Sous la présidence du chef de l’Etat, le conseil des ministres hebdomadaire s’est tenu ce mercredi 12 octobre 2016. Des dossiers, en l’occurrence l’attaque djihadiste survenue à Intangom, la célébration de l’an II de l’insurrection, ont été examinés au cours de cette rencontre traditionnelle.
Une fois de plus, le Burkina a été victime d’une attaque terroriste. « Ce matin, aux environs de 5 h, nos forces de défense ont essuyé une attaque terroriste à Intangom, le triple point qui se situe à la frontière entre le Burkina et ses deux voisins que sont le Mali et le Niger », cette information a été confirmée par le ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure à l’issue du conseil des ministres.
« Il vous souviendra que c’est dans cette localité appelée Intangom, que des policiers avaient trouvé la mort dans leur poste » a rappelé le ministre d’Etat, Simon Compaoré. Pourtant, après cette attaque : « Il a été décidé d’envoyer un détachement militaire à cet endroit. C’est ce détachement militaire qui a été attaquée ce matin » a-t-il indiqué.
De cette attaque, le Burkina déplore des pertes en vies humaines. Le bilan fait état de trois militaires morts, trois civils non identifiés : « on ne sait pas si ce sont les assaillants ou des gens de la localité, les investigations sont en train d’être faites » a signifié le ministre de l’administration territoriale.
Selon Simon Compaoré, la hiérarchie militaire, sur instruction du ministre de la défense, a dépêché des renforts qui sont arrivés sur les lieux. « Ces renforts venus de Markoye, sont actuellement sur le site ». Ainsi, une mission de « haut niveau », conduite par le chef d’Etat-major des armées, est en partance sur les lieux. L’objectif étant selon le ministre de l’administration territoriale, de faire le point de cette attaque et prendre les mesures qui s’imposent. « L’armée de l’air a été également dépêchée depuis ce matin et très vraisemblablement, les corps des victimes seront transférés à Ouagadougou » confie-t-il. Dans cette optique, prenant la parole au nom du gouvernement, le ministre d’Etat a tenu à présenter ses condoléances aux différentes familles éplorées.
Et pour éviter le pire, le ministre d’Etat a indiqué que le Burkina a déjà échangé avec le Mali sur la présente attaque. « Nous avons alerté nos voisins, notamment nos voisins Maliens, puisqu’il semble que les assaillants sont repartis vers le Mali. Il y a un endroit qui abrite des djihadistes, pas très loin de la frontière, mais en territoire Malien et nous avons eu contact avec le ministre de la sécurité du Mali qui a alerté ses hommes et à l’heure actuelle, les recherchesu sont en train d’être faites sur le terrain, des deux côtés de la frontière » a-t-il signifié.
Des attaques terroristes ou celles de bandits de grands chemins comme celui du pont Nazinon, le ministre d’Etat appelle les populations à plus de collaboration. A ce propos, il souligne qu’un des deux suspects recherchés dans l’attaque du pont a été retrouvé et lance un appel à la collaboration de la population pour « l’arrestation de ce second élément qui, semble-t-il, serait le premier responsable de cette affaire organisée pour déstabiliser notre pays », a-t-il laissé entendre.
Des dossiers étudiés
Comme à l’accoutumée, des dossiers ont été examinés au cours de cette rencontre. Il s’agit notamment, au titre du ministère de l’économie, des finances et du développement, d’un projet portant réglementation de la commande publique. A entendre le ministre de la communication, ce projet de loi vise à assurer la conformité du dispositif national avec le respect des normes communautaires, à assurer la garantie d’indépendance du mécanisme de régulation et à mettre en place un système de gestion solide qui va notamment consacrer les principes de la loi. Ledit projet sera présenté à l’assemblée nationale.
Un autre projet important, examiné au cours de cette rencontre et qui a été adopté, est relatif au programme d’insertion socio-professionnelle des jeunes. Selon le porte-parole du gouvernement, ce programme d’un montant de 5 milliards de francs CFA, va s’étaler sur une période de six à une année et vise à favoriser l’insertion socio-professionnelle des jeunes, l’employabilité et ainsi que la promotion de l’auto-emploi. A ce titre, le projet permettra le financement de micro-projets, de projets innovants des jeunes diplômés du supérieur ,l’appui et l’installation des jeunes formés au métier de l’agriculture.
Quant à la commémoration de l’an II de l’insurrection des 30 et 31 octobre, le gouvernement demande une participation fédérative de toutes les forces vives du pays à cet évènement.
Une nouvelle grève du SYNATIC ?
Le ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjinou, dit ne pas avoir reçu pour l’instant, un préavis de grève du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). Mais, il tient à souligner qu’il n’attendra pas ce préavis pour poursuivre les échanges avec le SYNATIC. « Sur certaines questions, on peut faire des évolutions, je pense qu’il y a des possibilités parce qu’aujourd’hui, tout le monde est d’accord qu’il y a des acquis, il reste certainement des questions importantes pour les conditions de vie et de travail » a –il dit. Par ailleurs, il indique : « je pense que les possibilités existent si les uns et les autres acceptent de se mettre dans un cadre de projection sur le long terme, si on veut avoir tout , tout de suite et maintenant, ça va être difficile et je pense que le syndicat en a conscience » a-t-il conclu.
Source: LeFaso.net
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