Ce dimanche 30 octobre 2016, dans le cadre de la commémoration du deuxième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le chef de l’Etat a reçu en audience au palais de Kosyam, les blessés et les familles de victimes de ces événements majeurs. Ce fut une rencontre « donner et du recevoir », une rencontre « d’expression libre », de l’avis du président du Faso.
« Je tenais à réaffirmer l’engagement de l’Etat et du gouvernement à mettre les décisions en faveur des pupilles de la nation et des blessés. C’est pourquoi, vous avez avec moi ici, le premier ministre et l’ensemble des ministres associés, qui participent à cette rencontre ». C’est par ces mots, que le chef de l’Etat a introduit sa rencontre avec les blessés et les familles des victimes de l’insurrection populaire, après avoir observé une minute de silence en l’honneur des fils et filles du pays tombés sous les balles.
En ce jour anniversaire de ces évènements majeurs, le président du Faso, Roch Kaboré, a voulu, une fois de plus, exprimer sa compassion à l’endroit des familles des victimes et des blessés. Ainsi, une prise en charge sera accordée aux blessés nécessitant des soins spécialisés. « Avec l’hôpital qui traite nos malades en Tunisie, nous avons pris des dispositions pour qu’une équipe médicale vienne ici à Ouagadougou pour procéder aux différentes interventions, de manière à ce que la plus grande majorité bénéficie des soins » a informé le président Roch Kaboré. Quant aux victimes qui ont perdu la vie, le chef de l’Etat a signifié que toutes les tombes seront mises aux normes conformément à ce qui a été fait à Ouagadougou.
« Aucune somme ne peut ramener quelqu’un à la vie »
De l’avis du président du Faso, l’une des questions fondamentales de ces évènements tragiques demeure celle de la justice car dit –il : « Au-delà de ce que l’on peut faire sur le plan matériel, aucune somme ne peut ramener quelqu’un à la vie et ne peut dédommager la perte d’un être cher ». Estimant que la justice est un point nodal de la question, le chef de l’Etat soutient : « Tout en respectant l’indépendance de la justice, nous devons garder tous la vigilance pour que la justice soit rendue et que les ayant droits rentrent dans leurs droits ». Et quand on parle réconciliation, le chef de l’Etat précise : « j’ai dit que nous ne pouvons pas aller à la réconciliation en enjambant des morts car, elle ne pourra se faire que si nous mettons en place une situation où nous avons la vérité, la justice, après quoi, nous pourrons voir comment aller à la réconciliation nationale » a-t-il noté.
Temps d’écoute et de dialogue entre le président du Faso et les familles des victimes de l’avis de Babou Nébon Bamouni de la Coordination des familles des victimes, ce dernier n’a pas manqué de saluer les efforts du gouvernement pour les différentes prises en charge. « Quand quelqu’un te donne, il faut le dire. Nous ne faisons pas de l’apologie mais il faut de la sincérité ». De ce fait, Au titre des engagements pris par la transition, les huit veuves sont entrés en possession de leur villa, trente-trois enfants sont accompagnés avec une scolarisation de 75 000 francs CFA accordé à chaque famille, « il y a des enfants qui sont inscrits dans des écoles où la scolarité dépasse 75 000 francs CFA » a confié M. Bamouni. S’agissant de l’accompagnement des veuves, 28 veuves ont été accompagnées pour la création d’unités économiques.
Toutefois, des préoccupations demeurent. Il s’agit notamment des difficultés de transfert de certains blessés des provinces à Ouagadougou, les décorations et le manque d’emploi. Et le chef de l’Etat d’expliquer : « La décoration est une reconnaissance que l’Etat donne à un citoyen pour des actions menées pour le pays. On n’a pas dit que la décoration donne droit à un travail ou qu’il faut travailler pour avoir la décoration. C’est ce que les différentes personnes ont eu à faire dans le combat contre le pouvoir de Blaise Compaoré ». Puis, le président Roch Kaboré de poursuivre : « D’autres disent qu’ils n’ont pas reçu. Nous allons voir avec la Grande chancellerie. Ces questions me semblent importantes et si c’est avéré, ces questions seront réglées ». D’autres questions telles que la délivrance des certificats médicaux ont été évoqués. A cette préoccupation, le chef de l’Etat a pris l’engagement de trouver une solution.
Pour ce qui est du ressort du gouvernement, le président Roch Kaboré a par la présente rencontre, réaffirmé son engagement à soutenir les blessés et les familles des victimes.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents