Mardi 3 janvier 2017, le chef des Bobos Mandarès rencontrait une délégation de la confrérie des dozos suite à de prétendus sévices corporels infligés à des ressortissants du village de Poya par des éléments des groupes d’auto-défense dénommés koglwéogos. Pour une affaire de femme. 24 heures après, nous avons été reçu par les mis en cause pour avoir leur version des faits. Cette rencontre s’est tenue à Makognadougou, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso, en présence du deuxième président des koglwéogos et du chef des chasseurs traditionnels dozos de la zone.
A cet entretien dans la soirée du mercredi 04 janvier 2017, le deuxième chef des koglwéogos de la zone (le premier chef Boukary Kaboré dit « le lion » étant actuellement hors du pays, nous a- t- on dit) n’a pas manqué de mots pour relater sa version des faits, lesquels faits remontent déjà à deux mois à Poya, un petit village situé à environ 7km de Makognadougou.
Contrairement aux deux victimes qui ont affirmé à la rencontre avec le chef des Bobos Mandarès avoir été battus pour une histoire de femme, le chef des koglwéogos, Sampeko Karim, a plutôt soutenu que ceux- ci ont été châtiés pour avoir commis un vol. Depuis un certain temps, les deux acolytes auraient été mis en garde car « ils ne sont pas à leur premier vol » ; nous a-t-il confié. « Ces deux individus sont de grands voleurs. Ils ont eu à voler quinze poulets, trois batteries de motos Sanili, deux portables, un mouton et la somme de trois mille FCFA », a poursuivi le représentant des koglwéogos.
Et Sana Moctar, un des koglwéogos d’ajouter : « Nous n’avons jamais frappé quelqu’un pour une histoire de femme. Que tu sois koglwéogo, dozo, peu importe l’ethnie, à partir du moment où tu voles, tu n’es plus considéré ni comme un koglwéogo ni comme un dozo, tu deviens un voleur. Et ce dernier sera puni à la hauteur de son crime ». Aussi, il a souhaité une confrontation entre les koglwéogos et les victimes sur la place publique pour éclairer l’opinion publique sur cette histoire.
Le chef des dozos de Makognadougou, Traoré Seydou, a confirmé les faits tels que relatés par les représentants des koglwéogos.
A entendre nos interlocuteurs du jour, les populations de la localité seraient dans une psychose depuis la matinée du mercredi 04 janvier 2016, suite à l’annonce par les medias d’un possible affrontement entre dozos et koglwéogos de la zone. Pour Traoré Seydou, les koglwéogos et les dozos sont tous des fils du village et ils cohabitent de jour comme de nuit. « Il n’y a jamais eu d’affrontement entre eux », a-t-il rassuré. A l’en croire, les dozos et les koglwéogos ont presque les mêmes missions, c’est-à-dire veiller à la sécurité des biens et des personnes des localités où ils se trouvent. Il a par ailleurs tenu à rassurer une fois de plus la population qu’il n’y aura pas d’affrontement entre eux car dit-il : « Nous sommes tous des fils de ce pays et nous recherchons la paix pour notre cher Burkina Faso ».
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Romuald Dofini
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
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