des moyens des pays du G5 Sahel. Bien que cette force conjointe peine à s’opérationnaliser du fait des difficultés financières, Roch Kaboré, a estimé qu’en attendant, chaque pays devrait d’abord sécuriser ses frontières. Le Burkina dans ses frontières avec le Mali et le Niger ; le Tchad en sa frontière avec le Niger ; et la Mauritanie dans ses limites avec le Mali. « Cela nous permettra déjà d’éviter qu’on traverse les frontières pour venir nous attaquer et repartir sans coup férir de l’autre côté ».

A côté de la réponse militaire, il faut bien entendu y adjoindre celle de la lutte contre la pauvreté. Roch Kaboré a de ce fait rappelé qu’il faut trouver de l’emploi à tous ces jeunes chômeurs, candidats faciles au recrutement des ennemis de la nation.

Des médailles pour mieux faire


La cérémonie marquant le 57e anniversaire a également été marquée par des décorations. Parmi les récipiendaires, le capitaine Wilfried Taoko, chef de la sécurité rapprochée du président du Faso. Il a reçu la médaille d’honneur militaire. « Une marque de reconnaissance de mes supérieurs, une invite à améliorer le service. Je les assure que le message est bien compris », a-t-il lancé. Le dernier tableau de la célébration a été le défilé.

D’autres activités sont inscrites au programme de ce 57e anniversaire, dont celles sportives, caritatives et des prestations sociales diverses.

Tiga Cheick Sawadogo

Lefaso.net

Source: LeFaso.net