Le Réseau d’associations et de mouvements de jeunes pour un développement durable (RAMJDD) a souhaité, au cours d’une conférence de presse, ce vendredi 30 septembre 2016 à Ouagadougou, la démission de trois ministres du gouvernement Paul Kaba Thiéba. Il s’agit du Pr Filiga Michel Sawadogo, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, de Jean Martin Coulibaly, ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, et du Dr Smaïla Ouédraogo, ministre de la santé.

L’actualité nationale est marquée ces derniers jours par des déclarations d’organisations de la société civile, plus ou moins connues. Après, la suggestion du mouvement « Citoyen africain pour la renaissance », puis la demande du mouvement M21 de dissoudre le gouvernement burkinabè, c’est au tour du réseau d’associations et mouvements de jeunes pour un développement durable (RAMJDD) de demander la démission de trois ministres qu’il a qualifiés « d’incompétents ». Ce sont le ministre en charge de l’enseignement supérieur, celui de l’éducation nationale et le ministre de la santé.

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Le Réseau d’associations et de mouvements de jeunes pour un développement durable

« Ce n’est pas un règlement de compte. On ne nous a pas dit de venir demander leur départ », a expliqué le président du réseau, Fabrice Sawadogo, convaincu qu’ « il faut que le Burkina Faso divorce avec le cycle infernal des ministres bureaucratiques qui laissent les tâches administratives aux secrétaires généraux qui sont au four et au moulin ». Mais que reproche au juste le RAMJDD à ces trois membres de l’exécutif dont ils demandent le départ.

Au Pr Filiga Michel Sawadogo, il lui est reproché de ne « rien faire » pour résoudre les retards et autres difficultés que rencontrent les universités publiques depuis plusieurs années. « Filiga doit aller se reposer et faire place, selon Fabrice Sawadogo,à des personnes qui ont de nouvelles idées ».

En ce qui concerne, le ministère de l’éducation nationale Jean Martin Coulibaly, le RAMJDD a déploré les retards dans la formation et le paiement des allocations des 4200 jeunes actuellement en formation à Koudougou dans le cadre du programme « Emploi-Jeunes pour l’éducation nationale ». Il a par ailleurs dénoncé l’instauration d’un examen en fin de formation, chose qui n’était pas pourtant prévue, selon lui, au début du contrat.

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Le Réseau d’associations et de mouvements de jeunes pour un développement durable

Enfin, dans le dossier CAMEG (Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques), Fabrice Sawadogo et ses camarades ont dénoncé « le bras de fer » que le ministre de la santé a engagé, selon eux, avec le directeur général de la structure. A en croire les conférenciers, cela a un impact négatif sur l’effectivité de la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans car les centres de santé enregistrent un manque de médicaments, d’ordonnanciers et de matériels médicaux.

Outre la démission des trois ministres, le Réseau des associations et mouvements de jeunes pour un développement durable a demandé plus de modération dans le contrôle routier de la police, l’accélération du traitement des dossiers de l’insurrection populaire et du coup d’Etat, et la justice pour les crimes de sang dont celui de Thomas Sankara, de Dabo Boukary et de Norbert Zongo.

« Le RAMJDD dénoncera à tout moment et en tout endroit toute irrégularité constatée qui ira à l’encontre des intérêts de la population burkinabè et en particulier de la jeunesse, même s’il faut que les manifestations s’en suivent », a conclu Fabrice Sawadogo.

Herman Frédéric Bassolé

Lefaso.net

Source: LeFaso.net