Dans le cadre de la lutte contre le banditisme et l’insécurité urbaine, la police nationale a entamé dans la nuit du 7 au 8 septembre 2016, une opération de contrôle et de patrouille dans la ville de Ouagadougou. Cette sortie des hommes du Contrôleur général Lazare Tarpaga a permis de débusquer plusieurs noctambules sans papiers et de retirer leurs engins pour les envoyer au commissariat central.
La police est fâchée depuis quelques mois. Incivisme, banditisme et insécurité l’imposent. Surtout dans la capitale burkinabè où il est coutume de voir un usager de la route circuler sans pièce d’identité ou avec un engin sans plaque d’immatriculation. Les carrefours stratégiques de Ouagadougou sont les lieux propices pour la chasse aux deux roues non conformes. L’opération menée dans la nuit du 7 au 8 septembre a mobilisé plus de 250 policiers, foi du commissaire principal Toni Joseph, commissaire central adjoint de police de Ouagadougou. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette mission n’a pas été du goût de tous les noctambules.
Assurer la quiétude des citoyens sans négociation
Il est 21h10 quand les journalistes conduits par la police nationale débarquent à l’intersection entre les avenues Général Bila Zagré et du Burkina, et le Boulevard Général Charles De Gaulle, situé à quelques pas de la radio nationale. Là, une dizaine d’engins ont été saisis en une heure par les policiers en faction. Pendant que certains usagers tentaient de négocier et de se défendre jugeant l’opération trop brusque, d’autres préféraient passer un coup de fil pour informer le « véritable » propriétaire de la moto de la situation.
Du côté de l’avenue de l’indépendance, en face du Conseil économique et social, l’assistant de police principal Boro Abdoulaye indiquera que quand un usager en infraction refuse d’obtempérer, il est envoyé immédiatement au commissariat central. Voulant prendre la poudre d’escampette, faute de carte d’identité, deux individus ont été conduits entre les murs du commissariat en attendant que les policiers ne voient plus clair dans leur cas.
Le véhicule d’une malienne d’origine togolaise qui revenait de ses vacances à Lomé a été également fouillé à ce niveau. Pour la bonne dame, c’est une première pour elle de voir une telle opération de la police nationale, elle qui dit connaître le Burkina Faso depuis près de 30 ans. Toutefois, elle dit apprécier la portée de ces mesures de sécurité.
Pendant qu’ils contrôlaient passagers et véhicules, les policiers eurent la visite de leur directeur général, Lazare Tarpaga. Ce dernier dit être venu rassurer ses hommes, lesquels ont la mission aussi d’assurer la quiétude des citoyens et la sécurité de leurs biens.
A la Place de la femme pour la paix, un jeune garçon a pleuré pour s’être vu coller une contravention pour absence de phares sur sa moto. Là également, des engins sans plaques d’immatriculation gisaient le bord de la voie. Sur l’avenue Babangida, le spectacle était le même. Les usagers tiraient la couverture de leur côté et les policiers du côté de la loi. L’artiste Bibi la Diva a vu sa monture sans plaque saisie. Pour la jeune femme, c’est dérangeant de voir les policiers retirer des engins sans immatriculation alors que des bandits braquent et courent toujours les rues.
Quand les esprits se chauffent
Alors que l’opération de contrôle suivait son cours, les policiers ont patrouillé au quartier 1200 logements à la recherche toujours de potentiels bandits. Parfois, les esprits de certaines personnes s’échauffaient quand celles-ci estimaient être dans leur devoir de savoir s’elles devaient payer un montant avant de rentrer en possession de leur monture. C’est le cas de Tiao Stéphane. Il a été pris avec une moto qu’il dit appartenir à sa mère : « Moi j’ai mes papiers. Je peux avoir un problème et qu’on me prête la moto pour une heure tardive. On ne peut pas m’arrêter… Et si j’ai un malade que je dois… Et si la personne meurt ? Ils (Les policiers) doivent trouver une autre procédure pour les contrôles… ». 500 mètres plus loin, c’est un autre jeune qui est sommé de rendre sa moto. Il s’exécuta mais furieux, il a dû appeler son ami en renfort, mais ce dernier n’y fit rien. L’engin fut embarqué.
Ne pas s’arrêter en si bon chemin
Peu avant 3h du matin, les journalistes retournèrent à leur point de départ, la direction générale de la police nationale. Les policiers, en veilleurs de la cité, continuèrent leurs patrouilles. La mission de contrôle des engins avait baissé d’intensité et les montures saisies au niveau des différents carrefours visités furent acheminées sans délais au commissariat central. Mais comme l’a signifié le DG Lazare Tarpaga, la police n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et compte sur cette opération pour rester sur le terrain de façon permanente.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net
Source: LeFaso.net
Commentaires récents