Les travailleurs des médias publics et ceux du Service d’information du gouvernement (SIG) réunis au sein du SYNATIC poursuivent leur grève ce mardi 4 octobre 2016, pour le 2e jour consécutif. Le collectif syndical CGT-B lui a réitéré son soutien pour l’aboutissement de ses revendications.

Après avoir fait le pied de grue à la télévision nationale, la veille, les militants et sympathisants u Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC) ont envahi ce matin, le siège des Editions Sidwaya pour y installer leur QG. La mobilisation était toujours de taille. Pour ce deuxième jour de grève, le SYNATIC n’était pas seul. Il a reçu la visite de quelques responsables de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) dont le secrétaire général Bassolma Bazié. Ce dernier a, dans un discours aux allures de cours magistral, craché ses vérités aux dirigeants actuels du pays.

Dirigeant versus Autorité


Selon Bassolma Bazié, il y a une différence fondamentale entre le dirigeant et l’autorité. « Ce qui fonde le dirigeant, c’est sa nomination sur la base légale, tout au plus le fauteuil sur lequel il est assis. Il n’est pas une autorité mais il peut travailler à le devenir en montrant à ceux qu’il dirige qu’il est moralement acceptable », a souligné le secrétaire général de la CGT-B. Il poursuit son argumentaire en soutenant que l’autorité doit avoir l’esprit de sacrifice, le sens de la responsabilité assumée, incarner la sécurité pour les personnes placées sous sa coupe et respecter la parole donnée. « Donc, conclut-il, on ne peut pas parler d’autorités car dans notre pays toutes les grèves qui se mènent sont des questions de non mise en œuvre d’engagements pris ».

Pour Bassolma Bazié, le droit de grève est un droit supranational conféré par la convention 87 ratifiée en août 1961 par la Haute-Volta. Il a donc justifié le mouvement d’humeur du SYNATIC par le fait que « quand quelqu’un ne comprend pas ce que veut dire négocier, quand quelqu’un ne comprend pas le sens de la parole donnée, quand quelqu’un ne comprend pas le contenu d’un dialogue, il faut utiliser la voie de la force pour le lui faire comprendre (…) Quand un travailleur est obligé de dégainer l’arme de la lutte, c’est parce qu’il y a été contraint ».

La nullité des réquisitions


Pour ce qui est des réquisitions de certains travailleurs signées par les responsables des médias publics, Bassolma Bazié a souligné qu’elles doivent respecter les trois conditions « élémentaires ». Tout d’abord, selon le SG de la CGT-B, une réquisition ne peut être transmise à un agent avant le déclenchement d’une grève. Ensuite si la réquisition adressée au travailleur porte plus d’un nom, Bassolma Bazié a indiqué, qu’elle est nulle. Troisièmement, s’offusque-t-il, l’on ne peut appeler un agent dans un bureau pour lui remettre une réquisition car selon la loi, la réquisition doit être transmise à l’intéressé par un officier de police avec un cahier dans lequel il décharge ». A ce propos, le secrétaire général du SYNATIC, Siriki Dramé avait rappelé la veille que le bureau national allait prendre ses responsabilités si ces réquisitions avaient des conséquences.

Selon toujours Siriki Dramé, le gouvernement doit vite réagir car il ne s’agit pas, selon lui, de dire à tout vent que la presse est le 4e pouvoir alors qu’elle n’est reléguée qu’au 20e rang. Et si au terme des 72 heures de la grève, aucun signe ne pointe à l’horizon, le syndicat s’est réservé le droit d’engager des luttes « plus intenses »pour aboutir à la satisfaction de ses revendications.

Source: LeFaso.net