Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays, subi les effets liés aux changements climatiques. Les inondations, la sècheresse, les vents violents sont devenus monnaie courante. Que peut faire la population ? L’Alliance technique d’assistance au développement (ATAD), avec l’appui de l’ONG Diakonia, se penchent sur la question à travers un atelier les 6 et 7 octobre 2016, à Ouagadougou. Cet atelier national de renforcement des capacités et de partages d’expériences sur la résilience aux risques de catastrophes et aux changements climatiques, vise à doter les acteurs d’outils nécessaires de lutte.

La résilience désigne la capacité pour un corps, un organisme, une organisation ou un système quelconque à retrouver ses propriétés initiales après une altération. C’est dans ce sens que ce tient le présent atelier. Ce sont des participants composés d’acteurs de la société civile et de l’Etat qui suivront deux jours durant, des consultants et experts en charge d’animer des communications en rapport avec la résilience. L’objectif global étant de contribuer au renforcement des capacités des acteurs sur la résilience pour un meilleur accompagnement des communautés en particulier celles du Sahel.

De manière spécifique, ce cadre d’échanges vise à renforcer la connaissance des acteurs sur les concepts de la résilience aux risques de catastrophes et aux changements climatiques. Partager les bonnes pratiques de résilience face aux changements climatiques et aux risques de catastrophes. Et s’approprier les priorités nationales en matière de résilience aux risques de catastrophes et aux changements climatiques.

Financé par Diakonia, le projet de renforcement de la résilience des communautés vulnérables dans la province de l’Oudalan, piloté par l’ATAD, offre une place de choix aux renforcements des capacités des acteurs et aux actions de plaidoyer.

La prévention, mieux que l’intervention


A l’issue de cet atelier, les participants connaitront donc, les différentes méthodes de ciblage. Aussi, ils partageront les bonnes pratiques de résilience face aux changements climatiques et aux risques de catastrophes. En plus, ils seront informés des différentes priorités nationales en matière de résilience aux risques de catastrophes et aux changements climatiques.

Pour le président de l’ATAD, Constant Zango, cet atelier vise à donner les outils nécessaires aux intervenants. Mais, aussi à interpeller les autorités locales des zones d’intervention, dont les autorités municipales de Gorom-Gorom et de Markoye qui participent à cet atelier. C’est aussi pour eux, l’occasion d’harmoniser les approches d’interventions avec les autres acteurs pour ne pas aller de façon disparate dans la mise en œuvre des projets.

Selon Constant Zango, la réduction de catastrophes doit être une préoccupation permanente. « Lors des élections de novembre 2015 nous avons signé un pacte avec le Président Roch marc Christian Kaboré pour que ça soit une préoccupation nationale et une priorité dans les politiques de son gouvernement. Nous osons croire que ce n’était pas un effet de campagne et que ça va se traduire sur le terrain », confie-t-il. Le président de l’ATAD se réjouit de constater qu’il y a des actions que le gouvernement pose et espère que cela « se traduise concrètement sur le terrain ».

Représentant le Directeur pays de Diakonia, Carine Capo, chargé de programme à Diakonia, laisse entendre que beaucoup d’efforts sont déployés pour tenter de sortir de l’extrême pauvreté, de nombreuses communautés. Celles-ci subissent et ne comprennent pas ce qui leur arrive. Elle prend comme exemple, le cas des paysans qui ne maitrisent plus le cycle des saisons et qui sont confrontés à des saisons sèches de plus en plus longues. Ou encore à des inondations, des typhons, des tempêtes qui ravagent en quelque secondes leur champ. Pour elle « la gestion des risques et catastrophes liés au changement climatique peut occuper une place grandissante dans nos stratégies de développement ». Mais, elle préconise la prévention, car moins couteuse que les opérations d’intervention.


« Le Burkina tout comme d’autres pays est touché par différentes catastrophes occasionnées par les changements climatiques », affirme Yipenè Florent Bakouan, Secrétaire permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR), représentant la ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille. Ces dix dernières années, ajoute-t-il, notre pays a enregistré plusieurs types de catastrophes naturelles qui sont les sécheresses, les inondations et les vents violents. « Ces chocs climatiques récurrents affectent négativement les moyens de subsistance et les économies très sensibles ».

En 2009, rappelle-t-il, le Burkina a connu l’une des pires catastrophes naturelles de son l’histoire. Le bilan humain faisait état de 881 318 personnes sinistrés, 49 décès, 61 blessés et une personne disparue. Avec des dommages de près 100 milliards de francs CFA, confie, le Secrétaire permanent du CONASUR. Et depuis ce temps, le pays a connu une succession d’inondations. Selon lui, de juin à septembre 2016, les inondations ont affecté au moins 55.000 personnes. Ce qui a engendré un appui de la part du gouvernement de près de 350 millions de francs CFA.

Il remercie et félicite au nom du gouvernement l’ONG Diakonia et son partenaire ATAD qui ont placé « cette quête de la construction de la résilience communautaire, surtout les personnes vulnérables au cœur de leurs actions ». Ainsi que leur vision pour l’organisation de ce présent atelier afin de partager et fédérer les expériences sur la thématique pour un meilleur accompagnement des communautés dans la construction de la résilience aux risques.

Source: LeFaso.net